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Prison ! Par Agnès Vergez

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Visiter « Prison, au-delà des murs » au musée des confluences, c’est plonger dans une exposition ethnographique avant tout, sur l’univers carcéral, son atmosphère, ses bruits, ses violences, ses passe-temps, ses règles et contraintes omniprésentes.

Une exposition à risque qui, sous l’impulsion de Marianne Rigaud-Roy, cheffe du projet, parvient admirablement à éviter l’écueil du poncif ou de la sensiblerie, en multipliant les points de vue, et en convoquant en un même lieu, les témoignages d’experts, d’institutions, de détenus et d’artistes.
Elle invite à s’interroger sur la réalité d’un univers où les solitudes se côtoient dans la plus poisseuse des promiscuités, où la punition de l’isolement doit paradoxalement préparer à la réinsertion, où l’art est pour certains une solution , et où et la créativité persiste, sous toutes ses formes, y compris pour contourner la loi ou transformer en armes des objets du quotidien.

Expositions dans l’exposition, la photographie y tient une place importante par son réalisme parfois cru, tel que dans la série de graffitis saisis par d’Arnaud Théval, et qui disent toute la violence latente entre les détenus et leurs surveillants.
Bruno Paccard immortalise une série de Yoyos, ces bouteilles en plastique attachées à des ficelles, que les détenus balancent d’une cellule à l’autre, et dont beaucoup s’échouent dans les barbelés, comme autant de traces d’une vie en suspens.
Des travaux contemporains de Valérie Bispuri, Grégoire Koorganow et Robert Sturman documentent avec réalisme la promiscuité et les passe-temps quotidiens dans des cellules italiennes, américaines et françaises. On y voit les lits superposés trop exigus, les séances de gym improvisées avec des packs de bouteilles en plastique en guise d’altères, les étreintes lors des séances de parloirs collectifs.
Enfin, la série des Hurleurs, portraits couleurs et grands formats des visiteurs restés dehors de Mathieu Pernet, saisit le visiteur. Présentées derrière des grilles, ces images n’en sont que plus émouvantes.

L’exposition se termine par « Résistances », espace de la révolte et de la rébellion où des photos d’actualité côtoient un témoignage du photographe Grégoire Korganow sur les actes de violence auto-infligés et les mutineries dans les maisons d’arrêt et des quartiers d’isolement.

La scénographie, essentiellement composée de 3 grandes cellules aux barreaux orange devant des murs vert acide, est originale et efficace, mais hélas concentrée dans une unique salle. Les espaces immersifs conçus par le Théâtre Nouvelle Génération de Lyon, sont captivants !

 

Musée des Confluences. Lyon

Du 18 Octobre 2019 au 26 Juillet 2020

Ouverture du mardi au vendredi  de 11h à 19h

Samedi et dimanche de 10h à19h

Nocturne le Jeudi jusqu’à 22h

 

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