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Le Questionnaire : Gilles-Marie Zimmermann par Carole Schmitz

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Aimer et projeter l’envie !

 Venu à la photographie par hasard, Gilles-Marie Zimmermann se destinait d’abord à devenir musicien classique. Autodidacte, c’est dans les années 80, qu’il entre d’abord comme assistant puis comme photographe au célèbre Studio Harcourt avant d’être totalement pris par le virus de la photographie, et plus particulièrement du portrait. Là, puis plus tard en tant que photographe de plateau, il apprendra la rigueur de la lumière et dans le rapport à l’autre. Fasciné par le monde de la mode, il s’y essayera un temps partageant son temps entre Paris et Los Angeles avant de revenir à ses premiers amours : le portrait.

S’il a immortalisé parmi les femmes les plus iconiques, il explique que sa relation aux personnes qu’il photographie est essentielle à la qualité de ses images. Il sagit même de lun des aspects les plus complexes de cet exercice, car l’essence du portrait est la rencontre.

Il se considère aujourd’hui encore comme un artisan bien que ses portraits soient d’une grande subtilité et d’une réelle élégance, et regrette que notre époque soit devenue trop consensuel bridant quelques fois la créativité.

Rencontre avec un personnage à qui n’a pas perdu sa capacité à enchanter le monde.

 

Website : gmzimmermann.com
Instagram : @gillesmariezimmermann

 

Votre premier déclencheur photographique ?
Gilles-Marie Zimmermann : Une rencontre fortuite avec Antoine Hours, regretté directeur du Studio Harcourt dans les années 80. Mes premiers clics dans les somptueux locaux de la rue Royale (à l’époque).

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Gilles-Marie Zimmermann : Yousuf Karsh. Au delà de l’académisme, la maitrise absolue du noir et blanc, la noblesse de la vision. Un grand humaniste.

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Gilles-Marie Zimmermann : Le portrait de Jessy Norman par Yousuf Karsh, l’économie de moyen, la profondeur, l’intériorité. Tout est dit.

Celle qui vous a le plus ému ?
Gilles-Marie Zimmermann : L’image d’un père portant son fils mort de famine au Sahel par Sebastião Salgado. C’était la première fois que je pleurais devant une photo.

Celle qui vous a mis en colère ?
Gilles-Marie Zimmermann : Toutes les images de paparazzi

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Gilles-Marie Zimmermann : Le Baiser de Joel-Peter Witkin

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Gilles-Marie Zimmermann : J’avais une dizaine d’année, une séance photo à la Vallée des peaux-rouges avec un ami de la famille photographe qui réalisait une campagne de pub. C’était interminable et très ennuyeux.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Gilles-Marie Zimmermann : Sans doute le premier autoportrait de Cindy Sherman, un bon placement.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Gilles-Marie Zimmermann : Comme celle d’un écrivain avec sa plume, attirer l’attention avec sa caméra au-delà du cercle de la famille et des amis.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Gilles-Marie Zimmermann : J’aimerai bien le connaitre.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Gilles-Marie Zimmermann : La liste est si longue. Quelques noms qui me viennent à l’esprit : Olivier Gourmet, Hilary Hahn, Alain Aspect, Park Eun-Bin…

Un livre de photos indispensable ?
Gilles-Marie Zimmermann : Pour moi, l’album de famille.

L’appareil photo de votre enfance ?
Gilles-Marie Zimmermann : Un Minolta SRT 101. Mon père avait mis une condition pour me l’offrir à mes 16 ans, avoir au moins 15 de moyenne dans toutes les disciplines. Je suis passé du cancre à bon élève et il a fallu que je produise des efforts herculéens pour y parvenir.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Gilles-Marie Zimmermann : De la Sinar à l’Iphone en passant par tous les formats.

Votre drogue préférée ?
Gilles-Marie Zimmermann : Pour les avoir toutes essayées, aucune.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Gilles-Marie Zimmermann : La campagne, ou désormais, je vis.

Quelle est votre relation avec l’image ?
Gilles-Marie Zimmermann : Houleuse. J’oscille entre l’enthousiasme du photographe passionné et le sentiment d’être un imposteur. Sans doute rien de bien original à mon âge.

Votre plus grande qualité ?
Gilles-Marie Zimmermann : La curiosité d’esprit.

Votre dernière folie ?
Gilles-Marie Zimmermann : Etre marié depuis plus de 25 ans. Une folie qui, je l’espère, va durer.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Gilles-Marie Zimmermann : Une image dont je serai l’auteur pour m’assurer une retraite confortable.

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Gilles-Marie Zimmermann : Celui qui nécessite un engagement total pour la communauté et ne récolte souvent que du mépris, celui des politiciens. J’ai beaucoup d’estime et de considération pour la plupart des responsables politiques quelque soit leur opinions des lors qu’ils œuvrent (ou qu’ils pensent œuvrer) pour le progrès de tous. C’est un métier très dur, très ingrat.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Gilles-Marie Zimmermann : Pas véritablement la mienne mais celle d’une journée inoubliable dans un restaurant parisien que nous avions privatisé pour une séance de mode quand Gérard Depardieu en personne débarque à l’improviste et m’intime l’ordre de faire la série avec lui et les deux models féminins…. Un moment d’anthologie.

Quelles sont, selon vous, les passerelles entre la photographie et la mode ?
Gilles-Marie Zimmermann : Deux expressions qui se sont enrichies l’une, l’autre.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Gilles-Marie Zimmermann : La nature au Japon, je n’y suis jamais allé, malgré mes nombreux voyages en Chine.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Gilles-Marie Zimmermann : Mon jardin.

Votre plus grand regret ?
Gilles-Marie Zimmermann : Ne pas avoir pu ni rencontrer, ni photographier Glenn Gould un personnage fascinant comme le sont souvent les musiciens de génie.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Gilles-Marie Zimmermann : Instagram, pour sa simplicité d’utilisation. Je poste, en général, une image par jour tirée de mes archives. Ce n’est, parait-il pas la meilleur façon de s’attirer des followers mais je le fais surtout comme un petit rituel matinal en allumant mon ordinateur.

Couleur ou N&B ?
Gilles-Marie Zimmermann : N&B car c’est l’expression qui est née avec la photographie, son ADN propre.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Gilles-Marie Zimmermann : Après mon passage au Studio Harcourt, je suis devenu photographe de plateau, probablement la meilleure école de photo car j’y ai croisé de grands chefs opérateurs que je bombardaient de questions. Lumière du jour ou lumière artificielle, qu’importe du moment qu’elle enchante ma vision du sujet.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Gilles-Marie Zimmermann : Prague sans les touristes.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Gilles-Marie Zimmermann : Si Dieu nous a fait à son image, alors l’autoportrait s’impose !

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Gilles-Marie Zimmermann : Peu importe, du moment qu’il y a un chef étoilé en cuisine…

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Gilles-Marie Zimmermann : Celle récemment apparue du premier trou noir photographié avec en prime la poésie des expressions qui lui sont associé, comme “l’horizon des événements”…

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Gilles-Marie Zimmermann : Rien, précisément, il y a trop de tout.

Si vous deviez tout recommencer ?
Gilles-Marie Zimmermann : Quel cauchemar ! Une vie, c’est déjà bien assez.

Le mot de la fin ?
Gilles-Marie Zimmermann : Merci.

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