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Le Questionnaire : Carole Bellaïche par Carole Schmitz

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CAROLE BELLAÏCHE : LA BEAUTÉ COMME AU CINÉMA

Carole Bellaïche n’a que 13 ans lorsqu’elle découvre sa vocation pour la photographie. Dès lors, elle prend plaisir à mettre en scène ses jeunes amies de lycée et apprend très vite à réaliser ses propres tirages dans son petit laboratoire. Encouragée l’année suivante par la rencontre décisive avec Dominique Issermann, elle prend sa passion réellement au sérieux. À 17 ans à peine, sur les recommandation de Dominique Issermann, elle réalise des portraits d’acteurs qui font appelle à elle pour réaliser leur « book », et son activité devient très vite professionnelle.

Passionnée aussi par le cinéma, elle décide de réaliser entre 1985 et 1988 une série de portraits d’acteurs et de cinéastes dans les musées parisiens, série qui sera exposée à la galerie Agathe Gaillard à Paris en 1989. Dès 1992, elle démarre une collaboration avec les Cahiers du cinéma qui durera une quinzaine d’années, et lui permettra de rencontrer et immortaliser tout ce que le Septième Art compte de grands acteurs et cinéastes. C’est à cette époque qu’elle photographie pour la première fois Isabelle Huppert, alors en répétition à Lausanne de la pièce Orlando, mise en scène par Bob Wilson. Un an plus tard, Carole a la surprise d’être contactée par l’actrice souhaitant être photographiée en Marlène Dietrich pour les besoins d’un film de Louis Malle qui hélas ne sera jamais réalisé. Mais, cette séance, magique, marque le début d’une relation photographe-modèle presque jamais interrompue.

Son talent de portraitiste libéré des codes de la pose traditionnelle est confirmé. Tout en continuant ses travaux personnels, -et en les exposant régulièrement- elle choisit d’intégrer l’agence de presse Sygma en 1998, puis l’agence H&K.

En 2002, le mois de la photo à Paris lui consacre une grande exposition -sorte de mini rétrospective- au musée des Archives Nationales « Portraits »rassemblant exclusivement des portraits de femmes, célèbres et anonymes.

En novembre 2007, le Musée du Cinéma de Turin lui rend hommage en exposant 140 de ses clichés d’icônes du grand écran réalisés pour la plupart pour les Cahiers du Cinéma . Parallèlement,  Natacha Defontaine réalise « Portraits d’actrices » un documentaire sur elle

En 2010, à l’occasion de la sortie d’un livre pour enfants, elle expose « Scènes d’enfants », une série de photos de ses propres enfants à la Galerie des Femmes à Paris

Nous sommes en 2013, et sa passion du portrait ,des lieux chargés d’histoire, de la mise en scène, l’entraine peu à peu à la réalisation d’un premier court métrage avec l’actrice Fanny Ardant. S’en suivent des films de commande. Tour à tour photographe et cinéaste, elle poursuit son travail dans une même quête de la mémoire et de la lumière dans une optique bien personnelle.

Son exposition parisienne à la galerie Embiricos pendant le mois de la photo en Novembre 2014 appelée « La collectionneuse », dévoile ses photos de lieux , les lieux de son enfance, et aussi les lieux qu’elle recherche pour ses portraits et mettre en scène ses acteurs.

En 2018, à l’occasion de la sortie du livre avec Alain Bergala « Entre jeunes filles » aux éditions Yellow Now. elle expose à la galerie Sitdown, ses toutes premières photos faites à l’âge de 14 ans.

Ses photographies sont pour Carole ses objets de collection quelqu’ils soient. Elles sont la preuve réelle de moments vécus. Et s’inscrivent dans une recherche personnelle, même si certains ont été faits pour la presse, pour des couvertures de magazines. Passionnée par l’humain, elle aime percer le mystère en chacun de ses modèles. Les actrices sont pour elle des modèles idéaux car elles sont prêtes à tout y compris changer leur image.

En 2019, un livre sur ses 25 années de photographie avec l’actrice Isabelle Huppert est publié aux éditions de la Martinière. Il témoigne d’un lien particulier entre les deux femmes, un lien tissé au fil des séances, des expériences en studio, des photos dans la rue, dans des cafés, en voyages, ou à l’occasion de moments importants. Chacune de ses images montre un visage différent de l’actrice, elle s’y transforme, joue à être une autre, laisse planer le mystère , c’est sans doute ce que l’on appelle la magie de l’instant.

