Max Pam, voyageur, hippie, père de famille, mari, drôle, tendre, aventurier ? Tout ça.
On s’est rencontrés par papier interposé ! Vu des photos de lui dans la revue anglaise Creative Camera en 1973 ! Et je les ai tellement aimées, elles m’ont paru si différentes de tout ce que j’avais vu sur l’Inde jusque-là, que je lui ai écrit pour l’en féliciter ; je brûlais d’envie de voir qui il était : il m’a répondu, et on ne s’est plus jamais quittés, a lifelong friendship, avec des visites à Paris, et même en famille jusqu’à Santa Fe dans les années 1980 !
Sacré Australien ! Parti jeune de son pays attiré immédiatement par l’Inde, il est en plein dans les années de la mouvance hippie ! Traversant depuis Londres le Moyen-Orient via l’Irak, s’arrêtant dans les villes afghanes, on the road, comme quelques années avant, Nicolas Bouvier et Marc Riboud l’avaient fait eux aussi ! Rien à voir avec la route américaine, lui, c’est l’Orient.
Et surtout, photographe, et quel œil ! Il est libre, aucune obédience, même s’il a lu et admiré Weston ou Diane Arbus. Son truc, si l’on peut dire, sa mission, son destin presque, c’est l’Asie. De l’Inde à la Chine via Borneo, il est allé partout, déserts, montagnes, neige, gurus, villes, sages et prostituées, misère et tropiques, tout a été son terrain de photographie.
Format carré, why not? Il voit comme ça, tout comme, je l’ai déjà citée, Diane Arbus, et Luis Baylon, notre contemporain espagnol génial ! Le contenu ? Dans son délire de tout voir – sentir – comprendre, il parle de la liberté de sa génération, qui voyageait à une époque sans guerre. Ou presque.
Mais pourtant des pays dangereux. Il y a des gens armés, des petits chefs… Il va partout et photographie, un coin de rue à Shibam au Yemen, à Jaisalmer au Rajasthan, à Leh, où, dans la foule, on voit sa femme Jano, qui souvent a voyagé avec lui.
Les amis hippies, les shiloms. Max est, en fait, resté le dernier hippie pur et dur ! Il n’a jamais changé ! Je le connais depuis 1973, et il est le même ! Donc son œuvre est authentique, s’il en est ! À nous la liberté en regardant ses photos qui nous parlent de la vie, des gens partout où il va, des moments de foules, de bruits, d’odeurs, comme de paix dans les Himalayas.
En fait, les années s’enchaînent et ce sont les mêmes photos qui continuent de se dérouler, une vie marquée par l’Asie, par l’enfance de surfer australien aux 3 S, « sun, sea, salt ». On sent vite qu’il n’est pas un city-boy ni un intello, mais un épicurien généreux, un amoureux fou et sincère de la vie, des autres, des paysages, et surtout, de l’air ! L’air pur du ciel, et aussi l’air du mouvement en route, de la curiosité, si loin de toute mode ! Irrécupérable, ce Max Pam, plus authentique, y’a pas !
Bernard Plossu
Bernard Plossu est un photographe français vivant à Paris.
Max Pam (par) Bernard Plossu
Biographie avec 32 images
Publié par André Frère Editions
19,50€
