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The Andy Warhol We Know : Christopher Makos

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Interview avec Christopher Makos et Peter Wise

L’automne doré est enfin arrivé à New York, le soleil brille, mais l’air est de moins en moins chaud.
C’est un mercredi après-midi parfait qui se dirige vers la tombée de la nuit. Le côté ouest de la 23rd street est chargé de boutiques de créateurs, de supermarchés réputés comme Trader Joe, Eataly, et Home Depot, et beaucoup de trains relient les stations de métro.

Il fait toujours chaud, j’ai amené des Frappachinos givrés d’à côté de Duane Reade sur la 20 West 20th street où j’ai retrouvé John Chang. Je suis ensuite allé à la Room 1104, qui est le studio de photographie de Makos, en zigzaguant jusqu’au bout du 11ème étage. Le vélo de Chris qui a une selle particulièrement haute, est toujours là dehors devant la porte comme un gardien. Peter ouvre la porte après seulement un coup, avec un sourire charmant. Il est arrivé de l’autre côté de son bureau, et m’attend près de la porte avec des salutations. Le parquet, une fenêtre large avec un miroir carré encastré dans sa structure et le plafond dont la hauteur fait 10 pieds, révèlent l’âge de ce vieil immeuble. Les photographies de Makos sont accrochées au mur et empilées jusqu’au plafond. Plusieurs d’entre-elles sont d’Andy Warhol.

Nous avons parlé de plans de voyage que Chris aimait, et ensemble nous avons choisi 10 prises promotionnelles pour l’expo qui arrive. Je suis ravi que Chris souligne l’importance d’un portrait en particulier, le favori d’Andy Warhol, qui a été ignoré et que nous avons échangé avec un autre portrait.

Chris et Peter ont tous deux passé plus de dix ans avec Andy pendant ses dernières années. Bien évidemment, je suis très curieux de savoir comment ils se sont rencontrés.

Chris explique : « c’est comme ça qu’Andy m’a rencontré. En 1978, j’exposais au Carsis Duty Club pour hommes, Andy est venu photographier les expos que j’avais mises au sol pour couvrir l’événement. Plus il apprenait à me connaître, plus il comprenait ma valeur. Il adorait l’idée que la photo soit plus rapide que la peinture. J’étais jeune à cette époque, et j’en connaissais plus sur la photo que lui, il m’a donc présenté à des clients de la classe huppée, et je l’ai connecté à mes connaissances du centre-ville. On avait besoin l’un de l’autre, c’était le mariage parfait, au bon moment et au bon endroit. »

« Regardez autour de vous », commenta soudainement Chris, « mourir est une chose tellement abstraite ».
Andy faisait partie de tellement de projets, que comme un meuble, il pouvait durer très longtemps. Même si Andy est parti depuis des décennies, il reste présent dans notre monde.

On a souvent traîné ensemble, et ces années ont été la renaissance de la carrière portraitiste d’Andy. Il avait fait tellement de peintures d’ombre de portraits, beaucoup en Allemagne, dans l’ennuyeux Barn, parce que le revendeur qui s’occupait des commissions d’Andy habitait là-bas. Il avait un château, où nous avons tous vécu pendant dix ans, très ennuyeux. Andy a fait tellement de portraits pour tant de différentes personnes, même si les critiques pensent qu’il n’était pas très doué. Il avait besoin de faire des portraits pour gagner sa vie. Il a pris en photo Bruno Bischofberger, Anthony d’Offay, et beaucoup d’autres.

Andy gérait en réalité quatre marchés : l’édition, le magazine (« l’interview »), le film et la peinture.
Le film ne faisait pas d’argent du tout, c’était juste sa passion, et l’édition et le magazine faisaient entrer presque autant d’argent qu’il en sortait, Andy comptait donc sur la peinture pour faire de l’argent.

Peter intervint dans la conversation pour dire : « Andy disait souvent qu’il avait besoin de ramener la pitance à la maison pour prendre soin des enfants ». Il avait plusieurs assistants dans son studio, entre 25 et 28 personnes, plus son assistante personnelle. Il avait beaucoup de gens sous sa responsabilité.

Chris continua : « C’était fun de traîner avec Andy. Il adorait voyager en Concorde dans les années 80, et moi aussi. Ces avions rapides lancés par Air France puis plus tard British Airways connectaient l’Europe aux US et une sélection de pays asiatiques en offrant  » le don du temps ».

Au début Andy aimait beaucoup aller manger dehors, il aimait également beaucoup les potins. Il aimait quelques restaurants chinois, le Pearl sur la 47e, entre la 5e et la 6e avenue, et un autre endroit appelé Mr. Chow’s au croisement de la 57e et la 2nde avenue. Il échangea d’ailleurs deux portraits des propriétaires M. et Mme Chow contre des repas pendant des années. Il aimait les travers de porc et le porc mushu, qui peut être roulé dans la pâte molle, prêt à déguster. Il aimait également la nourriture italienne et allait souvent au Ballato sur Houston street, à  quatre pâtés de maison de chez Rauschenberg.

Après tout, Andy était humain, comme tout le monde, comme mon ami, le célèbre couturier Calvin Klein. Quand je vais manger avec Calvin, je lui dis que je n’aime pas parler. Alors il me dit  » bois et mange et je parlerai, écoute juste ». Je l’ai rencontré dans un ascenseur il y a des années.

EXPOSITION
The Andy Warhol We Know : Christopher Makos
Du 29 décembre 2015 au 29 février 2016
Tan Guobin Contemporary Art Museum
No.50, Dongfeng Road, Changsha
Chine
http://www.makostudio.com

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