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20 ans du Prix HSBC pour la Photographie : Noémie Goudal, lauréate 2013

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Le fil rouge des 20 ans du Prix HSBC pour la Photographie touche presque à sa fin, cette semaine, nous mettons en lumière les deux lauréates de l’édition 2013. Sous l’égide de la conseillère artistique Emmanuelle de l’Ecotais, Historienne de l’art et responsable de la collection photographie du musée d’Art Modernes de la Ville de Paris, ce sont les deux jeunes photographes françaises Cerise Doucède et Noémie Goudal qui remportent le prix. Nous avons rencontré cette dernière qui vit entre Paris et Londres pour nous raconter son expérience depuis sa nomination jusqu’à aujourd’hui. Son travail est actuellement présenté au FOAM d’Amsterdam et à la Biennale de Venise avant une exposition personnelle à la Photographer’s Gallery de Londres à l’automne prochain.


L’Oeil de la Photographie : Le prix HSBC pour la Photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience?

Noémie Goudal : Participer au prix représentait deux intérêts majeurs pour moi, le premier, d’un point de vu personnel, car j’avais emménagé à l’âge de 18 à Londres, et je souhaitais renouer des liens avec la France et je voulais donc participer à plus d’événements se déroulant en France. Participer au Prix HSBC pour la photographie et surtout le remporter, m’a donc donné plus de stabilité pour pouvoir revenir en France. Et le second est bien entendu d’un point de vu professionnel, car je souhaitais être mise en relation avec des personnalités du monde de la photographie dans mon pays d’origine, car en dix ans d’absence, je ne connaissais pas beaucoup le milieu français. Lorsque j’ai su que j’avais remporté le Prix cette année là, ça a été une vraie surprise, et je mesurais la chance de profiter de ce projet qui s’inscrit dans la durée avec les expositions itinérantes et la réalisation du livre.
Ce dernier a été particulièrement important pour moi, j’ai beaucoup travaillé dessus. Les anciens lauréats avec qui je suis proche, m’avaient conseillée de m’investir complètement dans ce projet d’édition et de ne pas hésiter à faire des propositions. Etant diplômée de la Graphic Design Central Saint Martins de Londres en graphisme design, j’ai vraiment eu envie de prendre en main cet ouvrage. J’ai travaillé sur le déroulé, la mise en page, et sa mise en forme avec le choix d’une couverture particulière sur un papier noir avec de l’encre argenté, et pour les pages intérieures nous avons mis des papiers différents pour intégrer des croquis, et nous y avons inclus des lunettes pour visualiser des stéréoscopes en 3D. C’était la première fois que je faisais une monographie. Pour ce qui est des expositions, j’en avais fait un certain nombre, c’était moins nouveau comme expérience, ce qui était inédit pour moi, c’est qu’elles avaient lieu en France.

LODLP : Pouvez vous nous parler du projet que vous avez présenté? Quel impact le prix a-t-il eu sur votre vie artistique.
N. G. : Le projet que j’ai présenté est un ensemble de photos que j’avais réalisées ces dernières années. Il était principalement constitué de deux séries « Les amants » et « Haven her body was ». Finalement, dans tous mes travaux, c’est toujours la même problématique qui se cache derrière. Je m’intéresse de près à l’étude de la relation entre le fait par l’homme et la nature.
Les impacts du prix sur ma vie artistique, est difficile à dire de manière précise, car il y a eu tellement de choses qui en ont découlé directement et indirectement de cette expérience qui s’étalle sur un an et comme il y a énormément de presse autour du Prix et de ses événements, que nous, lauréats profitons d’une très belle visibilité.
Etre primée au Prix HSBC pour la Photographie est une véritable assise par rapport à ma carrière. Si j’ai un projet d’exposition ou si je dois demander des autorisations, le fait d’avoir reçu le prix a un impact très positif, il apporte une sorte de légitimité et de sécurité pour les gens qui s’engagent avec moi dans un projet.
En deux ans, il y a vraiment une dynamique qui s’est installée en France mais aussi à l’international. En ce moment j’ai une exposition personnelle au FOAM à Amsterdam et à la Biennale de Venise dans une présentation collective. Sans oublier, qu’en octobre prochain je présente « Cinquième Corps » à la Photographer’s gallery de Londres.

LODLP : Comment HSBC vous a-t-elle accompagnée tout au long de cette aventure? et aujourd’hui, quels sont vos rapports ?
N. G. : Durant toute l’année de ma nomination, l’équipe d’HSBC a été un support, un vrai soutien. Nous travaillions ensemble, on m’accompagnait dans mes projets et dans le suivi de mon travail. C’était un soutien à tous les niveaux. L’année qui a suivie, tout s’est enchaîné, j’avais des manifestations de prévues, avec dès juillet 2014 une importante exposition muséale à Birmingham dans un lieu d’art contemporain intitulé The New Art Gallery Walsall. A la sortie du prix, j’ai donc pu expérimenter autre chose, et j’ai tout de suite été plongée dans ce nouveau projet d’exposition dès que la dernière exposition HSBC s’est finie, j’ai eu de la chance.
Aujourd’hui, je suis très régulièrement en contact avec Christine Raoult. Lorsqu’il y a des événements organisés autour du prix et que je suis disponible je m’y rends avec plaisir.

« Noémie Goudal construit des installations dans des lieux ouverts ou clos, mais toujours privés de perspective, à l’aide de matériaux industriels (plastique, papier, cartons, tissus) ou de photographies imprimées sur des laies et suspendues dans l’espace. Elle transforme ainsi grottes, usines désaffectées, forêts et mer sans fin, en scènes de théâtre étranges, où tout peut se jouer, y compris les scènes les plus absurdes. Elle crée des fenêtres morcelées qui ouvrent sur un extérieur qui apparaît dès lors comme fabriqué et fragile, susceptible de disparaître au moindre souffle du vent. Tous ces lieux fictifs proposent plusieurs niveaux de lecture : rapports de l’homme à la nature et au monde organique, fragilité de l’un et de l’autre, impact de l’un sur l’autre etc. Le regardeur est ainsi amené à investir ces espaces et à se projeter dans une histoire (comme dans Promenade, les amoureux peuvent échapper à l’enfermement de la grange en empruntant ce pont), chaque image proposant d’héberger l’imaginaire de chacun. »
Emmanuelle de l’Ecotais, conseillère artistique 2013


LIVRE
Monographie Noémie Goudal
The geometrical determination of the sunrise
Actes Sud Beaux Arts  Prix HSBC pour la photographie
Juillet, 2013
22,0 x 28,0 cm
104 pages 
ISBN 978-2-330-01906-8
20,00€
http://prixhsbc.evenium.com
http://www.actes-sud.fr

EXPOSITIONS EN COURS
The geometrical determination of the sunrise
Noémie Goudal
Du 29 mai au 23 août 2015
Foam Fotografiemuseum
Keizersgracht 609
Amsterdam
Pays Bas
+31 (0)20 5516500
[email protected]
http://www.foam.org

Vita Vitale
Exposition collective
Venice Biennale
Du 6 mai au 22 novembre 015
Azerbadjan Pavillion
Italie
http://www.labiennale.org

EXPOSITIONS A VENIR
Cinquième Corps
Noémie Goudal
A partir du 2 octobre 2015
Photographer’s Gallery
16–18 Ramillies Street
Londres W1F 7LW
Royaume Uni
http://thephotographersgallery.org.uk

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