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Michel Campeau : Photogénie et obsolescence de la chambre noire argentique

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Michel Campeau: Photogénie et obsolescence de la chambre noire argentique

Pour marquer la continuité anthropologique de son travail photographique sur la photographie, Michel Campeau s’est logiquement dirigé vers les chambres noires qu’il a lui-même longuement expérimentées durant sa carrière. Dans le tournant vers l’ère numérique, l’artiste a décidé de figer dans le temps ces cloîtres mystérieux où se révèlent les images, et qui sont, aujourd’hui, en majorité voués à disparaître.

Dès 2005, sa série Darkroom, publiée et exposée à l’international, nous ouvre les portes de 75 laboratoires canadiens. Soutenu par Martin Parr qui lui propose l’édition d’une monographie chez Nazraeli Press, il choisit naturellement de poursuivre sa recherche vers d’autres chambres noires, abandonnées au passé ou encore en activité, de l’Europe à l’Asie en passant par La Havane, le Mexique et l’Afrique de l’Ouest.

Dénuées de nostalgie et perçues comme un anachronisme, les images numériques éclairées au flash à l’affût des secrets du tireur, font pénétrer le lecteur dans ces coulisses calfeutrées pour laisser filtrer seulement la lumière inactinique. Après avoir poussé les rideaux opaques, on navigue entre débris de film et odeur de chimie. L’artisan qui prenait place derrière les bacs de développement a disparu, seules les traces de son passage trainent ici et là. Ceux qui ont connu ces espaces clos s’y retrouveront, jusqu’à sentir les vapeurs toxiques des révélateurs et fixateurs. Les plus jeunes, nés en plein essor du digital, les découvriront comme des vestiges de l’histoire de la photographie. 

Présenté en première à Paris Photo 2013, cet essai photographique est aussi un hommage à ces magiciens de l’ombre, sans lesquels, comme le précise l’auteur Serge Tisseron qui signe une analyse pertinente à la fin du livre, « l’acte de photographier serait resté sans images ». Michel Campeau, dont les sujets se veulent une trace archéologique, a ici immortalisé ces lieux obsolètes marquant une transition dans le monde de l’image. Le lancement canadien de cette nouvelle monographie, éditée chez les Éditions Kehrer Verlag, avait lieu le 3 avril dernier à la librairie d’art et d’essais Formats à Montréal. Michel Campeau est représenté par la Galerie Simon Blais et la Stephen Bulger Gallery à Toronto.

Biographie :
Depuis plus de trente ans, Michel Campeau explore les dimensions subjectives, narratives et ontologiques de la photographie. Depuis 2005, face au tournant de la photographie vers le numérique, il investit les chambres noires d’ici et d’ailleurs, en tant que ruines et débris post-industriels. Ses œuvres ont été présentées dans plusieurs expositions individuelles, dont Fouilles dans la zone / Digs in the Zone durant Le Mois de la Photo à Montréal (2005) et Arborescences – Beauté et paradoxes à Plein Sud (Longueuil, 2004). À l’automne 2007, la revue Aperture (New York) publiait une image de La chambre noire en couverture et un article signé Martin Parr traitant de cette série. En 1996, une rétrospective de son travail intitulée Les images volubiles – travaux photographiques 1971-1995 a eu lieu au Musée canadien de la photographie contemporaine à Ottawa. En 1994, il a obtenu le Prix international de la photographie d’Higashikawa au Japon. Il est représenté par la Galerie Simon Blais à Montréal et par la Stephen Bulger Gallery à Toronto. Michel Campeau vit et travaille à Montréal.

LIVRE 
Photogénie et obsolescence de la chambre noire argentique
Editions Kehrer Verlag / Berlin
Photographies Michel Campeau
Textes Michel Campeau, Serge Tisseron, Olivier Asselin
139 pages
Français / Anglais
39,90 euros / 50,00 $
ISBN 978-3-86828-432-4 

www.kehrerverlag.com  
http://www.campeauphoto.com 
www.galeriesimonblais.com/fr/artistes/actuels/campeauBiographie
 

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