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AIPAD 2012 –Christiane Celle

Preview

Jour 3

Ce matin je rencontre Christiane Celle, la dame de Calypso, celle qui a décidé de monter une boutique de maillots de bain à st Barth en 1990 parce qu’elle ne trouvait pas de paréo à se mettre un matin.
Malin.
Elle a ensuite tout revendu pour monter sa librairie galerie en bordure du Lower East side – Clic.
Bien vu le nom. J’aime.

Je remonte Centre street avec mon chargement de mule sur le dos, de la vitrine, le fauteuil en perle africain de Clic me fait de l’œil, je suis intriguée, cette histoire là promet d’être colorée…
J’entre, fais le tour en regardant les bouquins, l’endroit est beau, simple, chaleureux.
C’est sur le même ton que Christiane m’accueille quelques minutes plus tard. En dehors de son parcours professionnel atypique, elle me livre quelques trésors : l’Afrique ou elle est allée plusieurs fois voir son ami Peter Beard, le Lower East Side dans les années 80. Elle évoque sa jeunesse, les Clash et les Sex Pistols, la grande époque du CBGB’s bien sur… Derrière elle, les tirages de Bruno Hadjadj – prints noir et blanc et loupiottes de foire pour célébrer cette boite de nuit mythique – chuchotent ce qui ne se dit pas avec des mots.
Christiane est nostalgique mais pas triste. Elle me raconte les bougies dans sa salle de bain, le concert de Dead Mouse avec son ado de 15 ans et ses clients stars. Une vraie tranche de vie New Yorkaise aussi 80’s que contemporaine. On dirait qu’elle a vécu 36000 vies mais qu’elle n’en a pas fini avec l’aventure.
Christiane me montre 2 images dont un superbe portrait de Patti Smith… Qui lui ressemble. En vrai. Je fonds.
Le shoot commence, Christiane est gênée – moi surexcitée – je vois en doublette dans mon objectif Christiane et Patti se regarder… J’appelle son assistant Christian à la rescousse. Il engage la discussion, la bouscule un peu, la fait rire puis finit par lui montrer des poses et lui demander de l’imiter. A ce stade je ris trop pour shooter de toute façon…
Dans un coin, j’ai repéré une pile de livres un peu poussiéreux avec une étiquette « livre rares – commandes », j’ai aussi vu une anthologie de Verushka je crois.
Je reviendrai par ici, c’est sur. Pour tout ça et pour Christiane.
Punk is definitly not Dead…

Merci Christiane.

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Christiane commence comme styliste à New York en 1984.
Apres quelques années dans le milieu de la mode et de la photo elle décide de prendre un break à St Barth. Là elle tombe par hasard sur une boutique à vendre et profite de l’occasion pour monter Calypso – marque connue et reconnue depuis des décennies pour ses collection estivales disponibles toute l’année.
Elle mènera cette aventure jusqu’à 2007.
En 1995, elle rencontre son mari le photographe Antoine Verglas et décide de rentrer avec lui à New York. Elle monte Calyspo East Hampton.
L’année de ses 50 ans, elle est approchée pour vendre sa marque. Elle décide de prendre le tournant et de se préoccuper des 50 prochaines années à vivre.
Elle constate que New York n’offre plus beaucoup de librairies photo à part Dashwood, Gallagher et Strand. Elle décide d’y remédier et ainsi d’offrir à de jeunes photographes une possibilité de visibilité autre qu’internet. Elle souhaite aussi vendre de la photo à de jeunes collectionneurs au budget limité. Elle rêve d’un endroit de rencontre, de passage, d’exposition…
Clic est né.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Christiane choisit de me raconter non pas son meilleur souvenir mais une anecdote bizarre et rigolote comme il en arrive souvent.
Un soir elle reçoit un coup de fil d’un homme qui demande s’il peut venir visiter l’exposition d’Hadjadj. Il a une demande spéciale : il dit qu’il était connu par les clients du CBGB’s comme « the naked man » et qu’il veut donc venir voir l’expo dans son plus simple appareil. Christiane croit à une blague, hésite, finit par comprendre qu’il est sérieux et accepte qu’il vienne, mais couvert d’un manteau, par respect pour ses autres clients.
Il viendra le soir même mais n’enlèvera pas son manteau. On ne saura jamais si le naked man a été fidele à son nom jusqu’au bout…

Son pire souvenir de galeriste…
Je lui ai posé la question plusieurs fois mais elle ne semble pas avoir de mauvais souvenir. La seule chose dont elle se plaint est le manque de temps.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour elle…
Patty Smith par David Godlis
Untitled par Peter Beard – offert par l’artiste pour la naissance de son premier fils
Sa première photo :
Paysage de travailleurs dans un champ au Mexique par un photographe inconnu

Sur les murs de sa chambre…
Une photo montage par Peter Beard
Pinky par Charlélie couture (peinture)
Une photo de queue de baleine par Wayne Levine
Des petits meubles du Nigeria

Si elle était un(e) photographe connu(e)…
Ansel Adams pour son œuvre, la nature, son choix et son indépendance.
Edward Curtis pour sa vie et son engagement.

Si elle n’était pas galeriste…
Elle dit qu’elle adore manger, recevoir, partager…
Elle ouvrirait probablement un endroit de rencontre et de goût.
A suivre, on ne sait jamais…

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