Actuellement, « Portrait(s) », le Rendez-Vous Photographique de Vichy (qui se poursuit jusqu’au 19 septembre prochain), vous permet à loisir découvrir sur l’Esplanade du Lac d’Allier cette femme aux mille visages qu’est Isabelle Huppert, sublimée par l’oeil de Carole Bellaiche.

Et en septembre prochain sort aux éditions Revelatoer son livre « 25 Bd Beaumarchais » dans lequel elle dévoilera ses treize premières années de photos dans l’appartement de son enfance. S’en suivra en novembre et décembre une exposition à la Galerie XII

 

Website : www.carolebellaiche.com

Instagram : carolebellaiche

 

Votre premier déclic photographique ?

Carole Bellaiche : Une jeune fille de 14 ans, très belle, ma meilleure amie, posant contre un arbre devant la mer Méditerranée. Une vieille femme de dos dans une immense salle de musée à Sienne en Italie .

 

L’homme d’images qui vous inspire ?

Carole Bellaiche : Lartigue pour beaucoup de choses et Brassaï (et tous les autres).

 

L’image que vous auriez aimé faire ?

Carole Bellaiche : La première photo Boulevard du Temple du cireur de chaussures dans le boulevard vide à cause du temps de pause très long .

 

Celle qui vous a le plus ému ? 

Carole Bellaiche : Mon fils Rafaël à l’âge de 9 ans, ses cheveux bouclés autour du visage en Italie du Sud, dans un champ , tenant un bouquet de fleurs dans les mains. Et aussi, mon premier plan de cinéma, avec Fanny Ardant, quand je me suis aperçue qu’elle pouvait ne pas rester immobile dans mon cadre. Un grand moment avec une personne que j’aime.

 

Et celle qui vous a mise en colère ?

Carole Bellaiche : Ma première photo numérique.

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ? 

Carole Bellaiche : La passion  des autres, les rencontrer, les regarder, les entendre…

 

Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?

Carole Bellaiche : La lumière divine, un lieu magique, un personnage de face ou de dos.

 

L’appareil photo de vos débuts? 

Carole Bellaiche : Un Nikon FM2 et surtout un 85 mm.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Carole Bellaiche : Peu m’importe en numérique c’est un Canon ,  mais aussi  mon Leica  M6 ou mon Contax moyen format 645.

 

Votre drogue favorite ? 

Carole Bellaiche :  Un rayon de soleil à l’intérieur, un plan de cinema, un beau visage, la beauté plus généralement.

 

Votre plus grande qualité? 

Carole Bellaiche : Etre photographe.

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ? 

Carole Bellaiche : Un paquebot sur les flots.

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ? 

Carole Bellaiche : Actrice.

 

Votre plus grande extravagance en temps que photographe ?

Carole Bellaiche : Quand j’ai failli me tuer en voiture en allant photographier Michel Piccoli au théâtre de Nanterre, tellement j’étais émue. En arrivant, il me dit qu’il n’avait plus le temps de faire des photos. Lorsque je suis montée sur le toit d’un train pour photographier le paysage devant la mer.  Ou encore, lorsque j’ai poursuivi Robert de Niro, entre Cannes et le Cap d’Antibes, dans une décapotable, pour faire son portrait à l’Eden Roc lors du Festival de Cannes 1995 pour les Cahiers du Cinéma.

 

Votre plus grand regret ? 

Carole Bellaiche : Ne pas avoir encore fait de long métrage pour le cinéma.

 

Instagram, Tik Tok ou snapchat ? 

Carole Bellaiche : Instagram de temps en temps.

 

Couleur ou NB ? 

Carole Bellaiche : les deux.

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ? 

Carole Bellaiche : Lumière du jour, lumière divine  et lumière artificielle.

 

Si Dieu existait, lui demanderiez vous de poser pour vous, ou opteriez vous pour un selfie avec lui ? 

Carole Bellaiche : Je lui ferai un beau portrait au 6/6, on pourra  le retourner dans tous les sens puisque c’est un carré.

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ? 

Carole Bellaiche : Un homme, une femme, masqués, par terre dans les rues d’une ville déserte.

 

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