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Sandra Balsells–L’œil engagé

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Sandra Balsells (Bacelone 1966), photojournaliste.

Sandra en 1989 après ta Licence de Journalisme à l’Université Autonome de Barcelone tu pars à Londres où tu suis un 3ème cycle de photojournalisme au London College of Printing, alors commence ta carrière de photographe en free lance, raconte nous un peu plus ces débuts, pourquoi Londres, quelles étaient tes premières couvertures et pour quels journaux ?
S. B : Le départ pour Londres tenait à mon envie de quitter Barcelone et voir le monde. Je voulais être indépendante, vivre à ma guise et essayer de chercher un horizon professionnel dans une ville aussi fascinante que Londres. C’était une bonne raison pour me faire mettre en application mon envie et aller perfectionner mon anglais. Au début, mes premiers reportages, je les ai faits dans le cadre de stages dans les départements photos de deux journaux britanniques : d’abord The Guardian et ensuite The Times. J’accompagnais les photographes couvrir n’importe quel sorte d’événements, j’observais comment ils travaillaient et comment ils éditaient. Ça a vraiment été une école fantastique et un rodage très efficace pour apprendre le métier sur le terrain. The Times a commencé petit à petit à me confier des petites couvertures et c’est comme ça que j’ai commencé à publier chez eux.

En 1991, peu de temps après, avec le démantèlement de l’ancienne Yougoslavie tu couvres l’explosion de la guerre en Croatie comme collaboratrice free lance du Times toujours.
S. B : Oui, le premier voyage à l’ex-Yougoslavie, c’est moi qui l’ai proposé à l’éditeur photo du Times, et je suis partie en juillet 1991 comme photographe free lance. Je me suis vite rendue compte que je ne pouvais pas me battre contre les grandes agences et j’ai commencé à collaborer ponctuellement avec des rédacteurs de différents médias et avec des agences internationales.

A partir de là et jusqu’en 2000, tu te concentres sur les Balkans où tu couvres les événements les plus significatifs des guerres de Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Kosovo… Tu collabores avec différents medias nationaux et internationaux… Raconte nous un peu plus en détail ?
S. B : Couvrir les Balkans pendant pratiquement dix ans relève de beaucoup d’efforts et d’imagination pour trouver les moyens et les commandes qui permettent de revenir et revenir. Je vendais mes images à tous les médias locaux qui en voulaient et parfois je partais aussi avec une commande de revue, parfois je collaborais avec des associations humanitaires et puis j’ai travaillé dans un sens documentaire personnel aussi, pour mon compte. J’ai reçu une bourse de soutien qui m’a aussi aidé à rester de longues périodes là bas et accomplir en effet un travail plus personnel.

En dehors de ce gros morceau qui marque ton parcours, tu réalises aussi des reportages en Israël, Palestine, Roumanie, Haiti, Sicile et au Mexique, Canada, Mozambique et à Cuba… Où voudrais-tu retourner ou aller aujourd’hui ?
S. B : Il y a beaucoup d’endroits qui m’intéressent et beaucoup de projets que j’aimerais réaliser mais récemment, je préfère le long terme, des projets qui se travaillent avec tranquillité et du temps. Dans ce sens là, j’ai envie de poursuivre mon travail sur les Balkans dans son évolution. Pour le moment, je suis absorbée par une histoire très personnelle basée sur mon père et ses mémoires sur la Guerre Civile Espagnole, un conflit qu’il a vécu petit et qui l’a marqué toute sa vie.

En 2006 tu reçois le Prix Journalistique Ortega y Gasset pour le meilleur travail d’information avec ton travail sur la guerre et l’après guerre des Balkans. Comment as-tu vécu cette récompense et quel impact a-t-elle eu sur ta carrière à suivre ?
S. B : Le travail récompensé par le prix Ortega y Gasset est à mon avis le plus fascinant de tous les travaux. Pas seulement sur le plan professionnel mais sur le plan personnel aussi. Retrouver des personnes que j’avais photographiées pendant les guerres de l’ancienne Yougoslavie m’a fait vivre les moments les plus émouvants de ma carrière. J’ai retrouvé des gens que j’avais photographiés dans des situations dramatiques 14, 10 ou 8 ans plus tôt, dont je ne savais rien depuis… Grâce à la générosité de ces individus qui m’ont ouvert leur vie mais aussi grâce à une équipe de journalistes professionnels qui s’impliquèrent vraiment dans cette histoire et m’ont accompagné avec une passion débordante. Ça a vraiment été une expérience unique. Après est arrivé la reconnaissance inespérée du prix, j’étais très émue parce que je sais combien c’est difficile de publier ce genre d’histoires, on entend plus d’une fois que c’est déjà passé et que ça n’intéresse plus personne…

Tes travaux ont été publiés par les plus grandes maisons d’édition, « Montreal Metropole vue par 30 grands reporters » (Aux Yeux du Monde, 2000, oeuvre collective), « Balkan in memoriam » (Blume, 2002), « Latidos de un mundo convulso » (Lunwerg-Caja Madrid, 2007, oeuvre collective de photojournalisme), Que prépares-tu ?
S. B : J’aimerais bien rassemblé tout le travail que j’ai réalisé sur la religion en Sicile et le voir édité mais aujourd’hui je me demande si ça a encore un sens de publier plus de livres de photographie sans grande diffusion et qui se vendent à peine… Nous traversons des temps de grandes transformations et nous devons re-penser la manière de diffuser nos travaux. Le secteur de l’édition vit des temps difficiles parce que les jeunes n’ont pas l’habitude d’acheter des livres.

