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Laurel Johannesson : Situations – The Oblivion Seekers

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Un intérêt constant pour la temporalité a conduit Laurel Johannesson à créer ses deux dernières séries d’œuvres, Situations et The Oblivion Seekers. Dans ce dernier, elle explore le concept d’inattention ou d’oubli. Dans la mythologie grecque, Lethe était l’un des cinq fleuves du monde souterrain. Aussi connu sous le nom de rivière de l’indifférence, le Lethe coulait autour de la grotte d’Hypnos et à travers les enfers, où tous ceux qui en buvaient expérimentaient l’oubli. Dans les séries de travaux, elle est passée du sous-marin, exploré en séries telles que Subacqueo, Thirst et Metamorphosis … à au-dessus de l’eau pour représenter l’étendue de la mer par rapport à la terre ou à l’horizon, et à l’homme ou à l’oiseau. Le thème sous-jacent est celui des cas ou l’on se retrouve dans des limbes précaires. Laurel se réfère à ses sujets humains et aviaires comme The Oblivion Seekers et ils sont fréquemment représentés entre la liberté (vol) et la sécurité (terre) avec une mer agitée et une suspension incertaine où ils doivent naviguer entre les deux. Ils occupent une sorte d’espace en limbo. C’est cet espace intermédiaire de temporalité prolongée que Laurel souhaite révéler. Elle utilise également la lumière pour donner une impression de durée ou peut-être d’intemporalité. Dans certaines images et vidéos, l’heure de la journée est non identifiable… fluctuant entre la lumière du soleil et le clair de lune… les étoiles dans le ciel et le soleil sur les vagues. Les références spatiales sont également manipulées … avec le ciel devenant mer … et la mer devenant ciel. The Oblivion Seekers recherchent un espace où le temps est suspendu, où ils peuvent planer dans les limbes et repousser temporairement la mémoire et le savoir dans l’oubli.

Situations est une nouvelle série de travaux (débutée au printemps 2020) qui explore divers états psychologiques de l’être, en utilisant la plage ou le rivage comme un espace temporel où se produit la transformation. Laurel fixe son appareil photo principalement sur son propre corps et les corps d’autres sosies, les situant dans des endroits qui regorgent de tensions psychologiques et souvent physiques, avec des sujets fréquemment pris au milieu de scénarios ambigus ou dans des états apparemment émotionnels. Les personnages sont situés dans des décors naturels que Laurel photographie dans des endroits reculés et mystiquement chargés en Grèce. Ces décors incluent généralement un rivage ou une grotte marine, car elle voit la plage comme un site liminal… l’espace de transformation entre deux temporalités. La plage est un endroit fascinant. C’est un seuil où l’intimation des puissances célestes est murmurée par la vacillation des marées. La plage est la zone liminale par excellence. Ce n’est ni terre ni mer, une étendue de précarité qui résonne avec le bruit des mers imprévisibles,… placides, sereines et soporifiques… ou instables, chaotiques et déconcertantes. C’est une marge qui dévoile un espace de sensations intensifiées, fugaces, idiosyncratiques et fugitives. C’est souvent un lieu de vérité nue, de jugement, un site d’initiation à la conscience. Dans ce travail, le point de transition du sanctuaire de la terre à l’immensité de la mer imposante, fournit un seuil pour la conscience de soi et une exploration de la solitude, de l’isolement et de l’éloignement.

Laurel Johannesson expose actuellement des œuvres à Mana Contemporary dans l’exposition Transatlantico présentée en partenariat avec le Palazzo Monti.

www.laureljohannesson.com

 

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