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Le Questionnaire : Gilles Pernet par Carole Schmitz

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Images & poésie

Natif du Jura, Gilles Pernet est un autodidacte qui aurait pu devenir éleveur de chevaux (il en possède deux) ou horloger, parcours presque naturels lorsqu’on naît aux pieds des montagnes jurassiennes. Il commence la photographie à 20 ans et fait très vite de sa passion un métier. Obsédé par le détail, la lumière, la composition des images et les peintres flamands du XVIIè siècle (Klaes et Coorte), dont la rigueur et la précision sont  en partie à l’origine de son goût pour la nature morte.

Il se plait à décortiquer tout ce qui l’entoure pour y introduire de la poésie.

La liste des marques qui ont fait appel à son talent est longue et prestigieuse: Jaeger-Lecoultre, Lalique, Poiray, Daum pour ne citer qu’elles, mais son travail artistique s’étend au-delà de la simple photographie. Ses images s’apparentent à des peintures.

Dans son univers, la photographie dialogue avec d’autres matériaux, en étant un support de création et pas nécessairement une fin en soi.Il y a dans son approche artistique un travail de déformation du procédé photographique.

Installé depuis quelques années près de Megève dans une ferme du XVIIIe siècle face au Mont-Blanc, Gilles Pernet contemple depuis son balcon la nature préservée qu’il voit se parer de couleurs différentes au fil des saisons… « J’ai longtemps laissé les paysages en paix en me contentant de les arpenter, raconte Gilles Pernet.S’il aime marcher les mains libres, sans appareil pour simplement observer cette nature qui l’entoure et le nourrit, il aime aussi la photographier et retranscrire une image ce qu’elle lui inspire avec une sensibilité extrême.

Après une longue interruption, et un travail dans l’ombre, ses images ré-apparaissent grâce à Armel Soyer qui le présente depuis 2014.

Grand amateur d’art contemporain et d’architecture, ses recherches autour du pixel le mènent régulièrement à New York, capter la nuit et les couleurs de Big Apple. Depuis deux ans, il travaille sur la série Accademia qui mélange corps et peinture classique, et expérimente de nouveaux supports, comme la tapisserie.

 

Instagram : gillespernet

Website : www.agencepernet.fr / www.armelsoyer.com  

 

Votre premier déclic photographique ?

Gilles Pernet : Une vache dans un pré, a contre-jour et mal cadrée….

 

L’homme d’images qui vous inspire ?

Gilles Pernet :  Irving Penn.

Irving Penn, Irving Penn: In a Cracked Mirror, New York, 1986. © The Irving Penn Foundation

 

L’image que vous auriez aimé faire ? 

Gilles Pernet : Une des natures mortes d’Irving Penn.

Irving Penn, Still Life with Watermelon, New York, 1947 © The Irving Penn Foundation

 

Celle qui vous a le plus ému ?

Gilles Pernet : Me revient à l’esprit cette image de Dorothea Lange qui montre une mère et ses enfants pendant la grande dépression …je l’ai toujours trouvée poignante…

Dorothea Lange, Migrant Mother, Nipomo, California, March 1936 – U.S. Farm Security Administration/Office of War Information. Prints & Photographs Division.

Nick Ut , Nine-year-old Kim Phuc, center, runs near Trang Bang, Vietnam, after an aerial napalm attack on June 8, 1972 © Nick Ut / AP

 

Et celle qui vous a mis en colère ?

Gilles Pernet : La photo de Nick Ut, qui lui valu le prix Pulitzer, qui montre une petite vietnamienne brulé au napalm…

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?

Gilles Pernet : Rêver, toujours laisser une par au rêve…

 

Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?

Gilles Pernet : Equilibre et émotion.

 

L’appareil photo de vos début ?

Gilles Pernet : Nikon F.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Gilles Pernet : Nikon D 800, et mon iPhone (tellement facile!).

 

Votre drogue favorite ?

Gilles Pernet : Bordeaux, sans modération…

 

Votre plus grande qualité ?

Gilles Pernet :Autodidacte, j’apprends vite…

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Gilles Pernet :  Un arbre.

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Gilles Pernet : Juge.

 

Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?

Gilles Pernet :Désolé, mais je ne crois pas avoir été un jour extravagant…

 

Votre plus grand regret ?

Gilles Pernet : De n’avoir jamais été extravagant, je viens d’en prendre conscience…

 

Instagram, Tik Tok ou snapchat ?

Gilles Pernet : J’utilise beaucoup instagram, comme un carnet de croquis que je partage.

 

Couleur ou N&B ?

Gilles Pernet : Couleurs.Elles m’habitent.

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

Gilles Pernet : La lumière du jour: plus je vieillis, moins j’éclaire…

 

Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?

Gilles Pernet : Si je peux faire son portrait, quand je le rencontrerai, je lui proposerai d’aller en extérieur pour le faire : la lumière est meilleure…

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Gilles Pernet : Le Cri, d’Edward Munch, masqué…

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