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The Lost Generation –par Andy Grundberg

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Les statistiques sont sinistres : un Américain sur 250 est atteint du VIH. Plus d’Américains sont mort du sida que durant les guerres du Vietnam et de Corée réunies. Mais les nombres sont insuffisants à décrire l’horreur de ce fléau. Ce qu’ils ne nous disent pas, c’est que nombre de ces disparus ont rendu nos existences plus riches, et que la perte collective de talents individuels a handicapé le champ photographique de manière palpable, sans parler du monde de l’art dans son ensemble.

La souffrance que le sida a causé transcende la photographie, l’art, les affaires, et tout ce à quoi je peux penser exceptée la vie humaine en elle-même. Pourtant, le coût de cette maladie, une pandémie qui a déjà plus de dix ans et qui continue à s’étendre, a été particulièrement tragique dans des domaines comme les nôtres, en raison du temps qu’un artiste met pour se développer et pour s’épanouir. L’âge moyen des gens qui sont morts du sida dans ce pays est de 35 ans, ce qui est à peu près l’âge à partir duquel de nombreux photographes commencent leur carrière solo. Cette immense perte sur le plan artistique – spécialement dans le domaine de la photo – est le point de départ de ce numéro d’American Photo.

En parcourant les pages qui vont suivre et en découvrant la liste ahurissante des victimes de la maladie – la crème des photographes, et une liste très certainement incomplète – on ne peut qu’éprouver un immense chagrin. Mais ce chagrin n’est qu’une première étape. Cette maladie enseigne au monde de la photographie comment voir les choses autrement et essayer de renouveler le pouvoir des images pour transformer et remodeler notre société.

Vivre avec le sida, ou connaître quelqu’un dont c’est le cas, est un problème très personnel ; les statistiques et les études peuvent paraître dérisoires par rapport à la réalité du mal. Quand j’ai entendu parler pour la première fois du sida – à une époque où il était naïvement considéré comme une maladie qui ne touchait que les gays – c’était parce que des photographes que je connaissais tombaient gravement malades, et mourraient. En me renseignant sur les raisons de cette calamité, sur ce virus mal étudié et pernicieux qui traversait le corps aussi facilement qu’il voyageait à travers le monde, ma première réaction a été de me dire que la photographie avait peu de choses à lui opposer. Des images pour soulager la maladie et la mort ? Quelle sorte de clichés serait-ce ?

Lire la suite de l’article de Andy Grundberg dans la version anglaise du Journal

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