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Planche(s) Contact 2015 :

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Rencontre avec Meyer du collectif Tendance Floue autour de la commande de la ville de Deauville. Originaire de Nîmes, Meyer a longtemps exploré les coulisses des arènes et les rituels de la corrida écrasés par le soleil du sud puis les a démultipliés dans des photomontages étonnants et singuliers. C’est avec ce regard et cette nouvelle passion pour la réalité recomposée que Meyer va découvrir et recomposer les rituels de La Coupe d’Or de polo de Deauville, créée en 1950, dans une ville où le polo se pratique depuis 1865.

L’Oeil de la Photographie : On connaissait votre travail sur la corrida, mais connaissiez-vous le polo avant de venir à Deauville? Avez-vous une relation particulière avec le cheval?
 
Meyer : Non, je n’avais aucune connaissance de cet univers avant de proposer ce projet. La découverte est un des mécanismes essentiels à l’acte photographique. C’est toujours avec une grande curiosité que je prends connaissance de tel ou tel type d’activités humaines ou parcelle du monde, et d’en apprécier la singularité, l’étrangeté. Pour ce qui est du cheval, il est difficile de résister au charme. C’est un être majestueux qui domine avec force l’imaginaire, et s’il s’impose naturellement depuis des siècles dans l’histoire de l’art et des représentations, tout comme le taureau.


ODLP : Avez-vous trouvé des correspondances entre la corrida et le polo?

 
Meyer : Ce sont vraiment des univers différents, la dimension de la mort dans la corrida la place dans une catégorie exclusive, le polo comporte des risques, mais rien ne ressemble à la corrida. Il y a cependant des correspondances dans la manière de l’approcher photographiquement. Le terrain de jeu est un théâtre. Vous ne savez pas quoi, mais il va se passer quelque chose, là, dans les limites strictes du terrain et du temps imparti, c’est palpitant.

ODLP : Le polo semble à première vue un cercle fermé, comment avez-vous réussi à vous intégrer dans cet univers? 
 
Meyer : Un cercle est par définition fermé. Le polo est comme tous les univers, il comporte des gens admirables, d’autres moins. L’essentiel du travail d’un photographe, n’est pas de réaliser des prises de vues, mais de s’avancer dans le cercle pour l’observer, de faire comprendre le sens d’une démarche afin qu’elle soit acceptée, du moins en partie. Comprendre et respecter, trouver sa place sans déranger, être volontaire, attentif et patient. Il faut pour cela trouver un savant mélange d’attitudes qui vous ouvrirons le chemin vers l’image désirée, fantasmée.

ODLP : Quel souvenir gardez-vous de ces séances de prises de vue?
 
Meyer : Jorge Luis Borges écrivait « le passé est un souvenir présent et le futur une espérance présente », le réel de la photographie s’inscrit dans le présent, elle permet souvenirs et espérances. C’est ce qui motive mon désir de photographier, en en particulier sur cette série de réaliser des photomontages sur le principe de superposition. Compiler plusieurs « présents » dans un même espace, comme pour épouser le fonctionnement de la mémoire qui fixe certaines images. Lors d’un match de Polo, vous avez quelques flashs qui persistent selon le degré d’émotions vécues, une chute, un spectateur perdu, une course folle. L’imaginaire émerge du réel, et vice et versa, ils sont indissociables. Parfois, la photographie peut faire vibrer cela.
FESTIVAL
Planche(s) Contact
Meyer
La Coupe d’Or
Du 17 octobre au 29 novembre 2015

Ville de Deauville
France
http://www.deauville-photo.fr

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