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AIPAD 2012 –Charles Isaacs

Preview

Jour 11

Je sais, ça n’a rien à voir avec la photographie, mais Charles Isaacs que je recontre aujourd’hui habite et expose juste au dessus de la boutique Manholo Blanhik, en face du MOMA, donc. Je n’ai pas le temps pour aller admirer Cindy Sherman aujourd’hui par contre, en bonne new yorkaise j’ai toujours le temps pour un peu de lèche-virtine…

Quand j’arrive chez Charles, l’émerveillement continue puisque je pose mes affaires juste sous un comptoir où sont exposés d’anciens jades asiatiques. Un peu plus loin, des masques préraphaélites méditent. Comme Charles m’explique, le salon est un peu encombré du fait de l’Aipad qui commence dans quelques jours. Joli encombrement.

Très vite, la discussion s’engage. Charles est passionnant, drôle, posé. J’ai l’impression d’être au cinéma et de revivre grâce a son parcours toutes les anecdotes que j’ai entendues depuis le début de ce projet, de voir défiler toute l’histoire de la photographie.
Il ajoute en plus un point virgule à l’histoire de la photographie actuelle. Il pense que la photographie contemporaine est en mal de sens – que le monde moderne est plus attaché à la forme qu’au contenu de l’image. Il craint que la photographie n’oublie sa fonction première – parler de ce que l’on est et de où l’on vient.
Passionnant – et à suivre.

Une dernière anecdote sur cette rencontre: Charles et moi avons fait une joute de vocabulaire francais du 19ème… “Colodion negative on white glass colored by hand” se traduit par « négatif au collodion sur verre blanc coloré à la main. » Et “Albumen print from a wet collodion negative” veut dire “tirage albuminé d’apres plaque de négatif au collodion humide”.
Charles a gagné, et de loin.
Merci quand même à tous mes amis et collègues de l’International Center of Photography qui ont essayé de m’aider…

Et merci Charles.

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Charles raconte que jeune il était plutôt timide. Il aimait photographier mais ce qui l’a surtout attiré dans ce métier, c’était la possibilité de rencontrer des gens et de combler ses lacunes sociales.
Diplômé en 1973, il travaille comme freelance pour son université puis s’intéresse aux camps de réfugiés qui sont apparus aux États-Unis depuis la fin de la guerre du Vietnam. Il a la chance de pouvoir montrer son travail à Cornell Capa qui lui offfre sa première exposition au musée de l’International Center of Photography.
Il est ensuite embauché au Philadelphia Inquirer (grand journal qui, à l’époque gagnait le Prix Pullizer presque chaque année) ou il travaille comme photographe pendant 10 ans.
Grâce à son salaire il commence à acheter des photographies et, comme beaucoup, débute sa collection par un Ansel Adams – « sûrement un Moonrise ou quelque chose comme ça » ajoute-t-il.
Très vite, il s’intéresse à l’histoire de la photographie et revend ses premiers tirages pour acheter du Talbot et du Baldus. Il s’essaie au métier de marchand d’art et devient membre d’Aipad dès 1985.
En 1987 il quitte son travail de photographe pour se consacrer entièrement a sa carrière de marchand d’art. Pendant 20 ans il se spécialise plutôt dans la photographie du 19e siècle, et récemment seulement à celle du 20ème.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Son pire souvenir de galeriste…
Ou comment son meilleur souvenir aurait pu devenir le pire…

Le point de départ de cette histoire est le constat que Charles a fait très rapidement que la photographie américaine du 19ème siècle ne se vendait pas bien. Il ajoute même que pour 10 photographies françaises il en vendait a peine une américaine. Il décide donc de continuer à acheter de l’image américaine mais d’arrêter de les vendre.
Au bout de 15 ans, il a amassé une collection impressionnante. A cette époque son amie conservatrice du Smithsonian American Museum cherche une collection de photgraphies américaines à acquérir pour son musée. Il ne veut pas vendre, la dirige pusieurs fois vers d’autres collectionneurs. Elle persiste, et au bout de quelque années il accepte de lui céder sa collection.
Elle se rend chez lui en Pensylvanie avec le directeur du musée, pour disucter de l’acquisition. Après leur départ, Charles et sa femme décident de partir incognito fêter cet évènement secret à New York pour un weekend. Ils laissent les boîtes de tirages qu’ils vienennent de vendre disseminées dans les différentes pièces de leur maison.
Douze heures après leur départ, une tornade passe sur leur maison.
Ils sont bien sûr injoignable, personne ne sait où ils sont.
C’est finalement Mariana Cook, la femme d’Hans Kraus, avec qui ils doivent déjeuner ce jour-là à New york, qui les prévient.
Il dit que son Coeur s’est arrêté de battre.
Très vite, le cauchemar s’arrête, il est rassuré par son voisin au téléphone: la maison est solide, les alentours sont devastés, mais les boîtes sont intactes.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour lui…
Boy in the Wood par Frederick August Wenderoth.

Sur le mur de sa chambre…
Rien

Si il était un(e) photographe connu(e)…
Probablement Man Ray parce qu’il avait l’air de bien s’amuser.

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