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Mois de la Photo 2014 : Alexia Monduit à la galerie VU’

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Alexia Monduit vient du théâtre. Et cela se voit dans les photos, dramatiques, baroques, fortes, qu’elle montre à la Galerie VU’ aux côtés de celles de Jeffrey Silverthorne (voir article). On comprend bien la confrontation. Le travail de la Française — découverte par Gilou Le Gruiec de la galerie VU’, qui lui a offert un lieu dans lequel elle se sent “accueillie” et ce dialogue — rappelle l’étrangeté, l’intimité et l’intensité de celui de l’Américain.

Alexia Monduit invoque un geste instinctif, simple, libre parce que sans référence ni réflexion complexe préalable. Son travail n’était à l’origine pas destiné à être montré. Tout est parti d’un jeu avec un drap noir sous lequel elle se cache pour photographier ses émotions voilées. Elle dit que la photographie la traverse, révèle des choses malgré elle. Qu’elle cherche à envoyer une voix, un son à travers ses images : toujours le théâtre.

Elle a choisi elle-même les associations d’images de l’exposition. Par exemple, dans un même ensemble qui mêle noir et blanc et couleur, elle pose, juvénile, avec un flingue, entre deux adolescents ; aux côtés d’une vieille dame sur son lit de mort ; du visage d’une sainte de stuc qui pleure dans une église espagnole ; d’un homme qui dort ; du portrait d’un autre homme, intime ; et d’un couple sans tête qui semble faire l’amour… Ou alors, dans un autre ensemble, un enfant avec un couteau ; des fleurs séchant ; un homme gisant, habillé d’une robe, le sexe visible ; la main d’une vieille dame que l’on devine être la même que la morte ; un autoportrait ; et un personnage masqué qui ressemble aux manifestants anonymes. Plus loin, elle a appelé ex votos un mur de photos en petits formats où se mélangent des corps, en mouvement et en noir et blanc, et des visages, en couleur derrière le fameux voile noir.

Peurs d’enfance, fantasmes, émotions très humaines, ses images habitées évoquent tout cela et davantage : une interrogation sur le genre, le religieux, la possession.

L’écrivaine américaine Sapphire, qui a écrit un texte sur son travail, dit d’elle : « Alexia Monduit est une artiste dangereuse. Elle nous emmène de force dans un espace noir où seule sa lumière est ce qui nous permet de voir. Elle nous montre l’ineffable et nous en exige la compréhension.(…) »

 

EXPOSITION
Dans le cadre du Mois de la Photo 2014
Into My Song,
d’Alexia Monduit

Jusqu’au 10 janvier 2015
Galerie VU
58, rue Saint-Lazare
75009 Paris
France
Du lundi au samedi, de 14 h à 19 h
http://www.galerievu.com

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