La revue « Regards » est une revue de photographie, créée au cours de l’été 2009 à Perpignan par quelques passionnés de bla-blART, jeune association qui œuvre depuis 2006 dans les Pyrénées-Orientales autour de l’art et de la culture. Cette revue « Regards » est née d’une envie de montrer et de partager… Nous avons choisi une publication sur le web et la possibilité de téléchargement, gratuit.
Nous réalisons aussi, pour chaque numéro, une édition imprimée limitée de grande qualité, en vente par correspondance.
Dans ce dernier opus de la revue Regards, nous abordons un nouveau récit photographique comme une nouvelle manière d’aborder le monde par l’association de photographies en contrepieds d’une approche sérielle où l’unité d’un monde ordonné semblait prédominer.
Présenté par deux textes de Hugo Pradelle (de La Quinzaine Littérraire) et de Claude Belime nous interrogeons une représentation du monde plus dense, plus complexe, plus sensible grâce aux travaux de Sandra Fastré, Frédérique Félix-Faure, Sarah Ritter, Marine Lanier et Amaury da Cunha dont nous présentons des portfolios.
Le photographe glane, compose, récolte les éléments d’un monde chaotique pour en faire naitre la poésie. Avec ces fragments, il configure un nouveau récit par un assemblage où chaque image parle de la vie, mais dont la juxtaposition produit un glissement pour donner du sens à l’insaisissable.
Peut-on encore parler de récit dans cette suite fragmentaire où la chronologie semble disparaître ? Dans un processus de renégociation des images proposées par cette traversée du monde, de ces bruits captés dans le vacarme des choses, de ces éclats du mince vernis de la réalité, il réécrit une musique personnelle, nourrie de sa propre présence au monde. Les combinaisons d’images mettent au jour des impensés, entrent en résonance avec la multitude tumultueuse des expériences du regardeur et suscitent une cohésion sensible de ce monde par trop chaotique et imprévisible. C’est là où l’œuvre artistique prend toute son importance dans le sens où elle élargit la pensée en ouvrant vers une liberté, elle apporte cette incertitude fondamentale si chère à Edgar Morin, qui permet la créativité et ouvre à la compréhension d’un monde complexe. L’œuvre n’est plus uniquement l’aboutissement d’un travail, mais elle suscite le commen- cement d’un autre pour le spectateur.
Amaury da Cunha est un représentant de cette approche du monde. Il présente ainsi sa pratique photographie : « Ces images, dans la continuité de mes précédents travaux (dont chacun trouve son terme dans un livre publié) cherchent à capter des situations de plus en plus concrètes et flottantes, sans jamais perdre de vue la qualité la plus touchante de la photographie à mes yeux : l’insinuation. Je veux photographier davantage dans des villes connues ou découvertes, faire face à mes semblables. Réaliser des images plus crues, nues, qui posent aussi un rapport de désir vis-à-vis du monde. Il n’est pour le moment pas question de parler de “série”, mais d’envisager les directions que prennent mon regard, lui qui se passe très bien parfois, des intentions que je veux bien lui donner.
MAGAZINE
Revue Regards
http://www.revue-regards.com
LIVRES
Incidences
Photographies d’Amaury da Cunha
Editions Filigranes
http://www.filigranes.com/main.php?act=artistes&s=fiche&id=662
Fond de l’œil
Editions La Brune au Rouergue
http://saccades-images.blogspot.fr/2015/04/cp.html
