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Bologne : Foto/Industria 2015

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«My Things», un projet que j’ai débuté en 2001, est une série de photographies créées en scannant des objets. Je travaille sur ce projet depuis douze ans. Douze ans, dans la tradition chinoise, cela représente la période de transmigration dans les cycles du destin. Le processus de production de cette série s’attache aux traces de notre vie.

Jour après jour, j’ai scanné les objets de ma consommation quotidienne, pièce par pièce, comme une sorte de journal visuel. Après avoir scanné les objets originaux, je les conserve sous leur forme numérique et je classe ces fichiers dans différents dossiers sur mon ordinateur, afin d’en faire plus tard un collage. Cette tâche, telle la pratique quotidienne d’un yogi, est devenue une habitude quotidienne, mais aussi un instrument d’observation de la condition humaine dans la société de consommation contemporaine.

L’action même de scanner, qui crée une relation intime entre objets et humains, incarne une objectivité exacte, une réductibilité et un sentiment d’évidence. Par cette pratique, j’ai collecté les données fondamentales de la vie contemporaine et effectué un inventaire de l’essence de la vie sociale à travers l’expérience personnelle, de manière à générer une velléité rétrospective et auto-analytique.

Le consumérisme contemporain incarne une idéologie et une stratégie de collusion du politique et de l’économique; ces valeurs ont été, d’une manière ou d’une autre, légitimées et rendues très logiques – de sorte que le consumérisme a été utilisé comme moteur du développement et de la stabilité sociale.

Une bonne partie de notre demande de consommation est le résultat de besoins sociaux : elle nous permet d’agir « conformément à l’époque ». La réalité continue d’inspirer nos désirs ; nous, êtres humains, avons déjà établi une relation d’interdépendance avec la matière, une relation si forte que sa formation en devient presque inévitable. Cependant, c’est là-dessus que s’est construite notre civilisation.

Scanner: Depuis 2001, je scanne les objets pour créer des œuvres photographiques. J’ai remarqué que la technique du scanner est complètement distincte de l’utilisation d’appareils photo. Pour la première technique, l’artiste doit amasser et sélectionner des objets, puis oblitérer la distance entre humain et objets, ainsi qu’entre objets et machines, ce qui diffère de l’espace nécessaire entre un appareil photo et ses objets.

L’objectif d’un appareil sert de substitut à la vision humaine, tandis que le scanner procure un «sentiment» de coller aux objets. Le scanner révèle la face cachée de ce que nous voyons ; de plus, il aplatit visuellement les objets, comme si on leur frottait une gomme dessus. De plus, le fait de scanner est l’approche la plus rigide qui soit pour révéler la taille réelle des objets. Par conséquent, cette technique est d’une globalité et d’une évidence frappantes. J’essaie d’imprégner mes projets d’une recherche esthétique.

Hong Hao

Hong Hao est représenté par la Galerie Pace de Pékin

FESTIVAL
Hong Hao, Pékin, Chine
“MY THINGS”, “BOTTOM”
Du 3 octobre au 1er novembre 2015

Foto/Industria
MAMbo, Museo d’Arte Moderna di Bologna
Via Don Minzoni, 14

Bologne
Italie

http://www.fotoindustria.it

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