En télévision tu apparais co-auteur des documentaires « Dying for the Truth » (Channel 4, 1994) et « Retratos del alma » (TVC, 2004), tu as d’autres projets en réalisation documentaire ?
S. B : Oui, le projet que je réalise sur les mémoires de la guerre civile de mon père, je le fais avec une caméra vidéo et avec un appareil photo. Je comprends que pour certaines histoires la photographie ne suffit pas et je ressens le besoin de paroles et images pour cette histoire, pour la documenter. Le procédé est légèrement plus compliqué mais en ayant une bonne culture visuelle, le saut à la video, à la réalisation est relativement aisé.

En 2007, tu participes au commissariat de l’exposition « Les archives universelles. La condition du document et l’utopie photographique moderne », organisée par le MACBA. Tu continues avec « Les battements d’un monde en convulsion », « Desaparecidos » de Gervasio Sánchez en 2011 et enfin l’anthologie de ses 25 ans de carrière… Tu décernes aussi une partie de ton temps à l’enseignement de la photographie à l’Université Ramon Llull. Il ne me reste qu’une question Sandra : comment tu arrives à tout faire ?!
S. B : (Rires) Ce qui est sûr c’est que j’ai de la chance avec mon travail et peut être, grâce à cela, on parvient à faire des acrobaties pour joindre tous les morceaux. Chaque projet nouveau que je développe ou que j’accepte, je le vis avec passion, parce que ça me nourrit. La photographie et le journalisme m’intéressent sous bien des aspects, pas seulement comme auteur et photographe mais aussi comme commissaire et enseignante. Arriver à combiner tout cela et pouvoir en vivre est un luxe qui maintient très vif, très éveillé et en contact permanent avec un monde qui me passionne. Ma profession comme celle de mes compagnons n’est pas un simple travail mais une vocation qui envahit toute ta vie et c’est cela qui fait que tu lui consacres autant de temps et d’énergie.

Propos recueillis par Lola Fabry

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Sandra Balsells (Bacelone 1966), photojournaliste.

Sandra, en 1989, tras licenciarte en Periodismo en la Universidad Autónoma de Barcelona, te trasladas a Londres donde cursas un Postgrado de Fotoperiodismo en el London College of Printing, y comienzas tu trayectoria como fotógrafa freelance, cuentanos algo mas de este inicio ? Por qué Londres ? Que eventos, que zonas has cubiertos al empezar, cuales han sido los primeros periodicos ingleses en publicar tus fotos ?
S. B : El hecho de trasladarme a vivir a Londres se debió a las ganas que tenía de salir de Barcelona y ver mundo. Quería ser independiente, vivir a mi aire y tratar de buscar un horizonte profesional en una ciudad fascinante como es Londres. Era una buena excusa para demostrarme que me podía valer por mi misma y para perfeccionar mi inglés.

Mis inicios allí los llevo a cabo gracias a unos periodos de prácticas que hice en las secciones de fotografía de dos diarios británicos: primero en The Guardian y después en The Times. Acompañaba los fotógrafos a cubrir todo tipo de acontecimientos, observaba cómo trabajaban y cómo editaban. Esa fue una escuela fantástica y un rodaje muy útil para aprender el oficio sobre el terreno. The Times, poco a poco, me confió la cobertura de pequeñas noticias y así empecé a publicar mis primeras fotos ahí.

Poco después, en 1991, coincidiendo con el proceso de desintegración de la antigua Yugoslavia, cubres el estallido de la guerra en Croacia como colaboradora freelance del diario británico The Times.
S. B : Sí, el primer viaje a la antigua Yugoslavia se lo propuse al editor gráfico del The Times, así que partí hacía allí en julio de 1991 como colaboradora freelance. Pronto me di cuenta que no podía competir con las agencias así que empecé a colaborar puntualmente con redactores de diversos diarios y con agencias internacionales.

Desde entonces y hasta finales del año 2000, gran parte de tu trayectoria fotográfica se centra en la zona de los Balcanes, donde documentas los acontecimientos más significativos de las sucesivas guerras yugoslavas en Croacia, Bosnia-Herzegovina, Serbia y Kosovo, colaborando con diversos medios de comunicación nacionales y extranjeros. Algunas referencias concretas por favor ?
S. B : Cubrir durante casi década la zona de los Balcanes requirió mucho esfuerzo e imaginación a la hora de encontrar clientes que me permitiesen volver y volver. Cada viaje respondía a fórmulas diferentes: colaboraba sobre el terreno para cualquier medio que quisiese mis fotos; en alguna ocasión fueron trabajos de encargo de revistas; otras veces colaboraba para asociaciones humanitarias; también hice proyectos personales, por mi cuenta, e incluso pude viajar periodos largos gracias a la concesión de una beca que apoyó mi trabajo.

