Voyager est en quelque sorte une tentative d’évasion.
Evasion, dans le sens où on se libère du quotidien pour s’envoler vers des cieux inconnus respirer un autre air, et l’air de rien d’accéder à une forme de bonheur, quitte à s’y perdre.
Voyageant, j’ai l’impression d’être imprégné de ce thème et de voir des tentatives d’évasions tout autour de moi, même si je sais que c’est avant tout mon regard qui décide d’attribuer cette qualité aux choses en leur accordant une dimension poétique.
On peut s’évader par le rêve, corps qui dorment et esprits qui s’évadent.
On peut contempler l’appel du large.
On peut s’évader en essayant d’être autre chose que ce que l’on est. Ne pas respecter la norme ou ce que la société attends de nous.
On peut s’évader par son absence, cultivant la disparition ou le travestissement.
On peut s’évader en étant ailleurs, que cet ailleurs soit géographique ou poétique.
L’important est de ne pas se prendre au sérieux, mais de le faire avec conviction.
Eric Lussot
