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20 ans du Prix HSBC pour la Photographie : Laurent Hopp, lauréat 2010

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En 2010, le Prix HSBC pour la Photographie fête ses 15 ans d’existence, pour cette édition anniversaire c’est au tour du critique d’art et commissaire d’expositions Bernard Marcelis d’être nommé conseiller artistique pour visualiser les centaines de dossiers reçus et sélectionner les 12 travaux en lice. Les lauréats sont tous les trois français, il s’agit du duo de photographes Lucie & Simon et de Laurent Hopp. Ce dernier a 36 ans lorsqu’il remporte le prix. Aujourd’hui, il partage avec nous son expérience sur sa nomination avec son projet intitulé Sublunaire.

L’Oeil de la Photographie : Le prix HSBC pour la Photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience?
Laurent Hopp : Recevoir ce prix a d’abord été pour moi synonyme de reconnaissance et de fierté.
Ce fut ensuite une très belle expérience humaine et professionnelle : la production de la monographie chez Actes Sud, les différentes expositions, les nombreuses rencontres (Bernard Marcelis, mes co-lauréats Lucie & Simon, mais aussi bien sûr toute l’équipe d’HSBC) ont rythmé une année dense en événements!
Je garde un très bon souvenir des ces moments partagés, de leur convivialité et de l’enrichissement de nos échanges.
Après avoir passé tant de nuits solitaires à faire des photos concentrées sur la lumière et les prises de vue, c’était stimulant de partager tout cela et de rencontrer une attention collective soutenue et régulière sur mon travail.

LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet que vous avez présenté ? Quel impact le prix a-t-il eu sur votre vie artistique.
L. H. La série Sublunaires est une série de photographies uniquement nocturnes, de paysages urbains et périurbains. J’ai toujours eu une fascination pour la lumière et la manière dont celle-ci révèle un espace ou en dissimule les volumes.
J’ai commencé cette série en 2001, en sortant des beaux-arts. J’étais davantage attiré par les installations, dans lesquelles je mêlais déjà projections et effets de lumières, mais la photo n’était pas ma pratique privilégiée.
Puis l’extérieur est devenu mon nouvel atelier, la nuit mon nouveau cadre de réalisation, et la photo s’est alors imposée à moi. J’ai pris le médium au mot : photographie = écriture de lumière. Avant le révélateur chimique, c’est la lumière qui révèle un espace et définit son propre cadre. La prise de vue est pour moi une prise de position dans un espace intégrant champ et hors champs dans l’image et en dehors du cadre photographique.
Pour ce qui est de l’impact sur ma vie artistique, la monographie a été un moyen de communication précieux, et un gage de crédibilité important. D’autant plus que l’élaboration de ce livre a été un travail particulièrement intéressant : c’était une vraie chance de pouvoir collaborer avec les équipes d’Actes Sud qui ont été très attentionnées dans la réalisation de cet ouvrage et de sentir le respect et le soutien des membres d’HSBC dans mes choix et parti-pris artistiques.

LODLP : Comment HSBC vous a-t-elle accompagnée tout au long de cette aventure ? et aujourd’hui, quels sont vos rapports.
L. H. L’équipe d’HSBC a été d’une très grande bienveillance et d’une écoute attentive. Ce fut un plaisir de travailler avec toute l’équipe qui a toujours engagé une belle énergie dans ce projet devenu commun. On sent qu’il existe de leur côté une réelle envie de faire de cette année une réussite pour les lauréats. Je garde un contact convivial et chaleureux avec ces membres, et ai toujours grand plaisir à les voir notamment lors des remises de prix annuels. Merci encore.

« On ne sait trop, face aux images de Laurent Hopp, s’il faut d’abord parler de paysages ou d’ambiances, les deux étant étroitement liés. Autrement dit, ce qui se dégage de ces photographies c’est d’abord un climat, celui particulier des frontières, non seulement des territoires mais aussi des luminosités. Apparemment nous sommes dans un milieu urbain, à tout le moins périphérique, mais rien n’est moins sûr. Les repères s’estompent – début ou fin de nuit – dans la lumière étrangement colorée de l’éclairage public. Ces chaussées qui ont l’air de se terminer en cul-de-sac, ces carrefours dont les branches s’estompent on ne sait où, contribuent à créer un véritable univers nocturne dont les limites se fondent dans une nature improbable mais familière.
L’élément le plus important de ces images est sans aucun doute la végétation qui empreint ces paysages semi-urbains, les enveloppe et dès lors réduit l’impact de l’éclairage des lampadaires ou des néons. Prises en hiver ces photographies seraient totalement différentes et ne bénéficieraient pas de cette ambiance particulière induite par la nature environnante, elle-même en partie artificielle. Dans ces nuits estivales désertes, les tonalités de verts denses et profonds, de rouges parfois plus diaphanes entretiennent une parfaite ambiguïté. Ces portions de territoires aux marges des agglomérations, ces routes vides et rectilignes, ces constructions fantomatiques nous intriguent, sans doute parce que, trop réelles, elles pourraient nous donner l’illusion d’un décor, celui d’une dimension cinématographique. »
Bernard Marcelis, Conseiller artistique 2010


LIVRE

Sublunaire
Laurent Hopp
Editions Actes Sud / HSBC
Broché: 100 pages
Langue : Français
28,6 x 1,5 x 22,7 cm
ISBN-10: 2742791795
25,40€
http://prixhsbc.evenium.com
http://www.actes-sud.fr
http://www.laurenthopp.com

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