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Alizé Le Maoult, Ce que leurs yeux ont vu…

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Chaque vendredi, durant dix semaines consécutives, L’Oeil de la Photographie publie l’un des 34 portraits de photographes de guerre réalisés par Alizé Le Maoult. Cette semaine est à l’honneur la française Véronique de Viguerie.

Cela faisait longtemps que mon amie reporter Katia Clarens me parlait de Véronique de Viguerie, avec une certaine admiration. Elles avaient travaillé ensemble et avaient le projet de couvrir des élections dans un pays d’Afrique à haut risque. Véronique était enceinte, je me suis dit qu’elles étaient quand même un peu « barrées ». Elles n’ont pas eu leurs visas. J’étais soulagée, surtout pour Véronique que je ne connaissais pas encore. Un soir d’octobre 2013, j’arrive très en retard à notre rendez-vous fixé près du canal Saint-Martin, à Paris. Et je découvre un ange blond dans la noirceur de la nuit qui tombe. Une beauté pure et lumineuse, enceinte et avec une poussette dans laquelle il y avait un autre petit ange blond… Il faisait froid… Véronique allait partir dans le sud pendant plusieurs mois pour la naissance de son second enfant. La nuit nous a enveloppées. Beaucoup trop tard pour faire un portrait. Tant pis… Partie remise. Ce n’est que deux ans plus tard, pour la signature de son livre sur le métier de reporter que j’ai fait ce portrait… il y a cette douceur et cette gravité mêlées qui me plaisent tant chez elle. J’avais peur de ne pas rendre sa beauté, sa force et sa grâce dans ce face à face frontal que je m’étais fixé.

Véronique de Viguerie a écrit au sujet de cette photographie de guerre : « J’ai pris cette photo deux mois après que mon amoureux ne meurt dans mes bras. J’étais au fond du trou. C’était mon premier reportage après sa disparition. Je me fichais de la mort, je voulais l’approcher au plus près, l’embrasser. Alors avec Manon, la journaliste qui m’accompagnait, on a poussé les limites, on est rentré avec une histoire forte. Ce reportage m’a sauvée, le premier pas vers la vie, l’avenir. Je lui dois beaucoup. »

Alizé Le Maoult

Alizé Le Maoult, Ce que leurs yeux ont vu…
Du 1er octobre au 31 décembre 2016
Musée de la Grande Guerre
Rue Lazare Ponticelli

77100 Meaux, France

 

http://www.museedelagrandeguerre.eu/

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