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Le Questionnaire : Robert J. Hutchinson par Carole Schmitz

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Robert J. Hutchinson : Suivre son instinct !

 En toute chose il cherche la force de se dépasser. Selon lui, « Si le chemin que vous empruntez ne vous mène pas là où vous le souhaitez, n’hésitez pas, changez de voie ! ». C’est ainsi, qu’après plus de 15 ans d’expérience dans le domaine la production cinématographique et télévisuelle, Roby Hutchinson quitte tout du jour au lendemain pour opérer un changement de carrière décisif, abandonnant la voie tracée pour poursuivre des études supérieures et se spécialiser dans la gestion de chaîne d’approvisionnement. Aujourd’hui, il supervise plusieurs entreprises florissantes qui n’ont rien à voir avec ces deux domaines.

Voyageur invétéré, il pratique également l’escalade à la découverte de certains des plus beaux sommets à travers le monde. Mais qu’à cela ne tiennent, il reste néanmoins très attaché à sa passion (qui date depuis presque toujours) la photographie, et les images le prouvent.

 

Instagram : @robybydesign

 

Votre premier déclic photographique ?
Roby Hutchinson: Mon père avait un vieil appareil photo,  un 35 mm Canon AE-1 et il m’a montré comment le charger en pellicule et prendre des photos. La plupart de ce qu’il me disait entrait par une oreille et ressortait par l’autre, mais j’ai appris à faire la mise au point et à photographier. Finalement, après de nombreuses pellicules gâchées, dues à un mauvais réglage de l’ouverture ou de la vitesse d’obturation, j’ai pris le coup de main. Mes premières photos étaient celles d’amis, d’animaux domestiques et je me souviens avoir passé une journée et utiliser beaucoup de pellicules pour immortaliser l’US Navy Blue Angeles. Il y avait les fameux avions de combat «U.S. Navy Flight Demonstration Squadron », que je tenais dans le viseur de mon appareil photo. Je crois qu’il s’agit là de la deuxième plus ancienne équipe de voltige au monde, après la Patrouille de France. Il y a eu tellement de photos floues, que lorsque j’en ai eu une correct, elle a valu pour moi son pesant d’or.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
R.H. : Ce n’est pas une personne en particulier qui m’inspire, mais plutôt le corps humain et son objectivation. J’ai des idéaux très programmés de ce qui est beau dans la forme humaine, des idées qui ont été créées par ce qui était populaire dans les années 1970 à 1990. Il s’agit généralement de silhouettes athlétiques avec des formes ou de silhouettes minces et sensuelles. Je suis attirée par les courbes du corps qui invitent l’imagination à créer ce qu’elle ne peut pas voir. Je suis également inspiré par la sexualité qui peut se dégager de certaines photographies taquinant les pensées les plus intimes. Quelques fois c’est graphique, d’autres fois c’est plus suggestif.

L’image que vous auriez aimé prendre ?
R.H. : La photo que Richard Avedon a réalisé avec Nastassja Kinski et un Boa Constrictor.

Celle qui vous a le plus ému ?
R.H. : La photo de Phan Thi Kim Phúc, plus connue sous le nom de « Napalm Girl », prise par le photographe Nick Ut de Associated Press.

Et celle qui vous a mis en colère ?
R.H. : Il n’y a pas de photo qui m’ait mis en colère. La colère ne fait plus partie de mon adn, c’est une émotion à laquelle je me suis adonné dans ma jeunesse, mais qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
R.H. : Une photo de moi en smoking blanc avec un short et des chaussettes noires.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
R.H. : Se connecter à l’image de manière à ce qu’elle suscite une émotion. Je suis très égoïste dans ce domaine. La photo que je fais est d’abord pour moi, je dois l’aimer et elle doit signifier quelque chose pour moi. Savoir comment éclairer, cadrer, communiquer ou travailler avec les sujets, ce n’est que du bla bla bla qui ne signifie rien si cette « putain » de photo ne me fait pas ressentir quelque chose.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
R.H. : L’amour. Si vous connaissez l’amour, alors vous pouvez vous engager dans un idéal. Si vous pouvez vous engager dans un idéal, alors vous pouvez vous accrocher au concept de perfection. Seul vous, l’observateur, pouvez-vous engager à atteindre la perfection. Elle n’est réelle pour personne d’autre, mais elle existe.

La personne que vous aimeriez photographier ?
R.H. : Audrey Hepburn.

Un livre de photos indispensable ?
R.H. : « Sur la photographie » de Susan Sontag.

