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Le Questionnaire : Yann Arthus-Bertrand par Carole Schmitz

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Yann Arthus-Bertrand : Ne Jamais Rien Lâcher

Yann Arthus-Bertrand qui se décrit comme un photographe qui réfléchit, est avant tout un homme passionné et passionnant. Tour à tour reporter, réalisateur et écologiste convaincu depuis de nombreuses années, il préside également la fondation “GoodPlanet” et mène un combat qui lui tient à coeur. Pour lui, “si on veut changer le monde, c’est tout de suite, et ce sans perdre du temps”. Car derrière l’angoisse de notre présent une lueur d’espoir : celle qui est donnée à chacun de donner du sens à sa vie par l’action.

Fasciné depuis toujours par le monde animal et les espaces naturels, Yann Arthus-Bertrand s’envole à trente ans avec son épouse pour le Kénya. Objectif : étudier le comportement d’une famille de lions pendant trois ans. Très vite, il utilise l’appareil photo pour consigner ses observations. C’est le début d’une vocation : raconter des histoires par l’image.

De retour en France, il publie son premier livre et devient Grand Reporter.

En 1991, il fonde Altitude, première agence mondiale de photographie aérienne. Il se lance dès lors dans des séries de longue haleine, s’interrogeant sur le lien de l’homme à la nature sauvage ou domestiquée

Militant convaincu du développement durable, Yann Arthus-Bertrand a créé l’association GoodPlanet.org le 1er juillet 2005 et, pour limiter l’impact de ses propres activités sur le climat, il a mis en place « Action Carbone ».

Il est aussi l’auteur de Vu du Ciel, une série documentaire télévisée dont chaque épisode explore une problématique écologique particulière. L’émission s’exporte actuellement dans 49 pays du monde. Fort de cette expérience télévisuelle, Yann Arthus-Bertrand réalise un long-métrage, « HOME », sur l’état de notre planète. Et plus récemment, « LEGACY » un documentaire qui retrace la réalité de l’urgence climatique, de l’effondrement de la biodiversité, de l’épuisement des ressources.

Actuellement en préparation d’un film qui s’appelle « France », une histoire d’amour dans laquelle il va aller à la rencontre des Français qu’il tournera cet été.

 

Distinctions

Le 22 juin 2001, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et le 27 février 2003 ceux de chevalier le l’Ordre du Mérite Agricole puis il a été nommé officier du même ordre le 31 janvier 2007. Il a été nommé Peintre officiel de la Marine le 15 novembre 2005. À l’occasion de la création d’une nouvelle section consacrée à la photographie, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts le 31 mai 2006. Avec Lucien Clergue, ils sont les premiers photographes reçus au sein de cette institution. Le 17 juin 2008, le Président de la République française lui remet les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite.

 

 

Votre premier déclic photographique ?

Yann Arthus-Bertrand : C’était avec mon grand-père dans notre propriété dans la Sarthe, je devais avoir entre 6 et 10 ans, c’est là que j’ai commencé à faire des photos de ma famille, dont une que j’ai toujours sur laquelle mon grand-père pose entouré des siens.

 

L’homme d’images qui vous a inspiré ?

Yann Arthus-Bertrand : La photographie est entrée très tôt dans ma vie, et c’est sans doute mon père, qui m’a inspiré. Il voyageait beaucoup et prenait de nombreuses photos pour à son retour partager avec nous tout ce qu’il avait vu. C’est sans doute lui qui m’a amené à penser que la photo n’était pas difficile à faire et que je pouvais moi aussi en faire.

 

L’image que vous auriez aimé faire ? 

Yann Arthus-Bertrand : Toutes celles que j’ai raté, dans le sens où je n’ai pas pu les faire, comme au Kenya où après des jours d’attente à observer les lions, il y a une chasse formidable qui se passe sous mes yeux, pour finalement me rendre compte qu’il n’y avait pas de pellicule dans l’appareil, ce qui avec les appareils d’aujourd’hui ne serait pas possible. Mais j’ai toujours cette image dans un coin de ma tête, je vois parfaitement cette lionne sur le dos d’un buffle, c’était très spectaculaire. Dans un autre registre, il y a également cette photo de deux clochards dans les rues de New-York, assis sur des caisses en carton et jouant au Monopoly, et ce jour là je n’avais pas d’appareil photo avec moi.

 

Celle qui vous a le plus ému ? 

Yann Arthus-Bertrand : Sans doute les premières photos N&B de libération des camps de concentration, ces images invraisemblables de tous ces gens décharnés et de ces cadavres que l’on poussait au tracteur. Ce sont des images qui m’ont émues très fortement et qui m’émeuvent aujourd’hui encore.

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?

Yann Arthus-Bertrand : Savoir ce que l’on veut photographier. Je ne suis pas un photographe à la Cartier-Bresson qui cadre parfaitement, moi j’ai besoin de beaucoup travailler sur quelque chose que j’aime. Il faut je pense, être curieux et savoir si l’on veut être photographe de guerre, de mode, etc et le faire avec passion… et bien sur avoir un oeil !

 

Le secret de l’image parfaite, si elle existe ? 

Yann Arthus-Bertrand : La perfection est une chose bien subjective. Chacun de nous en a sa propre idée. Peut être que pour moi l’image parfaite est celle de mes petits enfants que j’ai dans mon portefeuille, c’est l’image qui parle des gens que vous aimez.

 

La personne que vous rêveriez de photographier ?

