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Le Questionnaire : Christopher Pillitz par Carole Schmitz

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Christopher Pillitz : Instinctif

Christopher Pillitz est né et a grandi en Argentine. En 1978, il se rend en Europe et plus précisément à Londres pour étudier la gestion hôtelière. Après avoir obtenu son diplôme, il décide finalement de se tourner vers sa véritable passion : la photographie. Avec une bonne dose d’ignorance et un désir instinctif de raconter des histoires, il propose ses services aux magazines anglais Observer et Sunday Times. Sans expérience préalable ni réel formation il choisit pour  son tout premier article un regard sur l’Argentine un an après la guerre des Malouines en 1983 pour l’Observer, suivi d’un article de couverture pour le magazine Sunday Times sur les « enfants des desaparecidos » d’Argentine, les disparus, qui sont devenus le dernier héritage sombre des régimes militaires de longue durée du pays.

En 1985, il part au Vietnam pour travailler sur un projet d’un mois portant sur l’état du pays 10 ans après la fin de la guerre. Ce fut une expérience fascinante car, en tant que jeune adolescent, il avait été fasciné par les récits de la guerre tels qu’ils étaient interprétés par le magazine TIME, auquel son père était abonné.

On lui a souvent demandé quel était le pays ou le reportage sur lequel il avait préféré travailler. Question à laquelle il hésiterait probablement à dire le Vietnam : tant la charge émotionnelle était unique pour ses jeunes yeux à l’époque. A la fois submergé par l’excitation et la crainte, alors qu’il réfléchissait à la manière dont il allait gérer sa première véritable mission à l’étranger, sur un territoire inconnu. Au cours de cette mission, il a croisé la route de Donatellla et Gianni Versace, qui devaient être les seuls touristes étrangers autorisés à entrer dans le pays à l’époque. Lorsqu’il est rentré à Londres, le patron de l’agence qui le représentait était choqué qu’il n’ait pas réalisé de reportage sur le voyage des Versace au Vietnam, « imaginez les ventes », a-t-il grogné. Mais Christopher n’avait pas l’âme d’un « paparazzo ».

Après cette mission capitale qui lui a permis de constater par lui-même les conséquences de la guerre, il a commencé à élargir ses centres d’intérêt. Il a travaillé sur deux livres de Time-Life en Afrique et en Europe de l’Est, suivis de nombreuses missions dans le monde entier, principalement pour le Sunday Times et le magazine Stern. Des projets environnementaux en Pologne et au Mexique, des toréadors nains en Espagne, l’industrie du sexe en Thaïlande, l’industrie de la pêche en Espagne, la culture du football au Brésil.

En 1990, Christopher a commencé à travailler pour le magazine GEO (Allemagne), pour lequel il a réalisé de nombreux reportages depuis. Cette collaboration lui a donné l’opportunité et le privilège de travailler sur les sujets les plus divers à travers le monde. D’un voyage de quatre mois à travers l’Amérique du Sud aux problèmes liés à l’eau au Bangladesh, de la recherche du Panchen Lama au Tibet à la violence urbaine de Rio de Janeiro générée par les cartels de la drogue et bien d’autres sujets.

 

Votre premier clic photographique ?

Christopher Pillitz : Jeune adolescent vivant en Argentine, j’ai commencé à prendre des photos de ma famille et de mon environnement. Ce furent mes premières expériences naïves avec un appareil photo en plastique.

 

Le photographe qui vous inspire ?

Christopher Pillitz : Luis González Palma.

 

L’image que vous auriez aimé faire ?

Christopher Pillitz : Une image qui donne un frisson d’excitation le long de votre colonne vertébrale.

 

Celle qui vous a le plus ému ?

Christopher Pillitz : Difficile de répondre objectivement à cette question car il y en a beaucoup, mais je retiendrais surtout les photos de la série unique sur la vie des gitans réalisée par le photographe tchèque Joseph Koudelka.

 

Et celle qui vous a mis en colère ?

Christopher Pillitz : les images fixes de l’arrestation et de la mort de George Floyd à Minneapolis, aux États-Unis.

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?

Christopher Pillitz : Avoir la capacité sensorielle d’identifier instinctivement en une fraction de seconde les multiples éléments qui doivent être réunis pour créer une grande photographie / composition.

 

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?

Christopher Pillitz : Je ne crois pas qu’il existe, mais vous pouvez vous approcher de ce secret en créant une image qui génère une connexion émotionnelle et spirituelle profonde, au-delà de nos expériences sensorielles corporelles.

 

Votre premier appareil photo ?

Christopher Pillitz : un Kodak Instamatic en plastique.

 

Celui que vous utilisez actuellement ?

Christopher Pillitz : Canon 5D M3, Fuji X100F et Leica M6.

 

Votre drogue préférée ?

Christopher Pillitz : La liberté, avec un verre de très bon vin rouge.

 

Votre plus grande qualité ?

Christopher Pillitz : L’écoute et l’attention.

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Christopher Pillitz : Un scientifique ou un activiste qui, par ses efforts et son travail, aura rendu le monde meilleur et durable.

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Christopher Pillitz : Heureusement, aucun dont je me souvienne. Je me considère comme très chanceux d’avoir eu, dans l’ensemble, la possibilité de tracer ma propre voie dans un secteur qui a connu d’énormes changements au cours des trois dernières décennies.

 

Votre plus grande extravagance ?

Christopher Pillitz : Partir de l’aéroport d’Heathrow et commencer un nouveau voyage de découverte, d’apprentissage et, je l’espère revenir avec une bonne histoire à raconter.

 

Votre plus grand regret ?

Christopher Pillitz : Ne pas avoir assez de temps.

 

Instagram, Facebook, TikTok ou Snapchat ?

Christopher Pillitz : Instagram.

 

Couleur ou N&B ?

Christopher Pillitz : Les deux.

 

Lumière du jour ou lumière de studio ?

Christopher Pillitz : Lumière du jour

 

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou prendriez-vous un selfie avec lui ?

Christopher Pillitz : Je lui demanderai de poser pour moi.

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Christopher Pillitz : Un Koala qui court pour se mettre en sécurité

 

Website : www.christopherpillitz.com

Instagram : christopherpillitz

 

 

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