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Maarten Rots

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En visitant le musée Ludwig à Cologne, l’artiste visuel Maarten Rots (né en 1982) est  tombé sur un employé du musée monté sur une échelle et maniant un niveau tenu contre le mur. À côté de lui se trouvait un chariot avec Black and White no. 15 de Pollock (1951), une peinture qui a mené le peintre à sa technique spéciale de peinture gestuelle. Rots a demandé à l’employé si le dos de la toile portait une indication marquant le haut de la peinture.

Dans cet esprit, Rots a porté un regard neuf sur ses photographies récentes et a decidé de faire exactement cela : décider quel côté est en haut. Le résultat est une extraordinaire exposition individuelle, dans laquelle l’abstraction existant dans le jeu entre lumière et architecture prend un rôle de premier plan.

Caractérisées par un degré d’abstraction dans lequel son amour pour les formes graphiques est souvent visible, les photographies de son exposition ont été tirées dans des formats variables, juxtaposées sur les murs de la galerie. «J’ai un grand besoin de voir et de capter le monde autour de moi, explique Maarten Rots. Je recherche cette beauté surréaliste du réel qui ne peut être préservée que lorsque je presse le déclencheur. Avec cet acte, je lui donne un lieu où exister dans le monde, je l’ enregistre comme photographie. Mon travail photographique commence toujours par une errance dans les rues avec mon appareil photo sans avoir de destination en tête. Trouver des compositions intéressantes et surprenantes, c’est ce qui me pousse à sortir et à marcher dans la ville pendant des heures, en espérant en revenir avec une seule photographie digne d’être tirée.»

Beaucoup de photographies de Rots possèdent une qualité picturale. Les surfaces réfléchissantes qu’il utilise souvent dans ses compositions ont habituellement une texture donnée par le temps, un effet qu’il souligne en tirant sur le papier Hahnemühle Photorag. La finesse avec laquelle il capte ces images révèle les années de recherche visuelle qui lui ont permis de développer sa vision. Il semble contrôler chaque détail, il contrôle le moment à la perfection. Son sens de la composition et la précision avec laquelle il capte ces situations rappellent la façon dont un peintre élabore une peinture.

«C’est la composition qui est pour moi un premier déclencheur dans la reconnaissance d’une situation intéressante, mais des qualités telles que la transparence, la texture et les reflets sont les ingrédients qui ajoutent une couche supplémentaire, qui donnent à une image l’atmosphère surréaliste qui m’incite à prendre une photo.»

Bien que l’architecture constitue souvent un élément important de son imagerie, ses photographies ne décrivent pas vraiment des bâtiments ou d’autres structures. Il s’agit pour Rots de découvrir les scènes fascinantes rendues possibles par ces constructions artificielles. «J’aime jouer avec les formes et les lignes, que je découvre autour de moi dans des éléments architecturaux en milieu urbain. Ce sont les éléments de base de mes compositions», ajoute-t-il. Leur sens et leur contexte d’origine deviennent secondaires – c’est leur forme, leur silhouette qui m’attirent. Je veux capter et montrer ces impressions, partager mon enthousiasme pour la beauté de ces arrangements inattendus : des aperçus qui surgissent dans certaines circonstances, quand la lumière et l’ombre affichent leur élégance sur cette toile architecturale, faite de mortier et de stuc. Quand la banalité transcende sa forme matérielle et devient quelque chose de miraculeux, je veux transmettre cela au spectateur et les laisser s’émerveiller avec moi. J’espère que d’autres seront également en mesure d’apprécier à neuf les situations de tous les jours quand ils les repéreront dans leur propre environnement.»

Tandis que ses photographies fonctionnent comme des images fixes tirées d’une nouvelle réalité créée par Rots, un panneau Perspex à projection arrière avec une vidéo montre une situation similaire à celle de ses photographies, et fait allusion à la nature impermanente de son sujet, révélant le passage du temps comme un élément essentiel de son travail. La position du soleil par rapport à l’(in)flexibilité du matériau qui fonctionne comme toile recevant sa lumière permet à ces situations de se produire. L’artiste souligne ainsi son besoin obsessionnel de préserver ces incidents. Ils ne peuvent exister que lorsque tous les éléments sont alignés. Ce sont des moments uniques qui ne se répètent pas. Ce n’est que lorsque les variables nécessaires sont bien proportionnées les unes par rapport aux autres – et Rots est l’une de ces variables – que peut émerger la possibilité de ces images. Leur impermanence est d’une importance évidente dans son processus de création, comme si figer le temps et exposer ensuite ces moments lui permettait de contrôler une temporalité inévitable.

Maarten Rots, This Side Up
Jusqu’au 3 décembre 2016
Galerie Qlick Editions, Amsterdam
Livre publié par Qlick Editions

www.qlickeditions.com

www.maartenrots.nl

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