Pour ce septième épisode, nous vous présentons l’édition 2002 du Prix HSBC pour la photographie (à l’époque appelé le prix de la Fondation CCF pour la photographie) dont l’éditeur français Robert Delpire cette année là était le conseiller artistique. Les deux lauréats 2002 sont le britannique Rip Hopkins, et la française Laurence Demaison. Nous avons interrogé Laurence Demaison, sur l’expérience de cette nomination et sur sa carrière menée depuis lors.
L’Œil de la Photographie : Le prix HSBC pour la photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Laurence Demaison : C’était une expérience complètement magique !
Et ce dès le tout premier moment, puisque j’ai reçu un coup de téléphone de Robert Delpire en personne. Je n’en suis pas encore remise !
Je me souviens, pour l’anecdote, que ce coup de fil m’a tellement sonnée (c’est le cas de le dire) que je n’ai rien su faire d’autre après que de prendre un interminable bain très chaud…. Qui n’a pas duré bien longtemps car il y avait du pain sur la planche ! Car l’équipe HSBC est d’une efficacité redoutable !!! et compétence et gentillesse idem….
Cela a été un bonheur complet de travailler avec eux, dans des conditions géniales, très pro.
C’est une grande chance de pouvoir travailler dans ces conditions. C’est très rare.
Je profite de ce message pour les remercier, encore et encore.
LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet qui a été récompensé ? Le prix a-t-il eu une influence sur votre création depuis ?
L.D. : Je présentais un travail photographique argentique en noir et blanc, des « auto-portraits », enfin, je ne suis pas sure que ça puisse s’appeler comme ça.
Je ne sais pas parler de mon travail.
Ce prix n’a pas produit de changement radical dans mon parcours, compte tenu du fait que j’étais déjà représentée par une galerie. Mais bien sûr, disposer d’une belle monographie et du formidable travail de communication d’HSBC facilitent des rencontres et des ouvertures.
Pour ce qui concerne mon travail proprement dit, ce prix n’a rien changé, j’ai poursuivi sur la même ligne.
LODLP : Outre la publication d’une première monographie, quel impact le prix a-t-il eu sur votre carrière ? Aujourd’hui encore quels sont vos rapports avec HSBC ?
L.D. : Comme dit plus haut, l’accompagnement d’HSBC durant le prix est de l’ordre du rêve, et du parfait. Je n’en ai que des souvenirs agréables.
Apres l’année du prix, bien sûr, tout ça s’étiole un peu, nécessairement. D’autant que je suis un peu « ours » 😉 et donne peu de nouvelles de mon coté.
Et maintenant que j’ai un peu idée de l’envergure du boulot qu’ils font, qui est énorme, je n’ai pas envie de les encombrer avec mes petites news, donc je suis plutot discrète.
De leur coté, ils envoient régulièrement un petit signe, notamment l’envoi des livres des nouveaux lauréats chaque année; Et chaque année ça me touche beaucoup.
Ils font un formidable boulot, jusqu’au bout, même bien longtemps après qu’on ait eu la chance de faire partie des lauréats.
« Le travail photographique de Laurence Demaison est exclusivement constitué d’autoportraits. Depuis 1994, elle a fait de son corps et son visage les sujets et les objets de l’exploration photographique à laquelle elle se livre avec obstination. A travers ses différentes séries, elle expérimente les moyens que lui offre la photographie pour dissimuler, transformer, altérer sa propre image.
Il y a, dans son travail, un parcours sensible et singulier, presque obsessionnel. Et sa démarche est peut-être une quête d’identité, lucide et réfléchie, dont la complexité n’est qu’une succession de questions que Laurence Demaison se pose à elle-même. Elle entretient un rapport d’attirance-répulsion à son propre corps qui n’est pas sans générer une étrange fascination chez celui qui regarde »
Robert Delpire – Conseiller artistique 2002
LIVRE
Monographie Laurence Demaison
Editions Actes Sud
ISBN : 2-7427-3976-9
21,34€