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Planche(s) Contact 2015 :

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Rencontre avec Corinne Mercadier qui s’inscrit dans la tradition de la photographie plasticienne. Dans le cadre de Planche(s) Contact, elle poursuit, à Deauville, sa série « Le ciel commence ici« , initiée en 2013. Des mises en scènes photographiées de jour puis retravaillées dans des ambiances nocturnes avec danseurs et objets, sur les toits des grands établissements du front de mer. Autant de décors inédits et méconnus qui se révèlent pour des mises en scènes singulières.

L’Oeil de la Photographie : Vous avez choisi de poursuivre votre série à Deauville, comment avez-vous pensé vos mises en scènes? Connaissiez-vous la ville avant d’y venir en résidence ou n’aviez vous que des images mentales?

Corinne Mercadier : J’ai poursuivi la série « Le ciel commence ici » à Deauville parce que la Ville m’a passé commande d’une résidence pour le festival Planche(s) contact 2015. Je connaissais Deauville, mais lorsqu’on vous demande de produire un travail sur un lieu particulier, on le regarde différemment. Je suis donc venue faire des repérages en amont des prises de vue. C’était d’autant plus nécessaire que mes photographies sont mises en scène, et que je travaille à partir des photos de repérages pour imaginer ce qui va se passer, dans quels décors, avec quels personnages et objets…
ODLP : Votre résidence à deauville a-t-elle révélée des surprises? Comment les deauvillais ont il réagi à vos mises en scènes?

CM : Ah oui! beaucoup de surprises : la série « Le ciel commence ici » à laquelle je travaille actuellement et dans laquelle s’intègrent les photographies de Deauville sont faites sur des toits.  Ce sont donc des espaces impossibles à imaginer si on ne s’y promène pas. J’ai visité cinq toits et j’en ai finalement retenu deux, la Piscine olympique  et les Bains Pompéiens qui abritent les fameuses cabines de plage des années 20. Ces toits sont extraordinaires, la Piscine en forme de coquillage, aux courbes incroyables, et les Bains pour leur proximité avec la mer et l’horizon.
Lors d’une prise de vue, l’équipe qui travaille avec moi, trois personnes en général, et moi-même,  nous déplaçons chargés d’étranges objets, livres dorés, cercles noirs, costumes, sacs de ballons, matériel photographique, et on ne passe pas inaperçus…Une dame qui prenait tranquillement le soleil les jours de Juin pendant lesquels nous travaillions s’est étonnée de nous voir grimper sur le toit des Bains avec une échelle et tout notre chargement. Elle verra peut-être ce que ça a donné dans l’exposition, dans sa ville, à 50 mètres du lieu de son bain de soleil.
ODLP : Quelle place la mer occupe-t-elle dans votre travail?

CM : Une place très importante. Depuis le début de mon travail photographique, début 90, l’eau et l’horizon sont présents. Qu’il s’agisse d’étangs ou de mer, cette étendue est traitée comme un miroir du ciel, un résumé de l’infini. Elle donne une profondeur à l’image qui nous emmène dans un espace à la fois inquiétant et poétique.
ODLP : Comment avez-vous imaginé vos lieux de prises de vue?

CM : Lorsque je suis sur un possible site de prises de vue, je regarde ce qui m’entoure en rêvant à ce qui pourrait s’y passer. Je regarde au travers du filtre de mes recherches. Je cherche les points de vue qui vont être porteurs de scènes mystérieuses, où l’architecture est un véritable personnage, où les éléments vont jouer avec les personnages et les objets. A Deauville les lieux que j’ai choisis offraient ces possibilités.

Puis à partir des photos de repérages je construis les scènes, je dessine, j’écris, je décide des dimensions des objets. Tout prend forme dans le carnet de travail.
ODLP : D’après vous quel est le secret, la magie d’une mise en scène réussie?

CM : Prévoir, tout organiser, mais jouer avec le hasard sur le moment. La lumière, le vent, le mouvement des personnages et des objets ont une force de réalité qui se combine avec le projet.
J’ai la sensation avec mes dessins préparatoires de tendre un jeu de cartes au hasard, et au moment de la prise de vue je suis prête à intégrer dans mes images l’imprévu, l’imprévisible. Mon jeu prend alors son sens. Oui, ça c’est magique.

Corinne Mercadier est représentée par la Galerie Les Filles du Calvaire, Paris

FESTIVAL
Planche(s) Contact
Corinne Mercadier
Le ciel commence ici
Du 17 octobre au 29 novembre 2015

Ville de Deauville
France
http://www.deauville-photo.fr

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