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20 ans du Prix HSBC pour la Photographie : Malala Andrialavidrazana, lauréate 2004

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C’est à la regrettée Carol Brown, spécialiste britannique de l’art contemporain, qu’avait été confiée la mission de conseiller artistique pour l’année 2004 du Prix HSBC pour la photographie (anciennement Prix de la Fondation CCF pour la photographie). Cette année-là, les deux lauréats sélectionnés étaient Malala Andrialavidrazana et Patrick Taberna, et pour ce nouvel épisode, c’est au tour de la photographe Malgache de répondre à nos questions sur son expérience.

L’Œil de la Photographie : Le prix HSBC pour la photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Malala Andrialavidrazana : L’annonce du prix fut pour moi une véritable surprise : même si j’avais postulé, étant fortement convaincue par mon projet, je ne pensais pas du tout qu’il allait se distinguer parmi des centaines d’autres dossiers. Souvent, on pense qu’il faut connaître un membre du jury ou être recommandé pour sortir vainqueur d’une commission. En l’occurrence, ce n’était pas le cas et c’est d’autant plus gratifiant et motivant pour aller de l’avant.

LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet qui a été récompensé ? Le prix a-t-il eu une influence sur votre création depuis ?
M.A. : La série « d’Outre-Monde », que j’ai réalisée en 2003, traite des signes de diversité au sein du phénomène de globalisation qui s’amplifie sans relâche, mais aussi de nos rapports aux héritages de civilisations, et l’organisation d’un territoire particulier selon les valeurs intrinsèques aux communautés qui y résident. Ce sont des thématiques que je questionne régulièrement dans mon travail, quels que soient mes cheminements. A l’époque, pour aborder le sujet, j’avais parcouru différents espaces funéraires à la fois en tant que négatif de la ville et miroir de nos sociétés actuelles. Les images retenues pour la série proviennent d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Océanie. J’ai tenté au fur et à mesure de mes projets de me concentrer sur des régions moins étendues, mais cela s’avère impossible lorsque l’on tente de faire dialoguer les cultures. Mon univers reste donc ici et ailleurs, proche et lointain à la fois, tandis que mes œuvres poursuivent progressivement leur propre visibilité à l’international.

LODLP : Outre la publication d’une première monographie, quel impact le prix a-t-il eu sur votre carrière ? Aujourd’hui encore quels sont vos rapports avec HSBC ?
M.A. : La mention du prix au début de mon parcours m’a aidée à franchir quelques seuils qui auraient été plus difficiles sans la présence de la Fondation. J’ai voulu prendre mon temps avant de me relancer dans l’aventure d’un nouveau livre. Il y a deux ans, les éditions Kehrer m’ont finalement convaincue de publier la série « Echoes from Indian Ocean », qui avait préalablement bénéficié du support conjoint de l’Institut Français et du National Art Council d’Afrique du Sud. D’une certaine manière, le soutien d’autres structures et institutions à l’égard de mon travail a eu autant d’influence sur mon rythme de création par la suite.
J’observe avec intérêt l’évolution des écritures photographiques proposées par les conseillers artistiques du Prix HSBC d’une année sur l’autre. Je suis très contente d’avoir noué des amitiés parmi les photographes qui constituent la grande famille des lauréats. Je garde par ailleurs un profond respect pour toute l’équipe qui se trouve en coulisse de la Fondation depuis sa création.

« Malala Andrialavidrazana a commencé à s’intéresser aux espaces funéraires lors de ses études d’architecture. Ces photographies font partie d’un corpus de plus de 7 000 images prises en 2003 lors d’une expédition en Amérique du Sud, en Asie et en Australie. Pour elle, les cimetières sont une expression des communautés qui appartiennent à un endroit particulier, une « révélation de l’identité d’une société, ou de l’individu simplement ». Dans un monde dominé par la communication de masse et une uniformité de plus en plus marquée, la photographe trouve dans les cimetières un signe rassurant de la diversité et une continuité de l’héritage culturel. »
Carol Brown – Conseillère artistique 2003

LIVRE
D’Outre-Monde
Monographie 
Malala Andrialavidrazana
Editions Actes Sud
ISBN : 2-7427-4955-1

21,50€

www.andrialavidrazana.com
http://prixhsbc.evenium.com

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