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Pascal Maître – Histoires de vies

Preview

Vous avez très tôt privilégié la couleur et les sujets colorés. Est-ce un choix esthétique ou un impératif dicté par la presse qui vous emploie ?

La couleur, c’est pour moi un choix évident, je vois en couleur, la couleur m’émeut et me touche. Je suis d’abord fasciné par la peinture, Matisse, Modigliani, Manet, Van Gogh et Gauguin. Il y a aussi des maîtres en photographie, Ernst Haas, Bruno Barbey, Harry Gruyaert, Alex Webb, Gregory Pinkhassov, mais le photographe qui, à mon avis, a le plus abouti en couleur reste William Albert Allard, qui est en même temps un humaniste et sa profondeur me touche.

Votre fidélité aux régions du monde et celle que vous entretenez avec de grands titres comme Géo ou National Geographic comptent-elles dans votre manière de travailler ? En d’autres termes qu’attendent les rédactions du spécialiste de l’Afrique ou de l’Afghanistan que vous êtes ?

D’un spécialiste de régions du monde compliquées à travailler comme l’Afrique ou l’Afghanistan les rédactions attendent une expérience, un savoir faire, une connaissance du terrain, des contacts qui sont les clefs de tous les reportages. L’avantage de connaître des gens sur place c’est que vous êtes en amont des choses. Seul, on n’accède qu’au pas de la porte. Quand on connaît, on commence à être totalement impliqué dans ce qu’on fait en termes de reportage. L’inconvénient, c’est que la fraîcheur peut disparaître, au bout d’un moment on ne voit plus rien, il faut savoir changer de territoire, c’est aussi une question d’honnêteté vis-à-vis de la presse qui vous emploie. (…)

Entretiens de Gilles La Hire avec Pascal Maitre

 

Un tableau de Maître
Il y a quelques années après une exposition à Istanbul, une journaliste de Géo Magazine m’a parlé d’un photographe qui viendrait en Afrique pour me suivre dans mon quotidien à Porto-Novo où je vis et travaille. C’est ainsi que j’ai entendu parler de Pascal Maitre pour la première fois.
Rendez–vous était donc pris au Bénin.
En sa compagnie, à son contact, j’ai reçu une des meilleures leçons de photographie. J’ai compris que ce n’est pas la technique qui compte, c’est la volonté de raconter une histoire, c’est le point de vue, c’est l’engagement, qui font de la photo une oeuvre et aussi une preuve.
Quand je regarde les images de Pascal, je comprends que c’est son secret. Il ne prend pas des photos, il regarde l’Afrique et les Africains à hauteur d’homme. Pas l’Afrique d’ailleurs, les Afriques.
Celle des guerres évidemment, malheureusement.
Il va dans les zones de conflits car il est concerné par ce qui se passe chez nous, en dépit des dangers et du risque qu’il prend. Mais il ne photographie pas la guerre, il photographie un continent en guerre. Et en trouvant l’innocence, la beauté, l’humanité dans ce qu’il y a de plus cruel, laid et inhumain, il dénonce avec encore plus de force nos errements et notre folie. (…)

Extraits du catalogue, texte de Romuald Hazoumè, Artiste Plasticien Béninois.

 

Pascal Maître – Histoires de vies
5 octobre > 29 décembre 2019
Musée de l’Hospice Saint-Roch
Rue de l’Hospice Saint-Roch
36100 Issoudun

www.museeissoudun.tv

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