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Liège : Voyage en Wallifornie, d’Anthony Anciaux

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Photographie sociologique du rêve américain sur fond de Wallonie avec des portraits fiers et frontaux de catcheurs, majorettes, militaires, où se mêlent auto-dérision à la belge et finesse technique : voici Voyage en Wallifornie, d’Anthony Anciaux, à la galerie Satellite à Liège, en Belgique. Tendresses et humours garantis.Tendresses et humours garantis.

L’Œil de la Photographie : La Wallifornie : quel passeport est nécessaire pour y entrer ?
Anthony Ancieux :
Le seul passeport nécessaire pour rejoindre la Wallifornie est d’ouvrir les yeux sur ce pays imaginaire surréaliste qui nous entoure.
J’admire mes collègues photographes qui font 20 heures d’avion pour nous ramener de fantastiques récits du monde entier.
Pour ma part, je franchis ma porte et je suis déjà en Wallifornie.

LODLP : Qu’est-ce qu’elle a de si particulier qui t’attire, cette Wallifornie ?
A. A. :
L’équipe du Centre culturel de Liège/Les Chiroux qui m’accueille en ce moment pour mon expo Voyage en Wallifornie m’a aidé à formaliser sa définition. Le mélange improbable d’autodérision sérieuse, de conviction décalée et de fragilité bravache qui constituent, sans que l’on n’arrive jamais à tout à fait le définir, un esprit
“belge”, et wallon en particulier.
On peut évoquer à cet égard l’héritage du surréalisme dans un petit pays artificiel, coincé entre des grands comme un carrefour qui serait, en soi, un lieu à vivre ; une identité nationale bricolée sur une certaine forme de vivre ensemble, des paysages, des histoires et des mentalités contrastées….

LODLP : Prévois-tu un prochain voyage en Flandrofornie ?
A. A. : Bien entendu. La Flandrofornie sera sans aucun doute est de mes prochains voyages.
Il n’y a aucune raison de nous mettre des frontières et je sais que la Flandrofornie recèle des pépites. De nombreux artistes de Flandrofornie nous ont d’ailleurs montré la voie.

LODLP : Photo, vidéo… : entre les deux ton cœur balance ?
A. A. : Les deux médias me permettent de m’exprimer mais je débute la vidéo. C’est un monde très stimulant et je développerai de plus en plus de projets avec des images qui bougent.

LODLP : Qu’est-ce qui te tire vers un sujet ?
A. A. : J’aime les personnes qui se mettent en scène. J’affectionne particulièrement cette passion qui mobilise les individus à incarner des majorettes, des catcheurs, des militaires… Certains font du yoga pour passer leur temps, d’autres nous proposent des spectacles de catch. Je tente alors modestement de les immortaliser.

LODLP : Tu recommandes lectures et voyages : Duras, par exemple, mais qui encore ? La Wallifornie et quel ailleurs ?
A. A. : Pour la lecture, Mythologies de Roland Barthes et en particulier, le chapitre “Le monde où l’on catche”, qui exprime à merveille ce théâtre qu’est le catch.
Pour le voyage, je conseillerais une croisière dédiée à Luis Mariano, comme celle que j’ai réalisée avec les 300 seniors pour mon projet Happy Pappys – The Cruise, qui sera exposé en été à la Biennale de Marchin. Danser à 4 heures du matin avec une mamy de 80 ans sur un bon Luis Mariano a un parfum magique.

LODLP : Tu photographies ce que tu vis plutôt que ce que tu vois, dis-tu ? Pur, sobre, net, cadré, tendre, posé… On pourrait dire que c’est comme ça que tu vis ?
A. A. :
Je reprendrais la vérité ancienne sur ce point  : «  Le monde n’est pas fait de ce que nous voyons, mais de ce que nous sommes. » Ma vie est simple, et mes images en sont sans doute le reflet.

LODLP : De sciences-Po à la photo, quel a été le déclencheur ?
A. A. : La photographie est le prolongement des Sciences politiques et humaines. Elle permet de rendre compte et s’interroger sur l’état du monde. Le déclencheur est sans aucun doute le besoin de m’exprimer afin de donner une place à ceux qui n’en ont pas assez.

LODLP : Quelles sont les qualités qui font un bon photographe ?
A. A. :
Un bon photographe est avant tout un bon artiste. Il doit susciter l’émotion grâce à son travail.

LODLP : Quelles sont tes ambitions, tes rêves ? Peut-être ce sont les mêmes …
A. A. : Ma seule ambition est de continuer de prendre du plaisir dans mes projets personnels et dans les projets avec mon collectif, Caravane. Je rêve de mes prochains projets : le folklore en Wallifornie, Wallifornication… et je rêve des discussions que nous aurons au paradis (ou en enfer) avec les nombreux photographes que j’admire.

LODLP : Pourquoi photographies-tu ?
A. A. : Pour prendre le temps du voyage et de la rencontre. Je reprendrais volontiers la philosophie de Diane Arbus. L’appareil photo est une sorte de passeport qui me permet d’aller chez quelqu’un et de lui dire : « Parlez-moi de vous et racontez-moi l’histoire de votre vie. » Les gens aiment que l’on s’intéresse à eux et ce moyen-là paraît raisonnable.

LODLP : UN seul photographe en référence ?
A. A. : Richard Avedon pour la série In The American West. C’est LA photographie.

EXPOSITION
Voyage en Wallifornie, d’Anthony Anciaux
Galerie Satellite

Jusqu’au 12 avril 2015
Cinéma Churchill
Rue du Mouton Blanc, 20
4000 Liège
Belgique

www.vaudou.bewww.collectif-caravane.com/anthony.html
https://galeriesatellite.wordpress.com/anthony-anciaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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