Rechercher un article

Circulation(s) ouvre ses portes au Centquatre

Preview

Avec ses 50 000 visiteurs l’année dernière, le festival Circulation(s) dédié à la jeune photographie européenne s’affirme édition après édition comme un rendez-vous incontournable. Découverte de la programmation 2017 avec Marion Hislen, fondatrice et directrice de l’association Fetart à l’origine du festival.

Comme les années précédentes, la programmation du festival se fait notamment à partir d’un appel à candidature…

Parmi le millier de dossiers que nous avons reçus, vingt-quatre ont été désignés par un jury composé d’une quinzaine de personnalités du secteur et Fetart a également pioché dans ce vivier pour la section “Artistes invités”. Par ailleurs, nous avons donné une carte blanche à Hercules Papaioannou, directeur du musée de la Photographie de Thessalonique depuis un an, qui a proposé quatre photographes grecs. Nous voulions ainsi affirmer notre soutien à ce pays qui connaît de grandes difficultés économiques et qui doit fait face aux flux des réfugiés.

Quelles sont les grandes tendances de cette édition 2017 ?

Il y a indéniablement cette année une dimension sociologique et sociétale dans de nombreux sujets… Il me semble également que, de manière générale, les photographes se détournent de la photo plasticienne pure. La jeune génération est plus en phase avec l’actualité et regarde le monde en face. Ce qui s’y passe est tellement choquant qu’ils s’emparent de ces sujets. Peut-être, est-ce dû aussi au fait qu’ils sont dorénavant contraints à avoir plusieurs métiers… Par conséquent, ils sont confrontés à la réalité brutale… Je pense à des sujets comme celui de Marie Moroni sur les femmes aux Rwanda, à celui de Sonja Hamad sur les femmes kurdes…

Cette année, le documentaire semble en effet avoir pris le pas sur la légèreté et l’humour qui, par le passé, caractérisait la programmation de Circulation(s)…

Si de nombreux sujets ont comme point de départ une démarche documentaire, ils ont tous un traitement artistique. Corentin Fohlen est un exemple emblématique : il a récemment reçu le prix AFD qui récompense un photographe documentaire mais pour Circulation(s), il a fait une sélection plus arty. Et s’il est reconnu comme photojournaliste, il l’est moins avec son travail personnel… C’est notre rôle d’aider ce genre de photographe dans leur nouveau début de carrière…

Quels sont vos coups de cœur ?

Sam Ivin et Aida Silvestri qui abordent chacun à leur manière le délicat sujet des migrants. Ces deux séries m’ont énormément touché…

Quelles sont les nouvelles initiatives de l’édition 2017 ?

Nous avons décidé d’associer d’autres lieux au festival. Des lieux qui défendent eux aussi la jeune photographie ou les jeunes artistes. Un exemple de ce “parcours de lieux associés” : Arte a proposé de faire une exposition de Leslie Moquin dans ses locaux pour l’occasion. Au total, il y a une dizaine de lieux associés : des galeries parisiennes, la Capsule au Bourget, une librairie… A chaque fois, ces structures restent maîtres de leur programmation. Autre nouveauté : un Hors les murs à l’Hôtel Fontfreyde de Clermont-Ferrand qui proposera, à partir de mars, une programmation issue de notre sélection, avec un commissariat et une scénographie signés Fetart.

Votre partenariat avec les écoles se poursuit mais évolue, comment cela se traduit-il cette année ?

Nous repartons sur de nouvelles bases. Nous avons décidé de nous réunir avec les enseignants pour réfléchir à la manière dont nous pourrions fédérer nos forces afin de créer un réseau… Nous sommes en phase de réflexion pour en établir les modalité, les objectifs et les enjeux.

Après avoir présenté des gifs avec Huawei l’année dernière, votre partenariat avec le fabricant de smartphone chinois évolue également…

La marque investit le champ de la photographie en dotant ses téléphones d’une optique Leica dont la réputation n’est plus à faire et en étant présent sur de grands événements, comme ce fut le cas à la dernière édition de Paris Photo. Ensemble, nous avons convenu d’un partenariat qui prend la forme d’une carte blanche à quatre étudiants de deux écoles – l’université de Paris 8 et l’école Louis-Lumière – qui ont réalisé chacun une série photo qui est exposée. L’idée est d’explorer les différentes possibilités qu’offrent les smartphones. C’est intéressant pour nous d’être le reflet de l’évolution des pratiques…

Nouveauté également, depuis automne dernier, Fetart a ouvert une galerie en ligne. Pourquoi une telle initiative ?

C’est un prolongement logique du festival. Les visiteurs peuvent désormais acquérir la plupart des œuvres exposées, excepté celles des artistes qui ont déjà une galerie. On le faisait auparavant de façon officieuse parce que nous étions régulièrement sollicités… Comme une galerie, nous prenons un pourcentage mais nous ne demandons pas l’exclusivité. Si un artiste trouve une galerie par la suite, il est libre bien sûr… Nous gérons également toute la chaîne de production et la livraison des œuvres. C’est un atout pour les artistes étrangers.

Comment se profile l’avenir de Circulation(s) ?

C’est une année charnière, entre-deux. Rien n’est sûr pour l’année prochaine… En 2016, nous avons eu 50 000 visiteurs dont la moitié a visité la partie payante. C’est encourageant – et sain de générer des recettes – mais ce n’est pas suffisant…

Propos recueillis par Sophie Bernard

  

Festival Circulation(s) – Jeune Photographie Européenne
Du 21 janvier au 5 mars 2017
CENTQUATRE
5 rue Curial
75019 Paris
France

Catalogue
Editions 2017, 22 euros

Les lieux associés : Rendez-vous dans les galeries Clémentine de la Féronnière, Escale à La Grange aux Belles, Esther Woerdehoff, Galerie Fisheye, Intervalle, La Capsule, Little Big Galerie et Librairie 29…

Le studio photo : tous les week-ends, allez vous faire photographier seul(e), en famille ou entre amis par un photographe professionnel, dans des conditions d’un studio de prise de vue et repartir avec un tirage signé (59 €).

www.festival-circulations.com

www.104.fr

www.fetart.org

www.galerie-circulations.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android