Aparte de este fragmento muy importante en tu trayectoria, realizas numerosos reportajes en Israel, Palestina, México, Rumania, Canadá, Cuba, Mozambique, Haití y Sicilia. Hoy por hoy, donde quisieras volver o a donde quisieras ir ?
S. B : Hay muchos lugares que me interesan y muchos proyectos que me gustaría realizar, pero en estos momentos me interesa elaborar proyectos a largo plazo, que pueda trabajar con calma y con tiempo. En este sentido, me atrae seguir documentando la evolución de los Balcanes. Pero ahora mismo estoy enfrascada en una historia muy cercana basada en mi padre y en sus memorias sobre la guerra civil española, un conflicto que vivió de pequeño y que ha marcado su vida.

En 2006 recibes el Premio Ortega y Gasset a la Mejor Labor Informativa por tu trabajo sobre la guerra y la posguerra en la antigua Yugoslavia. Cuentanos el echo interior que te ha dado este premio y el impacto que ha tenido en tu trayectoria PostData ?
S. B : El trabajo galardonado con el Ortega y Gasset es para mi el trabajo más fascinante que he hecho jamás, no sólo a nivel profesional sino sobre todo a nivel personal. Mi reencuentro con personas a las que había fotografiado durante las diferentes guerras de la antigua Yugoslavia me permitió vivir algunos de los momentos más emotivos de mi carrera. Reencontré a personas a las que había fotografiado en situaciones muy dramáticas hacia 14 años, o 10 o 8 y de las que no había vuelto a saber nada. Todo ello fue posible a la generosidad de esas personas que me abrieron su vida y su corazón, pero también fue posible gracias a un equipo de profesionales que me acompañaron en ese proceso de búsqueda que se volcaron con la historia con una pasión desbordante. Fue una experiencia maravillosa a todos los niveles. Después llegó el reconocimiento inesperado del premio que me llenó de emoción porque sé lo difícil que es publicar este tipo de historias; a menudo, los medios te dicen que son historias pasadas y que no interesan.

Tu trabajo ha sido publicado por las mejores editoriales, « Montreal Metropole vue par 30 grands reporters » (Aux Yeux du Monde, 2000, obra colectiva), « Balkan in memoriam » (Blume, 2002), « Latidos de un mundo convulso » (Lunwerg-Caja Madrid, 2007, obra colectiva de fotoperiodismo), cuales son los libros que estas preparando ahora, por salir o por producir ?
S. B : Me gustaría publicar una obra que recogiese todo el trabajo que he realizado en los últimos años sobre la religión en Sicilia pero me cuestiono si hoy en día tiene sentido publicar más libros de fotografía si apenas tienen difusión y apenas se venden… Vivimos tiempos de enormes transformaciones y hay que repensar la manera de difundir los trabajos. El sector editorial vive tiempos muy complicados y la gente joven no tiene costumbre de adquirir libros.

En el ámbito televisivo, eres coautora de los documentales « Dying for the Truth » (Channel 4, 1994) y « Retratos del alma » (TVC, 2004), apareces como coautora, tienes algun proyecto con filmacion tuya ?
S. B : Sí, el proyecto que estoy realizando sobre las memorias de la guerra civil de mi padre lo estoy haciendo con cámara de video y con cámara de fotos. Entiendo que en ciertas historias la fotografía no es suficiente y siento que esta historia tengo que documentarla a través de palabras e imágenes. El proceso está resultando un tanto complicado pero tener una buena cultura visual facilita bastante el salto al video.

En el 2007, participas en el proyecto expositivo « El archivo universal. La condición del documento y la utopía fotográfica moderna » organizado por el Museo de Arte Contemporáneo de Barcelona (MACBA). Sigues con « Latidos de un mundo convulso » y « Desaparecidos » en 2011, del fotoperiodista Gervasio Sánchez, un proyecto documental centrado en el tema de la desaparición forzosa. Por otra parte, desde el año 1995 compaginas tu trabajo de fotoperiodista con la docencia de la fotografía en la Universidad Ramon Llull.

Sinceramente, Sandra, tengo una sola pregunta : ¿¡: como puedes con todo aquello ?!

S. B : Lo cierto es que me siento muy afortunada con mi trabajo y quizá por ello es posible hacer malabarismos para llegar a todo. Cada nuevo proyecto que me ofrecen o que presento lo vivo con gran pasión porque me aporta muchas cosas. Me interesa la fotografía y el periodismo a muchos niveles, no sólo como autora, como fotógrafa, sino también como comisaria y como docente. Poder combinar todas estas actividades y poder vivir de ellas es un auténtico lujo; te mantiene muy viva, muy despierta y en contacto permanente con un mundo que me apasiona.

Mi actividad profesional, como la de otros tantos compañeros, no es un mero trabajo sino que es una vocación que impregna toda tu vida y eso hace que le dediques tanto tiempo y tanta energía.

Lola Fabry

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