L’appareil photo de votre enfance ?
R.H. : Un Kodak Instamatic avec les ampoules flash carrées jetables.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
R.H. : Un Canon R5.

Comment décririez-vous votre processus de création ?
R.H. : Improvisation planifiée. Cela n’a pas de sens, n’est-ce pas ? Lorsque je sais que je vais être avec quelqu’un et que cette personne pourrait m’intéresser d’un point de vue photographique, j’apporte mon appareil photo, une garde-robe, des accessoires, tout cela en fonction de ce que je crée, et je commence à photographier. Je sais que je vais obtenir de bonnes photos parce que j’ai déjà décidé que je les voulais. J’ai en moi ce sentiment qui me laisse à penser que je peux capturer la beauté en toutes choses. Et la croyance est une chose très puissante… Il suffit de se faire confiance.

Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
R.H. : Chaque photo ou nouveau projet me tient à cœur. Soit, je suis trop facile à aimer, soit, je suis mort à l’intérieur. C’est peut-être la même chose.

Votre drogue préférée ?
R.H. : Les biscuits aux pépites de chocolat avec un verre de lait entier. Je ne peux pas m’en passer, c’est mon addiction du soir. Cependant, la deuxième drogue la plus proche est le microdosage de MDNA couplé au LSD. Je ne peux même pas l’expliquer.

Quelle est la meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
R.H. : L’escalade. Je disparais régulièrement dans les hauteurs depuis quelques décennies maintenant et j’ai besoin de cette coupure avec l’humanité. Je suis une créature sociale à l’extrême. J’aime vraiment m’engager avec les gens. Mais comme chaque toxicomane j’ai besoin de faire une cure de désintoxication de temps à autre et le sommet d’une montagne est la mienne.

Quelle est votre relation avec l’image ?
R.H. : Soit sexuelle, soit émotionnelle. Je pourrais me plonger dans la motivation artistique en vous expliquant la façon dont l’image est liée à mon désir d’objectivation parfaite et c’est vrai jusqu’à un certain point, mais la plupart du temps, l’image invoque le désir ou m’emmène vers un état émotionnel que je ne veux jamais oublier.

Par qui aimeriez-vous être photographié ?
R.H. : Annie Leibovitz. Elle est top.

Comment décririez-vous votre personnalité ?
R.H. : Je n’aime pas me décrire. Cela me donne l’impression de me mettre dans une boîte et d’y coller une étiquette.

Votre dernière folie ?
R.H. : Celle à venir est de traverser le Népal en moto. Les photos promettent d’être extraordinaires tout comme le modèle que je vais photographier… j’ai hâte.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
R.H. : Le logo Apple. Je plaisante, mais cela ne saurait tarder.

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
R.H. : Politicien.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
R.H. : La connexion à un niveau émotionnel avec les personnes que je photographie.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
R.H. : Je n’ai pas ce désir. Je ne rêve jamais de choses.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
R.H. : La maison de mon frère à Pemaquid, dans le Maine. Elle représente le contentement.

Votre plus grand regret ?
R.H. : La vie est trop courte pour avoir des regrets. Nous faisons de notre mieux avec les informations dont nous disposons. Nous commettons des erreurs. Nous apprenons. Nous nous améliorons. Je ne veux perdre aucune de ces expériences. Toute la beauté, la douleur, le bonheur, les larmes, la joie, la tragédie, l’amour sont les marques de ma vie. J’en ai besoin pour être moi-même. Nous en avons tous besoin.

En ce qui concerne les réseaux sociaux, êtes-vous plus attiré par Instagram, Facebook, ou Tik Tok et pourquoi ?
R.H. : Instagram. C’est plus unidirectionnel et sélectif. Je n’utilise pas vraiment les autres, un seul piège est bien suffisant.

Couleur ou N&B ?
R.H. : N&B.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
R.H. : Lumière du jour.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
R.H. : New York City.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
R.H. : Poser, mais seulement si « elle » porte des cuissardes ou des talons.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
R.H. : Ma mère quand elle avait 20 ans.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
R.H. : La photo de Charles Clyde Ebbets « Lunch Atop A Skyscraper ». (signifiant littéralement « déjeuner au sommet d’un gratte-ciel »)

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
R.H. : De la simplicité.

Si vous deviez tout recommencer ?
R.H. : Je ferais les choses comme je les ai déjà faites, à partir de rien et tout reconquérir.

Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
R.H. : Je n’oublierai jamais combien il m’a fait rire.

La chose que vous devez absolument savoir sur vous-même ?
R.H. : Que j’ai fait de mon mieux.

Un dernier mot ?
R.H. : J’ai besoin de dormir…

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