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Le Questionnaire : Aparna Jayakumar par Carole Schmitz

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Photographe free-lance née à Bombay, Aparna Jayakumar y a aussi étudié la photographie, le cinéma et la psychologie avant d’aller parfaire ses connaissances et aussi suivre des cours d’histoire de l’art à l’Aegean Center for the Fine Arts en Italie et en Grèce.

Son regard sur le monde en interpelle certains et ne laisse donc jamais indifférent. Ses images flirtent tantôt avec la pratique artistique et tantôt avec la narration éditoriale, mais racontent toujours des histoires humaines. Son travail est internationalement reconnu et publié dans Monocle, Christie’s Magazine, Harper’s Bazaar, Travel+Leisure, BBC TopGear et bien d’autres publications.

Depuis les années 2000, elle est une photographe de plateau réputée sur les plateaux de tournage de Bollywood et crée également des campagnes visuelles pour les exportations culturelles les plus réussies de l’Inde.

Elle a collaboré à des marques aussi différentes que prestigieuses telles que Hermès, GEOX, Qatar Airways, Vodafone, Ford, Cadbury’s et a travaillé sur des campagnes publicitaires avec des réalisateurs tels que Mira Nair, Sooni Taraporevala et Vishal Bhardwaj.

Aparna Jayakumar a également enseigné la photographie aux étudiants en médias du Sophia College, à Bombai, de 2009 à 2013. Elle a été formatrice lors des ateliers photo Anjali pour les enfants de l’ONG cambodgienne Anjali House. Et, elle a fondé le Bombay Photo Club, organisant des événements photographiques dans la ville avec des confrères du monde entier.

Actuellement, elle passe beaucoup de temps à Doha où elle participe notamment au Festival Tasweer, exposant sur le thême « Doha Fashion. Friday » en collaboration avec Khalid Albaih.

 

Website : www.aparnaphoto.com
Instagram : @aparna_jay

 

Quel a été votre premier déclic photographique ?
Aparna Jayakumar : Mon premier souvenir d’adolescente est d’avoir utilisé un appareil photo point-and-shoot pour photographier ma mère. Elle était l’une de ces beautés intemporelles qui appartenaient au grand écran.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Aparna Jayakumar : Il y en a tellement. J’aime le travail d’August Sander, Andre Kertész, Raghubir Singh, Garry Winogrand, Helmut Newton, Sooni Taraporevala (mon mentor), Gueorgui Pinkhassov, Azadeh Akhlagi, Olivia Arthur et bien d’autres encore.

L’image que vous auriez aimé faire ?
Aparna Jayakumar : « Madrid » d’Henri Cartier-Bresson. Le timing, la symétrie, la magie !

© Henri Cartier-Bresson – Courtesy Fondation Henri Cartier-Bresson

Celle qui vous a le plus ému ?
Aparna Jayakumar : Cela peut surprendre, mais c’est la photographie de la fourchette d’André Kertész. J’ai été frappée par la beauté de sa simplicité. Lorsque je la regarde, elle me transporte dans un bel été parisien, avec une douce brise et du jazz en fond sonore. Cela m’a fait prendre conscience du véritable art qu’était la photographie.

© André Kertész

Et celle qui vous a mis en colère ?
Aparna Jayakumar : La première dame d’Ukraine, Olena Zelenska, dans une séance de photos de mode pour Vogue sur fond de guerre, intitulée « A Portrait of Bravery ».

© Annie Leibovitz – Courtesy Condé Nast

Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Aparna Jayakumar : La photo du taxi solo de Padmini naviguant dans la mousson de Bombay.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Aparna Jayakumar : Il y a une photo de moi, toute petite, assise sur un tigre en peluche. Ma mère me tient dans ses bras et me dit d’être courageuse.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Aparna Jayakumar : Les Racleurs de parquet de Gustave Caillebotte. Cette peinture impressionniste me parle toujours, pour sa capacité à voir la beauté dans ce qui semble banal. Pour moi, Caillebotte était en avance sur son temps, inversant le regard masculin et élevant la classe ouvrière, alors que ses contemporains étaient absorbés par la capture du style de vie des flâneurs parisiens.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon photographe ?
Aparna Jayakumar : La sensibilité. La générosité.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Aparna Jayakumar : Capturer l’âme de l’époque, la politique de l’époque.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Aparna Jayakumar : Timothée Chalamet, j’aime sa beauté androgyne.

Un livre de photos indispensable ?
Aparna Jayakumar : River of Color de Raghubir Singh.

L’appareil photo de votre enfance ?
Aparna Jayakumar : Ma mère m’a acheté mon premier véritable appareil photo lorsque j’étais adolescente. C’était un Nikon FM-10 à boîtier métallique.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Aparna Jayakumar : Aujourd’hui, j’utilise un appareil photo Canon sans miroir. J’aime qu’il soit silencieux et discret.

Votre drogue préférée ?
Aparna Jayakumar : Un dosa masala chaud et croustillant et un café filtre du sud de l’Inde.

Quel est votre meilleur moyen de déconnecter ?
Aparna Jayakumar : La thérapie par le commerce.

Quel est votre rapport à l’image ?
Aparna Jayakumar : Essentiel et en constante évolution.

Votre plus grande qualité ?
Aparna Jayakumar : Ma résilience.

Votre dernière folie ?
Aparna Jayakumar : Le fait de m’intéresser à tout, ce qui affecte ma concentration.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Aparna Jayakumar : Les asanas du yoga. Plus la coupure est élevée, plus l’asana est compliquée.

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Aparna Jayakumar : Avocat.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Aparna Jayakumar : Engager de nombreux assistants.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Aparna Jayakumar : Le Mexique.

L’endroit dont vous ne vous lassez pas ?
Aparna Jayakumar : Londres !

Votre plus grand regret ?
Aparna Jayakumar : Les images que j’ai manqué de faire.

En termes de réseaux sociaux, préférez-vous Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Aparna Jayakumar : Instagram tout le temps, parce que l’image est la plus importante.

Couleur ou noir et blanc ?
Aparna Jayakumar : C’est une question difficile, car j’aime la beauté austère du noir et blanc. Mais pour moi, c’est la couleur. Venant d’Inde, c’est forcément la couleur !

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Aparna Jayakumar : Toujours la lumière du jour. La lumière artificielle s’il s’agit de photographier la nuit.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Aparna Jayakumar : Le Caire.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Aparna Jayakumar : Si Dieu existait, je lui demanderais de poser pour moi.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Aparna Jayakumar : Che Guevara, Werner Herzog, Ai Weiwei, Ricky Gervais, Chimamanda Ngozi Adichie, Anna Wintour, Amal Clooney, Gael Garcia Bernal, Tabu et d’autres perturbateurs !

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Aparna Jayakumar : La banane de Maurizio Cattelan scotchée au mur. J’ai beaucoup ri.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Aparna Jayakumar : L’altruisme.

Si vous deviez tout recommencer ?
Aparna Jayakumar : Je me dirais d’être patiente et gentille avec moi-même ; tout ce qui est bon prend du temps.

Un dernier mot ?
Aparna Jayakumar : Ici et maintenant.

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