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Scot Sothern –Lowlife

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“Quand j’ai quitté l’autoroute pour entrer dans San Diego, j’avais seulement un billet de 20 dollars dans mon portefeuille. Ma voiture, un break Toyota de 1973, n’avait plus d’amortisseurs et calait à chaque freinage. À tous les stops, je devais partager mon pied droit : le talon sur le frein, et les orteils sur l’accélérateur. J’avais à peine assez d’essence pour rentrer à Los Angeles.

Sur El Cajon Boulevard, j’ai ralenti pour reluquer les prostituées. Dans leurs yeux je pouvais lire la folie induite par le désespoir, la mort prématurée. J’avais l’impression qu’elles pouvaient discerner ce besoin maladif que je cachais comme un petit secret honteux à mes amis et à ma famille. Je pouvais donner mes vingt dollars à n’importe laquelle de ces femmes. Je pouvais acheter une dose de sexe expéditif et elle pourrait se payer assez de crack pour pouvoir accrocher un sourire sur son visage pendant une heure ou deux.

Sur le siège passager, ceinture attachée, beau et fragile, mon fils de quatre ans, Dashiell, dormait collé à son meilleur ami, un jouet rembourré figurant Hulk Hogan. C’était dimanche soir, et mon weekend avec mon fils était fini.

Quand nous sommes arrivés à la maison de sa mère, Dash s’est réveillé. Il a pleuré et m’a serré très fort, les bras autour de mon cou. Il ne voulait pas que je parte. Sa mère, Sylvia, mon ex-femme, était contente que je m’en aille, mais elle voulait d’abord de l’argent. J’ai inventé une excuse minable. Elle m’a traité de tâche, et a arraché notre fils à mon étreinte. Je retournais sur El Cajon Boulevard, mes vingt dollars en poche. »

Tiré de l’introduction de Low Life, Scot Sothern, 1986

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