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Signatures: Œil pour œil

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Vendredi dernier, nous vous présentions l’exposition Œil pour œil à l’occasion des cinq ans de Signatures, maison de photographes. Chaque semaine, nous vous présenterons les séries visibles à l’Hôtel de Sauroy jusqu’au 14 juin, en suivant le parcours fidèle de l’exposition au travers le dialogue de 8 regards d’auteur. Premier face–face aujourd’hui, avec les séries photographiques de Tina Merandon et Bruno Amsellem.

PEUR – Tina Merandon

La série Les Chiens donne à voir des animaux prêts à attaquer. La composition des images, où les bêtes violemment éclairées semblent surgir de la nuit, amplifie la dimension anxiogène. Ces scènes d’agression provoquent la réceptivité émotionnelle du spectateur et réveillent ses angoisses. La violence contemporaine le dispute aux fantasmes de chacun, ouvrant la porte aux terreurs primaires qui hantent les cauchemars. Devant de telles images, plusieurs dimensions de nos peurs s’affrontent : crainte irrationnelle du monstre, crainte réaliste de l’agression. C’est l’enfant apeuré en nous qui réagit, tout autant que l’adulte, dont la mémoire inconsciente est nourrie des violences de son histoire collective et personnelle.

« Je mène depuis plusieurs années une recherche personnelle où les corps occupent une place prépondérante, qu’ils soient rêvés, acrobatiques, formatés ou improvisés. Mon travail tourne autour de la question des rapports de pouvoir au niveau politique, social ou intime. » — Tina Merandon.

ETRANGER – Bruno Amsellem

« En août 2007, en commande pour Le Monde, je couvre une expulsion du bidonville de Vénissieux, tôt le matin. Encadrés par les forces de l’ordre, baluchons à l’épaule, les Roms se dirigent vers un bus à destination de la Roumanie dans le cadre des premières aides au retour. Alors que je me rends dans les bidonvilles de la région lyonnaise depuis 2001, ce jour-là j’ai senti la nécessité de raconter l’histoire de ces personnes. Au-delà des expulsions et des faits divers. Au-delà des clichés qui leur collent à la peau et qui nous empêchent de voir, derrière la figure de l’étranger, pourquoi ils quittent leur pays pour vivre dans des conditions déplorables. C’est là que je fais la connaissance de Tarzan Covaci et de sa famille qui vivent dans une maison abandonnée où ils ont trouvé refuge.

Durant trois années, ils acceptent de m’ouvrir leurs portes et m’acceptent dans leur intimité. Je les accompagne dans leurs « voyages pendulaires » entre France et Roumanie, un quotidien où se mêlent espoir et désolation. Avec Thomas Ott, anthropologue, et Sophie Landrin, journaliste au Monde, ce reportage donnera matière à plusieurs articles et expositions. » — Bruno Amsellem.

EXPOSITION
Œil pour œil
Regards croisés, cinq ans de Signatures
Jusqu’au 14 juin 2014
Hôtel de Sauroy
58, rue Charlot
75003
Paris

France
Entrée libre
Photographes exposés : Bernard Plossu (Intime), Bruno Amsellem (Etranger), Xavier Lambours (Sexe), Raphaël Helle (Dérèglement climatique), Johann Rousselot (Colères), Tina Merandon (Peurs), Eric Dexheimer (Mort) et Michel Nguie (Borderline)

RENCONTRE
Quand on est mort c’est pour la vie. Les représentations extrêmes du corps
Le jeudi 22 mai à 19 h
Rencontre organisée en partenariat avec le Musée français de la photographie et le magazine Fisheye
Avec Irène Jonas, sociologue, Xavier Lambours et Eric Dexheimer, photographes.
Modération : Julie Corteville, conservatrice en chef du Musée français de la photographie

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