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20 ans du Prix HSBC pour la Photographie : Guillaume Lemarchal, lauréat 2008

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En 2008, les deux lauréats à remporter le Prix HSBC pour la photographie sont deux artistes français : Aurore Valade et Guillaume Lemarchal. Cette année là, c’est Chantal Grandé, propriétaire et directrice de galerie Forvm à Tarragone en Espagne qui est en nommée conseillère artistique pour cette édition. Comme chaque semaine, nous vous proposons de revenir sur le travail des lauréats 2008 et c’est au tour de Guillaume Lemarchal de nous parler de cette expérience et de ce qu’elle est devenue depuis sa nomination.

L’Oeil de la Photographie : Le prix HSBC pour la Photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience?
Guillaume Lemarchal : Ce fut un moment heureux et dense.
Concernant l’exposition itinérante, elle a permis de réaliser un ensemble conséquent de tirages que sans doute j’aurais eu du mal à tirer sans l’aide de la fondation. Le fait de devoir repenser l’accrochage des oeuvres en fonction de chaque lieu d’accueil de l’exposition m’a permis de revisiter ce travail différemment à chacune des expositions, ce qui fut très enrichissant.
A propos de l’édition de la monographie, ce fut une bonne école. L’univers de l’édition m’était alors encore inconnu. J’ai donc pu en comprendre un peu mieux les problématiques. Par ailleurs, le livre est un formidable outil de diffusion du travail, et je m’en suis beaucoup servi.

LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet qui a été récompensé. Le prix a-t-il eu une influence sur votre création depuis?
G. L. : Le projet pour lequel j’ai eu le plaisir d’être récompensé était constitué d’un ensemble de photographies réalisées dans l’Est Européen, essentiellement en Estonie. Ces images baignaient dans la blancheur de la neige et des ciels d’hiver, et derrière une esthétique affirmée pointaient des questionnements sur l’identité des sites photographiés, sur leur fonction, et sur les populations qui les ont habités ou les habitent encore. Ces paysages vides de toute présence humaine tendaient à exprimer une tension entre l’Homme et l’exercice de certains pouvoirs politiques ou économiques.
Loin de toute affirmation documentaire, cet ensemble de photographies, par son rapport subjectif et son esthétique, s’engageait résolument dans un champ plastique.
Depuis le prix mon travail continue de s’inscrire dans le paysage, aux aguets de mystères et de révélations, j’élabore mon travail dans le déplacement, en ciblant des sites spécifiques, choisis en fonction de l’histoire qui les constitue.

LODLP : Outre la publication d’une première monographie, quel impact le prix a-t-il eu sur votre carrière. Aujourd’hui encore quels sont vos rapports avec HSBC?
G. L. : Outre la publication monographique et les expositions, le prix offre une belle visibilité dans la presse, ce qui constitue pour moi un des points fort du prix. Cela m’a permis de rencontrer des personnes avec lesquelles je suis toujours en contact et qui suivent toujours mon travail.
Quant à mes rapports avec HSBC, je garde des relations tout à fait amicales avec Christine Raoult et Chantal Nedjib qui sont toujours là pour apporter leur soutien.

« Equilibre et paix pourraient être les sentiments évoqués pour parler de paysage. Rien n’est moins vrai dans l’œuvre de Lemarchal qui a parcouru la côte Atlantique, l’Allemagne du Nord et l’Estonie à la recherche de leur histoire, de leurs blessures. Son travail se fonde sur des mémoires individuelles et collectives, des zones marquées par l’occupation, la destruction et l’abandon. Ses photographies froides et silencieuses, d’une totale majesté, parlent des marques qui visualisent le temps, c’est-à-dire de la forme que le temps confère aux ruines causées par l’homme, une tentative d’exhumer l’âme des lieux. La solidarité du photographe avec le milieu naturel se concrétise comme une proposition de réflexion sur l’intervention humaine et ses activités industrielles dans la nature irrémédiablement bafouée. Ce travail photographique, destiné à responsabiliser la communauté face à la dégradation de son environnement, explore opportunément la question de notre présence dans le monde. « Tous ces lieux deviennent pour moi de vastes champs de batailles, où passé, présent et imaginaire se tissent en miroir d’une humanité ». »
Chantal Grandé, conseiller artistique 2008
 

LIVRE
Paysages de l’après
Photographies de Guillaume Lemarchal
Juillet 2008
22,5 x 28,5 cm
104 pages
Coédition HSBC
ISBN 978-2-7427-7572-9
prix indicatif : 25, 40€

Actes Sud Beaux Arts
Prix HSBC pour la photographie
http://www.guillaumelemarchal.com

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