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Paris vs Shanghai, Jeux de miroirs entre Orient et Occident

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À priori, il n’y a rien de commun entre Paris et Shanghai. Rapprocher deux villes aussi différentes peut sembler surprenant, mais la confrontation des images m’a semblé particulièrement intéressante, car je travaille depuis plusieurs années sur un projet que j’ai baptisé « Lumière noire ». Une série de livres sur des villes emblématiques, dans un esprit très « série noire ».

La « lumière noire », est un oxymore parfait pour raconter ces villes contradictoires et multiples. J’ai pensé tout naturellement à des villes aux identités fortes, où j’ai souvent travaillé : Paris, New York, Lisbonne, Londres, Venise, Tokyo, mais aussi Shanghai. Mon projet Shanghai est encore en construction, mais cette semaine de la Chine coïncidait avec la publication de mon nouveau livre Paris lumière noire, le premier volume de la série « Lumière noire » aux éditions de la Martinière.

Le choix du noir et blanc n’est pas seulement un choix artistique, c’est d’abord un vrai choix conceptuel. Je désire gommer le coté exotique, généré par la couleur, pour aller à l’essentiel. Je cherche ce qui nous rassemble et nous rapproche plutôt que ce qui nous éloigne ou nous différencie. Ces grandes villes à priori si différentes ont tendance à s’uniformiser. Les architectes ne connaissent plus les frontières. Ainsi, avec la pyramide du Louvre, le chinois Pei a marqué d’une empreinte indélébile le centre de Paris. Dans le même temps, Portzamparc, Foster, Nouvel ou Gerry travaillent en Chine.

Je ne photographie pas Paris comme New York ou Shanghai. Car dans notre beau pays qui a vu naître la photographie, la législation sur le « droit à l’image » a transformé les photographes en délinquants. Dans mon livre sur Paris, pour éviter les procès, j’ai fait disparaître les êtres humains. J’ai transformé les Parisiens en ombres méconnaissables errantes au cœur de la nuit. À l’inverse, à Shanghai, je retrouve une liberté enfantine de photographier. Dans cette ville grouillante et surpeuplée, la vie bouillonne, au pied des gratte-ciel. Tous ces petits métiers aujourd’hui disparus de nos villes, colporteurs, marchands des quatre saisons, vendeurs en tout genre, me font penser bien sûr au Paris des photographes humanistes.

Michel Setboun

Michel Setboun, Paris vs Shanghai

Du 20 au 26 septembre 2016
Dans le cadre de la semaine de la Chine
80 mètres de photos format 2,5m sur 1,5m
Mairie du 16e arrondissement de Paris
71 Avenue Henri Martin
75116 Paris, France
www.mairie16.paris.fr

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