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Rendez-vous Image 2015 : palmarès des prix photo

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Nous vous l’annoncions la semaine passée, le Rendez-vous Image 2015 s’est déroulé le week-end dernier à Strasbourg, et à cette occasion, plusieurs prix ont été remis. Nous vous présentons ici le palmarès des prix photo attribué par Denis Rouvre, directeur artistique de cette édition. Les trois premiers prix ont été remis respectivement à Vincent Muller, Lise Dua et Dominique Pichard. Le photographe Oualid Ben Salem a reçu la mention spéciale.

• 1er prix photo attribué à Vincent Muller pour sa série Messeplatz (France)

Ce soir-là, un rayon de soleil s’engouffrait sous les toits design de la station Messeplatz.
Il semblait illuminer la place pour une éternité.
Parfois, le rayon de soleil éblouissait les passants.
Parfois, il se posait sur eux comme un doux baiser et il les rendait beaux.
Mais les passants marchaient vite, ils se bousculaient.
On aurait dit que le temps s’était arrêté et que seuls les plus pressés pouvaient encore courir dans la lumière.

Après des études de photographie à Toulouse, je travaille en tant qu’indépendant et pour différentes agences publicitaires. Par la suite, je deviens directeur de la photographie pour le magazine WAS à Strasbourg, où je réalise divers reportages et portraits de personnalités. Aujourd’hui, à nouveau indépendant, je traite tous les jours de sujets différents. Je n’aime pas particulièrement faire des photos de mises en scène : je préfère capturer la spontanéité et la réalité de l’instant.

• 2e prix photo attribué à Lise Dua pour sa série Coced (France)

Coced, en russe, désigne le voisin, pas le voisin de palier comme on peut l’entendre en français mais plutôt le colocataire ou “flatmate” en anglais. En russe, il n’existe pas de mot équivalent et pourtant, la pratique de partager un espace de vie est très répandue. De l’héritage soviétique des appartements communautaires à de nouvelles formes de vie en communauté, je suis partie à la recherche de ces espaces de cohabitation à Moscou, Samara et Saint-Pétersbourg. Les coced ne sont pas des colocataires, mais presque des voisins de palier. Dans le couloir, ils se frôlent sans jamais court-circuiter la trajectoire de leur prochain. La chambre devient le refuge de leur intimité.

Mon travail s’articule autour d’une rencontre. Qu’elle soit rencontre avec un lieu ou avec un modèle, elle est en elle-même une expérience, un moment intime de recueillement. La volonté de travailler autour du portrait a pris source dans une fascination pour le regard frontal. Faire le portrait d’une personne est pour moi la reconnaissance d’autrui mais c’est aussi un moment de mise à l’épreuve. Je recherche constamment cette adéquation entre l’espace et la personne représentée, cet instant singulier où la personne semble faire corps avec son environnement. Elles cessent alors d’être des “modèles” pour devenir des “figures”. Nourrie par le cinéma autant que par la photographie, je crée une narration qui s’installe dans le rythme et le déroulé de mes images. Celles-ci se déclinent en séries où l’on plonge dans un espace-temps particulier et propre à chaque rencontre.

• 3e prix photo attribué à Dominique Pichard pour sa série De chair et d’encre (France)

Longtemps réservé aux marins, prisonniers et autres marginaux, le tatouage a longuement souffert d’une mauvaise réputation. La dernière décennie a vu ce phénomène sortir de l’ombre de façon ostentatoire en devenant un véritable phénomène de société. Cette série argentique a été réalisée des Etats-Unis à l’Asie entre 2010 et aujourd’hui, et regroupe pionniers, référents et adeptes de cet art rencontrés en marge de travaux pour la presse spécialisée.

Officiant professionnellement dans la photographie depuis dix-sept ans, Dominique Pichard a quitté le confort d’un laboratoire photo pour se plonger dans le vaste univers de l’indépendance depuis 2007. Issu du milieu alternatif, il publie rapidement dans la presse tattoo internationale, parcourant le monde au gré des conventions de tatouage qu’il couvre notamment pour le magazine Rise depuis 2008 et le site américain de référence SuicideGirls, affinant sa pratique du portrait.
Depuis 2013, il développe d’autres approches du métier pour se frotter à des sensations et des rythmes différents : la vidéo ainsi que le photojournalisme (ARTE, Mediapart…), qui a débouché sur des premières collaborations avec la presse d’information nationale.

• Une mention spéciale a été attribuée à Oualid Ben Salem pour sa série Droit du sol (France)

Cette série de photos illustre certains paradoxes de la société dans laquelle nous vivons. En lévitation au-dessus du sol, les participants tiennent dans leur main leur carte d’identité, symbolisant les frontières du pays dans lequel ils vivent. Cette posture étrange, improbable et légère, crée une analogie avec notre planète en suspension dans l’espace. Dénuée de toutes attaches matérielles, la terre ne peut être revendiquée comme la propriété d’un seul homme ou d’une patrie quelconque ; on dit alors que la terre appartient à l’humanité toute entière.
Paradoxalement, l’homme n’a plus le droit de circuler librement sur sa planète.

Plutôt que de raconter des discours qui créent des images différentes selon l’interprétation de chacun, la photographie est pour moi le support idéal pour transmettre un message, une émotion, compréhensible de tous de façon universelle. Je raconte à travers mes œuvres à la fois le parcours improbable d’un jeune de cité, les difficultés et les questions rencontrées sur le chemin ainsi que ce mélange subtil de matières, de rencontres et de rêves qui ont contribués à construire l’homme que je suis.

www.rdvi.fr

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