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Ken Ohara, Extreme Portraits 1970-1999

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Le photographe japonais Ken Ohara (né en 1942) est connu pour avoir repoussé les limites du portrait photographique au point de rendre précaire notre perception des autres et de nous-mêmes. Depuis les années 60, Ohara photographie des inconnus, des amis, des familles, et sa propre personne. Pour chaque projet, Ohara met en place une procédure conceptuelle, accumule les images dans une publication et les présente sous divers formats distincts.

ONE (1970), son œuvre la plus célébrée, est apparue sous la forme d’un épais livre broché ressemblant à l’annuaire de téléphone de Manhattan. Sans légendes ni texte explicatif, ce sont 504 visages anonymes en plan rapproché qui défilent, saisis par l’objectif du photographe dans les rues de New York. Malgré leurs différences, tous ces inconnus possèdent, aux mêmes endroits, des yeux, un nez, une bouche, et ce défilé bouleverse nos notions conventionnelles de physionomie.

En 1998, Ohara a décidé de reprendre ce projet, créant 52 nouvelles impressions de 60×50 cm à partir des négatifs originaux. Il a méticuleusement traité chaque tirage individuellement, mettant en valeur le grain de la peau, l’acuité des regards, et d’autres caractéristiques faciales. Comparés aux tirages des années 70, ceux-ci ont une teinte métallique et plus foncée. L’exposition met en avant une sélection de ces clichés revisités, ainsi que la pièce monumentale Grain (1993), visage composite formé de 81 planches contact découpées.

Extreme Portraits 1970-1999 qui se tient actuellement à la galerie Miyako Yoshinga à New York présente aussi d’autres travaux de Ken Ohara, créés entre 1972 et 1999. Diary (1972), qui n’avait encore jamais été présentée au public, est constituée d’autoportraits quotidiens associés à des photos de paysage, silhouette ou nature morte prises le même jour, pendant presque toute une année. Cette œuvre, qui prend la forme d’un livre plié de 4 cm sur 5, montre des images personnelles, souvent l’artiste accompagné de sa femme. Dans with (1999), autre œuvre qui sert de contrepoint à la série ONE, l’éclairage du portrait est doux, la composition légère et les traits du visage mystérieusement obscurcis. En fait, Ohara a demandé à ses modèles (un total de 100 personnes, amis, connaissances et inconnus) de poser pour son appareil pendant exactement 60 minutes. Ainsi la prise de vue devient une expérience partagée, un travail collaboratif entre le photographe et son sujet. La pratique novatrice de Ohara participe toujours à la redéfinition de la photographie en tant que véhicule durable de l’interaction sociale.

 

Ken Ohara, Extreme Portraits 1970-1999
Du 2 mars au 15 avril 2017
Miyako Yoshinaga Gallery
547 W 27th St #204
New York, NY 10001
États-Unis

http://miyakoyoshinaga.com/

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