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Les carnets de voyages de Peter Downsbrough

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Originaire du New Jersey et résident à Bruxelles Peter Downsbrough est un acteur majeur de l’art conceptuel. 

Il a commencé par étudier l’architecture qu’il écarte rapidement au profit de la sculpture. Cette transition incarne la première diversification de ses médiums. Il entreprend alors de réunir photographies, cartes postales et notes dans des livres qu’il va ensuite mettre en scène et en espace à travers celui de l’exposition… Des films aussi, des papiers griffonnés, des lignes dans des noirs profonds ou des blancs satins reprennent l’architecture de sa photographie et l’entraîne dans ses carnets de voyages… Ce noir comme l’épaisseur du trait dans la technique du fusain, ce blanc que l’artiste définit comme « le calme élégant »…

Peter Downsbrough révèle au grand public des espaces abandonnés. Ses choix sont intuitifs. Il s’adapte au paysages. Discret mais d’une infinie pertinence il livre des cadres purs, Il laisse apparaître des fragments qui deviennent les témoignages de ses voyages. Des scènes urbaines instantanées se révèlent dans des compositions inédites, comme éternelles.

Peter Downsbrough définit son espace en deux lignes: celles qui indiquent la gauche de la droite, le haut du bas. Ces parallèles sont si strictes qu’elles influencent tous types d’univers et procurent au chaos l’illusion d’être structuré.

Enfin il définit jusqu’à la scénographie de ses salles d’exposition. Ses installations sont humbles et sont comme un manifeste de quarante-cinq années de travail. Son œuvre se redécouvre toujours, pour autant son vocabulaire est en perpétuelle gestation, une sorte d’interprétation talmudique visuelle et plastique.

Il raconte, à travers une centaine de LIVRES, la chronologie de son parcours. Ces livres sont les supports d’un travail photographique complexe et diversifié. Les photographies, films, textes et collages se répondent dans une esthétique minimaliste.
Peter Downsbrough questionne la pratique de la photographie comme une structure narrative, il ré-interprète les composants qui ont rythmé ses voyages.

Il repère les lignes dans les paysages urbains et dévoile leur abstraction géométrique. Il établit différents systèmes d’arrangement: des fragmentations et des interférences, un réseau de lignes noires ordonnées par les constructions de la ville et les hasards du point de vue.

L’oeil de Peter Downsbrough repère la cité et la réinvente : «Quand je l’ai vue, j’ai pensé à un plateau de cinéma» commente-t-il au sujet de la Cité Administrative de Bruxelles qu’il photographie en 1990, dix ans avant la réalisation du film OCCUPIED en 2000.

Ses résultats photographiques servent le film et réciproquement. Il travaille ainsi les effets de l’image fixe ou en mouvement. Sur certains clichés, il applique la technique du travelling, sur d’autres, le contrechamp.

Sa photographie peut également s’adapter au texte et devient statique. Les images sont disposées de façon verticale pour rappeler la composition du livre. Peter Downsbrough trace un parallèle entre la construction technique du livre et l’espace architectural de la ville, capturé dans ses clichés. La photographie, le film, le livre, le catalogue, le texte et la carte postale sont des médiums d’expérimentation qui interagissent pour créer une construction rigoureuse.
L’espace du livre évolue au fur et à mesure que le lecteur tourne les pages. C’est en cette action que l’artiste invite le public à se réapproprier ses textes et ses images pour l’inviter à voyager à son tour. Il emploie now, here, there, place, location. Il met en place un dialogue où le mot est un objet, un outil d’orientation et un univers avec lequel le spectateur compose sa propre interprétation. La complémentarité des éléments plastiques n’est entière que par le regard et la prise en main du lecteur. L’ouvrage se livre au public et devient un objet collectif et social.

Peter Downsbrough invente un langage scénographique, une poésie visuelle qui nous indiquent de nouveaux horizons. Ne voyage-t-on pas pour revenir et raconter ?

Du 22 février au 19 mai 2013, le centre d’art contemporain Fabra I Coats de Barcelone accueille la rétrospective THE BOOK(S) 1968-2013 de Moritz Küng, commissaire indépendant basé à Barcelone depuis 2010 et qui travaille régulièrement avec l’artiste depuis 2008 sur l’Europe.

Melo-la dit

Peter Downsbrough
Fabra i Coats, Centre d’art contemporain de Barcelone
C/Sant Adrià, 20,
Barcelone
Espagne
Du mardi au samedi : 12 h à 20 h.
Dimanches et fêtes : 11 h à 15 h.

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