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galerie Argentic : Willy Ronis : La Liberté, encore et toujours…

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«  Mon père tenait un studio de portraits, de quartier. Lui, je l’aimais beaucoup, mais je n’aimais pas du tout son travail. C’était un travail honorable, qu’il faisait avec son cœur, avec sa naïveté, mais ce n’était pas du tout mon goût. Quand j’ai eu 16 ans, il m’a offert un appareil photo. Je prenais des photos en amateur, mais cela n’allait pas plus loin.

Moi, je voulais écrire de la musique, pas être interprète. J’aurais préféré le piano, mais ma mère, qui était très autoritaire, m’avait imposé le violon. Elle était pianiste, elle pensait peut-être que nous allions jouer ensemble. Je voulais surtout composer et je l’ai un peu fait. Mais le résultat ne m’enthousiasmait guère. Puis je suis parti faire mon service militaire. A mon retour, mon père, malade, m’a demandé de l’aider dans son travail. J’y suis allé à reculons, mais c’était une question de survie économique. Je me suis horriblement ennuyé pendant quatre ans.

Mon père est mort en juin 1936, et je me suis sauvé, j’ai abandonné l’affaire à ses créanciers. Que faire ? Le reportage m’intéressait, je lisais des revues et je connaissais Capa. J’ai commencé à arpenter la ville et à photographier, et je n’ai plus arrêté. Là, j’ai su que je voulais continuer. C’est ainsi que j’ai pris « ma » photo culte, Le 14 juillet 1936. J’ai vécu le Front populaire comme une période euphorique. J’étais un homme de gauche et tout cela me transportait. Mais je n’ai adhéré au Parti communiste qu’en 1945. Je l’ai quitté en 1965. Je n’ai jamais eu la tête très politique. Ma femme, elle, était plus militante. «

« On me décrit souvent comme un photographe humaniste, cela me va. Je crois que mes photos montrent en effet mon intérêt pour la condition humaine. Les choses désagréables à voir, je n’ai pas envie de les voir, et encore moins de les montrer aux autres. Je suis un photographe de la vie quotidienne, de ce qu’on voit en circulant dans la ville. Je regarde les gens, j’ai envie de les photographier et de creuser un peu ce qu’a été leur vie. »

Willy Ronis, dernier entretien au Monde en juillet 2009

 

« Ma première rencontre avec Willy Ronis fut, en 1984, à mon arrivée à Paris dans le quartier de Ménilmontant. Des années plus tard, nous étions voisins, lui rue de Lagny, et moi Cours de Vincennes. Avec l’aide de plusieurs de ses amis, j’ai réuni une centaine de tirages, depuis les premiers clichés signés Roness, jusqu’aux dernières prises de vues des années 90. Tirages vintages ou modernes, réalisés par lui ou avec ses tireurs, l’exposition retrace une vie et un engagement hors du commun avec, en ligne de mire : « La Liberté, encore et toujours… ».

Eric Boudry

Fondateur de la galerie ARGENTIC

 

Willy Ronis : La Liberté, encore et toujours…

jusqu’au 17 octobre 2020

du mardi au samedi, de 15h à 19h, ou sur rendez-vous.

Galerie ARGENTIC

43 rue Daubenton 75005 Paris

www.argentic.fr

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