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Musée de l’Armée : Exposition Léon Herschtritt (1936-2020), photographe des années gaulliennes

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Jusqu’au 7 avril 2024, le musée de l’Armée propose une redécouverte du parcours talentueux du photographe Léon Herschtritt, plus jeune lauréat du Prix Niépce décerné en 1960 grâce à une série intitulée Les gosses d’Algérie. Au travers d’une sélection resserrée de reportages et d’une quarantaine d’épreuves, l’exposition offre une traversée sensible des deux premières décennies de la Ve République, entre décolonisation et Guerre froide. À la façon d’un Capa ou d’un Doisneau, Herschtritt a porté son regard empreint d’humanité et de tendresse sur les à-côtés de l’Histoire, en couvrant des sujets qu’il affectionne : enfants, anonymes ou personnalités, scènes de rue, événements.

Un reporter-illustrateur humaniste

Le « cœur dans les yeux ». La formule du poète Philippe Soupault semble tout autant résumer l’œuvre photographique humaniste que la carrière polymorphe de Léon Herschtritt. Photographe de l’après-guerre, d’une France marquée par la fin des guerres coloniales et le bond économique des « Trente Glorieuses », l’itinéraire de Léon Herschtritt, influencé par le réalisme poétique de Brassaï, Cartier-Bresson, Willy Ronis, emboîte le pas de celui d’une génération de reporters-illustrateurs, stimulés par une presse abondante et les commandes dynamiques d’organismes d’État. L’exposition aborde ses débuts en Algérie en 1958 lors de son service militaire, son premier reportage en tant que photographe indépendant lorsqu’il se rend à Berlin dans une ville scindée entre Est et Ouest par la construction du Mur en 1961, sa commande photographique en Afrique en 1963 pour le ministère de la Coopération et les « voyages en Province » du président de Gaulle, visites emblématiques du rapport quasi personnel que le Général voulait entretenir avec chaque Français. Ses portraits, dans la pure tradition du noir et blanc argentique, sont d’une rare intensité psychologique et incarnent le vibrant hommage d’un photographe capturant l’image intime de l’homme de 78 ans, au crépuscule de sa carrière politique et de sa propre existence. En un doux vagabondage qui explore plusieurs registres, le tout rythmé d’un sens unique pour la narration, avec Léon Herschtritt, c’est un album réunissant des images d’un monde disparu qui se déploie à nouveau aujourd’hui.

Un professionnel engagé pour la reconnaissance artistique de la photographie

Les tirages, extraits des archives personnelles du photographe, comme les documents et témoignages dessinent un vivant portrait de Léon Herschtritt, d’une époque et d’une histoire de la photographie. Ainsi, dans ces années 1970, où les lieux d’expositions sont rares, hormis les clubs photographiques, Léon Herschtritt ouvre avec son épouse Nicole, Le relais de Montmartre, à la fois bistrot et phalanstère de photographes de tous horizons, qui accueillera de très nombreux événements et professionnels du médium dont Denis Brihat, Jean-Philippe Charbonnier, Agathe Gaillard, Marc Garanger, Ralph Gibson, Jean-Claude Lemagny, Helmut Newton, Yvette Troispoux etc. Bientôt reconvertis en antiquaires spécialisés en appareils de collections et de photographies anciennes, le couple Herschtritt reprendra en 2004 la galerie de photographies ouverte par leur fils Laurent dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, pérennisant une entreprise familiale et une passion pour la photographie qu’ils contribuèrent à faire connaître et reconnaître en tant qu’art.

Un enrichissement pour les collections du musée de l’Armée

En acquérant une partie du fonds du photographe, composé de soixante-dix épreuves et trois planches contacts extraits de ses archives personnelles, le musée de l’Armée manifeste son ambition d’offrir une place cardinale au médium en valorisant la photographie d’auteur au sein de ses collections et de ses propositions scientifiques, dans la diversité de ses registres de représentation et de ses usages au travers de l’Histoire. Ainsi les photographies de Léon Herschtritt viennent-elles enrichir des périodes et des thèmes jusqu’à alors peu couverts dans les collections, tout en mettant en lumière les effets des conflits sur le quotidien des civils, un aspect supplémentaire que le Musée souhaite davantage présenter au public dans le cadre de son grand projet d’extension et de transformation baptisé « MINERVE ».

Un ouvrage intitulé Jamais deux fois le même regard. Léon Herschtritt (1936-2020) : photographies des collections du musée de l’Armée, publié par les éditions Odyssée accompagne l’exposition : https://www.editionsodyssee.com/boisetmarines-1

 

Avec le soutien de la Fondation Charles de Gaulle, le musée de l’Armée lance une souscription publique sur la plateforme Ulule jusqu’au 31 décembre 2023 afin d’acquérir une partie du fonds photographique de Léon Herschtritt : https://fr.ulule.com/le-fonds-leon-herschtritt/

 

Commissariat et direction de l’ouvrage, musée de l’Armée

Vincent Giraudier, chef du département de l’historial Charles de Gaulle
Carine Lachèvre, adjointe au chef du département de l’historial Charles de Gaulle
Lucie Moriceau-Chastagner, responsable de la collection de photographies, adjointe à la cheffe du département beaux-arts et patrimoine

 

Informations pratiques

Horaires :

Tous les jours 10h-18h, nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 22h
Du mardi 7 novembre 2023
au dimanche 7 avril 2024

Lieu de l’événement :

Corridor de Perpignan

Conditions d’accès :

Accès avec le billet du musée de l’Armée musee-armee.fr

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