Yann Arthus-Bertrand : J’ai eu la chance de pouvoir photographier de nombreuses personnalités, je n’ai donc pas de frustrations dans ce domaine. En revanche je regrette de n’avoir jamais photographier certaines personnes tel César par exemple qui m’a maintes fois invité à venir faire des photos dans son atelier et à force de toujours repousser cela ne s’est jamais fait, mais également d’autres personnes qui m’étaient proches et qui aujourd’hui ne sont plus. Mais c’est ainsi. Ceci étant je pense qu’aujourd’hui rien ne nous est interdit, à un certain niveau on peut photographier tout le monde… et puis j’ai  toujours un appareil avec moi !

 

Un livre photo indispensable ?

Yann Arthus-Bertrand : N’importe lequel d’Annie Leibovitz et notamment « Portraits 2005-2016 ». J’adore son travail, elle a un talent fou. Elle peut tout photographier de manière incroyable. C’est pour moi une des plus grandes photographes qui soit. Il y a aussi « La Main de l’Homme » de Sebastião Salgado, qui est un photographe qui est important pour moi et que je connais bien. Ce qui est extraordinaire dans le travail qu’il a fait pour ce livre, ce n’est pas tant de photographier les hommes au travail, mais d’être aller au bout de son idée avec un début et une fin. C’est sans doute ce qui m’a donné envie de faire tout ce travail autour de « La Terre Vue du Ciel ».

 

 

L’appareil photo de vos débuts ?

Yann Arthus-Bertrand : Un Canon Dial que mon père m’avait rapporté du Japon.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Yann Arthus-Bertrand : Je viens de tout changer pour le R5 Canon qui est invraisemblable.

 

Votre drogue favorite ?

Yann Arthus-Bertrand : L’amour

 

La meilleure façon de déconnecter pour vous ?

Yann Arthus-Bertrand : C’est une chose que je n’ai jamais su faire, je travaille énormément et on me l’a souvent reproché à juste raison. Mais aujourd’hui j’apprends. D’ailleurs d’ici quelques temps je vais prendre quelques vacances sans téléphone, sans ordinateur et sans tablette ! Un challenge pour moi !

 

Votre plus grande qualité ?

Yann Arthus-Bertrand : Sans doute la persévérence. Je ne lâche pas…

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Yann Arthus-Bertrand : Greta Thunberg.

 

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Yann Arthus-Bertrand : Répondre à cette question est un peu réducteur pour les métiers que je pourrais citer. Je dirais donc que je n’aurais pas pu faire un métier (quelqu’il soit) qui me me passionne pas.

 

Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?

Yann Arthus-Bertrand : Mon projet sur « La Terre vue du Ciel »… C’était dingue de partir pendant 10 ans pour faire toutes ces images, d’exposer mes photos dans la rue alors que les musées me refusaient. On me prenait pour un fou, parfois même pour un mégalo …

 

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?

Yann Arthus-Bertrand : Après avoir parcouru le monde dans tous les sens, je fais actuellement un gros travail sur la France.

 

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?

Yann Arthus-Bertrand : Chez moi. J’ai la chance d’avoir une maison dans un endroit très agréable. Alors je ne me lasse pas de m’y retrouver entouré de ceux que j’aime.

 

Votre plus grand regret ?

Yann Arthus-Bertrand : Je ne suis pas un homme de regrets. Je pense que l’on apprend de tout. Mais peut être que mon regret « photographique » est de ne pas être allé au Rwanda au moment du génocide

 

Instagram, Tik Tok, Facebook ou snapchat ?

Yann Arthus-Bertrand : Personnellement rien de tout cela, je dois avouer que je ne sais même pas comment cela fonctionne. Alors bien entendu, je suis présent sur les réseaux sociaux, mais ce sont mes assistants qui s’en chargent.

 

Couleur ou N&B ?

Yann Arthus-Bertrand : Si j’ai beaucoup travaillé en couleur, je m’intéresse aujourd’hui de plus en plus au N&B. Je suis d’ailleurs en train de faire des tirages N&B de certaines de mes images jamais parues de la série « La Terre Vue du Ciel »

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

Yann Arthus-Bertrand : Les deux m’intéressent

 

La ville la plus photogénique selon vous ?

Yann Arthus-Bertrand : Venise… Chaque recoin y est magique. Et j’aime aussi le fait que ce soit une ville sans voiture.

 

Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?

Yann Arthus-Bertrand : Je ne crois pas en dieu !!!

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Yann Arthus-Bertrand : L’image de la une du Monde  qui parle de la 6e extinction.

 

Instagram : yannarthusbertrand

Website : yannarthusbertrand.org / yannarthusbertrandphoto.com / www.goodplanet.org

 

POUR SENSIBILISER À LA RELATION HOMME-ANIMAL

Sonia Kobiela et son cheval Sisko – Haras de la Cense – Octobre 2020 © Yann Arthus-Bertrand

 

Par ailleurs, les 19 et 20 juin prochain, sur l’invitation du fonds de dotation l’Institut pour l’Homme et le Cheval, Yann Arthus-Bertrand investit pour la seconde fois le Haras de la Cense avec ses équipes et son studio photo. En deux jours, il réalisera bénévolement, dans la lignée de son travail ‘Bestiaux’, une cinquantaine de portraits, dans l’objectif de sensibiliser à la richesse de la relation Homme-Animal. Une occasion unique d’avoir un portrait réalisé par l’illustre photographe sur simple don d’un minimum de 50 euros.

L’ensemble des sommes récoltées serviront à offrir, cet été, une formation en équitation éthologique à huit jeunes ne pouvant pas partir en vacances, choisis par les associations l’AAPISE et No Joke de Dourdan. À l’issue de la formation, les jeunes présenteront dans leur quartier, devant leurs familles et amis, le fruit de leur apprentissage avec les chevaux. Cette initiative s’inscrit dans la lignée de l’opération ‘Des Chevaux en bas des Tours’ réalisée en mai 2019 afin de lutter contre l’exclusion sociale grâce aux bienfaits de la médiation animale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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