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Pietro D’Ambrosio

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Le brouillard

Les tuiles rougeâtres  étaient encore humides et les feuilles, déjà mortes, tombaient des arbres nus et noirs comme des corbeaux, lorsque, tout doucement, comme une femme désincarnée et gracieuse, une épaisse couche de brume descendit. Elle s’étendit sur tout et tous avec son voile froid et humide.

Tout en était imprégné, le vieil arbre imposant qui tournait ses moignons vers le ciel, comme s’il voulait accueillir cette déesse aussi mystérieuse et impétueuse qu’une Valkyrie, ainsi que les visages des passants. Ceux-ci semblaient résignés et nostalgiques face au destin imminent et quelqu’un, s’appuyant sur un vieux parapluie usé,  osait défier, d’un pas lent et contemplatif, cette couche étrange.

Et voici que surgit   du  nuage éthéré  un chien qui, profitant de ce silence fantomatique, voulut rencontrer la mystérieuse femme. Elle l’accueillit en saupoudrant son manteau de gouttelettes cristallines.

Le soir vint lui tendre la main comme un époux à la rencontre de sa bienaimée et le noir le plus profond rejoignit le blanc immaculé de la brume. Comme dans un jeu de séduction, tout était teint de ces deux couleurs si éloignées et pourtant si semblables, le blanc et le noir

Le sortilège se dissipa lorsque, comme un père sévère, l’austère clocher tonna avec autorité  l’heure des adieux. La déesse ramassa son manteau,  jeta un regard à ce temple sacré, si imposant et si solitaire, et s’en alla, en silence, comme une biche déterminée, car certaine d’y retourner.

Texte par Clara D’Ambrosio

https://www.instagram.com/pietro_dambrosio_fotografo/

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