Cecile Plaisance : Faire bouger les lignes
C’est après une carrière dans la finance que Cécile Plaisance a choisi de faire un virage professionnel à 180° pour se former aux techniques de la photographie.
Principalement influencée par la culture dite populaire, les Pin-up et les covers de Playboy, l’une des premières séries photo : « Tribute to Newton » sera un hommage au célébrissime photographe-portraitiste. L’artiste y présente des images en N&B représentant des poupées Barbie habillées de crinoline blanche. Le travail de la photographe consistait bien sur à célébrer le corp de la femme, mais également à susciter une réflexion sur la sensualité et la féminité de ces poupées en plastique et par ricochet d’amener le public à se questionner sur l’idéalisation et l’hyper-sexualisation ce corps féminin.
Pour certaines de ses oeuvres, Cécile Plaisance utilise l’impression lenticulaire afin de superposer simultanément des images, permettant au sujet de se voiler ou de se dévoiler selon l’angle d’observation.
Cécile estime que la sexualité doit être affirmée, que les femmes doivent arrêter de subir la main mise des hommes pour ne plus se laisser considérer comme des objets sexuels. La femme doit être libre !
Si elle est, en autre, très inspirée par les grands maîtres de la photographie, par le pop art, elle aime également l’esthétisme de Kiraz.
Son travail et sa vision du monde s’inscrivent parfaitement dans notre époque et donnent à voir des femmes d’aujourd’hui quelque soit leur ethnie, leur religion, la beauté s’inscrit bien au de là de ces carcans, du regard des hommes et des frontières..
A bon entendeur … salut !
Website : www.cecileplaisance.com
Instagram : cecileplaisance
Actualité :
– Solo show à la Abraham Art Gallery à Amsterdam du 30 novembre au 15 décembre
– du 5 dec au 10 dec avec les galeries : Art Angels, bel Air Fine art et K+Y, Art Miami
Votre premier déclic photographique ?
Cécile Plaisance : Véritablement à la naissance de ma fille ! Il y a 25 ans !
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Cécile Plaisance : Il y en a tellement… je ne suis pas très originale, mais mes toutes premières photos sont un hommage à Helmut Newton. Mais évidemment il y a Peter Lindbergh, avec qui j’ai passé qlqs jours à Venise (suite au prix du magazine Photo que j’ai obtenu en 2018), il y a aussi Richard Avedon, maître absolu des portraits, Ellen Von Umwerth, déesse de la provoc, David Lachapelle, Mario Testino, Stéphanie Renoma, et aussi Steve Mc Curry pour ses clichés animaliers et aussi ses portraits des peuples du monde !
Il y en a bcp bcp d’autres…
L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Cécile Plaisance : Celle de Stéphanie Seymour par Richard Avedon, où elle porte une robe transparente et la soulève pour dévoiler son sexe ! C’est une image d’une pureté absolue et surtout d’une force incroyable !
Celle qui vous a le plus ému ?
Cécile Plaisance : Beaucoup sont très émouvantes… mais celle qui me vient à l’esprit, est celle de Steve Mc Curry, d’un enfant dans un Arbre avec un éléphant qui pose sa tête contre ce même arbre. Elle est à l’origine de ma série sur les espèces en voie de disparition faite en Afrique du Sud. Elle montre la vulnérabilité de notre espèce et de celle de ces animaux. Nous avons besoin les uns des autres !
Celle qui vous a mis en colère ?
Cécile Plaisance : Aucune ! Même si certaines sont obscènes par leur cruauté ou leur effrayante réalité
Une image clé de votre panthéon personnel ?
Cécile Plaisance : Ma première photo « pro » en hommage à Helmut Newton… mes barbie posaient en robe noire, puis nues….
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Cécile Plaisance : Une photo de moi tenant à peine debout avec une cigarette dans la bouche… ma mère debout à côté… de la proc encore de la provoc
L’image qui vous obsède ?
Cécile Plaisance : Aucune en particulier et beaucoup en général.
L’image que vous avez de vous ?
Cécile Plaisance : Celle d’une touche à tout ! on veut me cantonner au Lenticulaire, mais je ne peux me satisfaire d’un seul univers !
Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Cécile Plaisance : Celle de Stéphanie Seymour par Richard Avedon
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Cécile Plaisance : La sensibilité ! C’est elle qui permet de déclencher des émotions.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Cécile Plaisance : Je ne sais pas ce que cela veut dire. De nos jours, avec tous les moyens mis à notre disposition, tout le monde peut faire une image « parfaite ».
La différence, peut-être, c’est qu’un professionnel, arrive à faire beaucoup de bonnes photos…
La personne que vous aimeriez photographier ?
Cécile Plaisance : Mick Jaegger.
Un livre de photos indispensable ?
Cécile Plaisance : Il n’y en pas qu’un !
L’appareil photo de votre enfance ?
Cécile Plaisance : Un jetable… acheté chez Prisunic.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Cécile Plaisance : En studio j’utilise un PhaseOne 100M, en extérieur je viens d’acquérir le Z9 de Nikon.
Votre drogue préférée ?
Cécile Plaisance : Le sport ! J’en fais tous les jours ! C’est ma bulle à moi, mon oxygène.
Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Cécile Plaisance : Partir sur ma planche de Windsurf pendant des heures ! Seule au milieu de l’eau.
Quelle est votre relation avec l’image ?
Cécile Plaisance : J’aime l’image. C’est la façon la plus directe de faire passer un message, de communiquer.
Votre plus grande qualité ?
Cécile Plaisance : L’adaptation à toute situation.
Votre dernière folie ?
Cécile Plaisance : Le PhaseOne justement.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Cécile Plaisance : Une Marianne aux seins nus !
Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Cécile Plaisance : Ce que j’aime dans mon métier, c’est la liberté… je ne suis pas certaine d’accepter une commande à laquelle je n’adhérerai pas et donc n’aurai aucun plaisir.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Cécile Plaisance : Aller photographier les grands fauves en Afrique du Sud, en mettant en scène un modèle nu à leur côté. Que d’émotions mêlées au danger !
Quelles différences entre photographie et photographie d’art ?
Cécile Plaisance : Je ne sais pas… qu’est-ce que l’Art ? qu’est ce qui ne l’est pas ?
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Cécile Plaisance : Le Yemen… pas sure que ce soit possible…
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Cécile Plaisance : La Corse.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Cécile Plaisance : Instagram. J’ai été bannie de TikTok… Snapchat j’ai pas les codes… facebook est obsolète.
Couleur ou N&B ?
Cécile Plaisance : Les deux.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Cécile Plaisance : Les deux.
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Cécile Plaisance : Paris, New York…
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Cécile Plaisance : Je ne crois pas en Dieu.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Cécile Plaisance : Il y aurait évidemment Newton, Avedon, Lindbergh… pas certaine que ce soit réalisable.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Cécile Plaisance : Un Bug Géant !
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Cécile Plaisance : La Liberté.
Si vous deviez tout recommencer ?
Cécile Plaisance : Prête !
Le mot de la fin ?
Cécile Plaisance : Je vis un conte de fée !
