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Atlantica : Les trésors d’une maison d’édition

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A l’heure du tout numérique, un plaisir simple subsiste. Celui de renifler le doux parfum des livres, les anciens comme les récents. C’est l’histoire d’une promenade au milieu de vieilles machines à impression et de cartons remplis de bouquins. Une histoire qui mène à la salle d’archive où s’entassent une collection d’ouvrages photographiques méconnus. L’endroit, le siège des éditions Atlantica-Séguier à Biarritz, est sous la direction de Jean Le Gall, avocat d’affaires et écrivain à ses heures perdues, qui a plaqué son confortable emploi new-yorkais pour se consacrer à sa passion littéraire. En reprenant la maison à l’image surannée et qui éditait encore il y a peu le Photo Nouvelle de Christian Caujolle, il espère bien lui redonner un second souffle.

Cet après-midi estival, nous avons parcouru les livres à la recherche d’un avis sur le catalogue, sur les photographes qui ont été édités par l’ancien propriétaire, sur la qualité des ouvrages photographiques. Il y a d’un coté ceux qui ne méritent qu’un seul regard et de l’autre quelques (re)trouvailles que chaque passionné de photographie devrait trouver plaisir à feuilleter. La plupart sont passés inaperçus, même au pays basque où ils étaient majoritairement distribués.

A commencer par ce magnifique travail intitulé Brésil Incarné, (Brazil Incarnate en anglais), et signé de l’Argentin Christopher Pillitz. Au pays carioca, il a photographié la nudité et la sensualité. Une ode au corps humain qui se traduit en scènes de rues endiablées, enchevêtrements de membres dénudées, danses charnelles, jeux de plages et portraits en intimité. Le tout dans un noir et blanc contrasté que les rayons du soleil ont su adoucir ou, selon l’intensité, sublimer.

D’autres publications sont d’ordre documentaires, dont deux s’intéressent à l’histoire du pays basque. La première présente davantage un travail documentaire et historique. Pays Basque, au tournant d’un siècle, de Jean Dieuzaide , renferme une sélection de photographies de corridas, de paysages côtiers, d’artisans et fermiers, de scènes quotidiennes et de fêtes. On est au milieu du siècle passé et les traditions de la région incitent à la nostalgie. Sala de Espera, de Gabriel Martinez , raconte quant à elle l’immigration du peuple portugais et en transit à la gare d’Hendaye dans les années 60. Un regard sur des fragments de vie de femmes, d’hommes et d’enfants dans l’attente, entourés de valises en carton, de sacs de bombonnes, ces compagnes de voyage que l’on traîne avec soi. Une magnifique chronique photographique, tout en bienveillance.

Et dans le même style, Paris-Caraïbes, de David Damoison offre un regard sur l’immigration du peuple caribéen avec des images des deux côtés de l’Atlantique. Une immersion dans l’intimité d’un autre important phénomène démographique de l’Histoire française du 20e siècle. A voir et à revoir.

Jonas Cuénin

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