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AIPAD 2012 –Robert Mann

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Jour 9

Ce vendredi matin, New York a un air de fête – c’est le weekend des foires d’art contemporain – Armory, Scope, Volta, Independent… Je me dirige donc vers Chelsea pour me régaler les mirettes et rencontrer Robert Mann.
Comme d’habitude j’arrive suffisamment à l’avance pour passer du temps dans son exposition du moment: The Fall Of Spring de Holly Andres – mise en scène photographique d’un groupe de mamans parties détruire une vieille cabane en bois – terrain de jeu de leurs enfants – sur laquelle l’un d’eux vient de se blesser gravement. J’explique à Robert qu’en tant que maman, je tiens particulièrement à voir la scène de la destruction de la cabane…
Très efficace. 100% tigresses. Une impressionnante maitrise de la mise en scène.
Il rit.

Très vite, Robert me montre le magnifique Robert Franck – Platte River – qu’il a choisi d’amener ce jour-là pour répondre à ma demande. On reste dans les questions de vie et de mort, mais avec douceur. Il me parle du pouvoir d’attraction qu’a cette image sur lui, de son effet émouvant, apaisant, remuant aussi. C’est à propos de cette image que Kerouac a écrit que ça lui évoquait un homme entrain de contempler sa vie. C’est ça, une photo existentielle, simple et touchante. Et ce chapeau, et ces larges épaules, on dirait que cet homme là a vécu vingt vies.

Merci Robert.

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Enfant, il joue avec l’équipement de tirage de son père.
En grandissant, il aime faire et regarder de la photographie mais n’y vois jamais un avenir. Il commence à travailler comme encadreur à la galerie Lunn en 1977. Très vite, il se rapproche de Harry Lunn qui devient son mentor.
Au bout de 6 ans, il prend plus de responsabilité à la galerie – notamment en organisant certaines expositions et en vendant ses premières images. C’est à ce moment là – ou la photographie est encore accessible dit-il – qu’il commence à collectionner.
Il travaille ensuite quelques années à la galerie Light puis démissionne et se met à son compte en 1985. Pendant 5 ans il organise des expositions à Madison avenue (76ème rue).
Il est un des premiers à ouvrir sa galerie à Chelsea en 1999.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Il aime vendre des images pas tant pour le prix qu’il en obtient mais pour la satisfaction de savoir l’image dans un endroit ou elle est appréciée à sa juste valeur. Il compare la vente d’un tirage au placement d’un enfant en adoption. Il aime partager avec ses clients et rester en contact avec eux.

Son pire souvenir de galeriste…
C’est un souvenir très douloureux d’une histoire de faux de Lewis Hine qu’on lui a vendu ainsi qu’à plusieurs de ses collègues galeristes. L’histoire l’a particulièrement touché parce qu’a l’époque, le vendeur était un bon ami. Il l’a vécu comme une trahison dont le souvenir le met toujours mal à l’aise. Il dit que heureusement, maintenant il existe des manières plus efficaces de tester et dater les tirages.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour lui…
Platte River, TN, 1961 par Robert Frank.

Sur le mur de sa chambre…
Une tapisserie géante faite par sa femme Orly Cogan sur l’amour et leur histoire personnelle.
Il a aussi un Chip hooper, un Harry Callahan, un Ellen Auerbach et un Micheal Kenna qu’il offert a sa fille.

Si il était un(e) photographe connu(e)…
Ansel Adams. Pour sa vie au grand air, pour son engagement politique pour la préservation des espaces naturels et notamment le parc naturel de Yosemite. Il ajoute en riant qu’il choisit Ansel Adams et non Carleton Watkins parce que le premier avait l’eau courant et chaude !
S’il devait choisir un photographe vivant, il choisirait d’être son ami Richard Misrach qui lui fait penser à une version moderne d’Ansel Adams pour son engagement dans la conservation du territoire.

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