Nicaragua, de nos jours. À la veille des élections présidentielles, les tensions montent dans le sud de ce pays d’Amérique Centrale. Dans le dos des exploitants de terres agricoles, se trame un projet d’envergure internationale : la création d’un canal interocéanique de 278 km, traversant le pays dans sa largeur.
Lors d’un séjour de plusieurs mois dans la région de Managua et Rivas, la photojournaliste Adrienne Surprenant est amenée, par « un mélange de circonstances et de rumeurs », à suivre les différentes étapes de ce projet, à commencer par les témoignages de populations d’agriculteurs menacées d’expropriations, et de villages autochtones autonomes, dont la culture est en péril. Faune, flore et patrimoine sont également en danger, car le canal traversera également l’un des plus importants lac d’eau douce du pays. Tandis que les opinions divergent quant aux bénéfices sur la population, de ce projet colossal initié par des investisseurs hongkongais, la photographe québécoise décide d’y revenir lors du lancement du chantier quelques mois plus tard. Les manifestations y sont maintenant courantes et les intimidations laissent des blessés parmi ceux qui veulent protéger leur terre. La pression est palpable dans ces images sombres qui informent subtilement de la progression sournoise du chantier.
Après avoir été présenté lors de l’édition 2014 du Festival Zoom Saguenay au Québec, ce projet a retenu également l’attention du collectif #DYSTURB qui a affiché l’une des images de la série En attendant le Canal au Nicaragua dans les rues de Melbourne. Exposée à Visa pour l’image aux côtés de grands noms du photojournalisme, c’est, pour cette photographe de 23 ans, sa première visite à ce grand rassemblement international et une première exposition en Europe.
Adrienne Surprenant is based in Montréal, her work is distributed by the studioHans Lucas.
http://www.adriennesurprenant.com
http://hanslucas.com/asurprenant/photo
