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International Photo Festival InCadaqués 2022

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Le festival de la photographie InCadaqués vient de se terminer. Notre correspondant Jean-Jacques Ader y assistait.

Sixième rendez-vous dans les galeries d’art et autres lieux d’expositions du village catalan, pour dix jours de l’éclectique festival. Encore une fois, de multiples sensations vous attendent le long des ruelles pentues aux murs blancs de Cadaqués . De la plage de Port d’Alguer jusqu’au jardin de la villa Dalí à Portlligat, pas moins de quarante photographes venant du monde entier sont présentés ; sélection non-exhaustive.

Donner vie à des mondes imaginaires, c’est peut-être une des définitions de la photographie. Joan Alvado, photographe Espagnol vivant à Barcelone, s’y est appliqué le long de sa résidence à InCadaqués. Aimant consacrer du temps à ses projets, c’est naturellement qu’il a abordé les histoires locales par la mer ; chasseurs d’épaves, pêcheurs de corail, plongeurs des profondeurs, l’artiste a croisé ces aventures maritimes aux légendes du fond des mers, sous une forme d’expérience photographique, reliant plantes, fluides, créatures humaines ou non au travers de rendus picturaux et poétiques.

Collages est sans doute un mot un peu réducteur pour définir le travail de Anna Muller. Cette artiste d’origine Russe et vivant à Paris depuis dix ans, créée des compositions visuelles qui nous dépeignent un imaginaire coloré, lié aux codes de la mode, mais non sans mystère ni décalage humoristique. Elle dit assembler ses découpages dans une exaltation émotionnelle et fébrile, éliminer l’inutile, et comme en écriture automatique, décider intuitivement que la forme recherchée est enfin atteinte.

Paul Cupido, artiste hollandais, n’est plus vraiment à présenter tant son travail est montré régulièrement en Europe et au-delà. Influencé par la philosophie et le minimalisme japonais, il crée des images assez uniques, au cours d’un long processus d’héliogravure nommé chine-collé. Ses paysages, portraits ou natures mortes ramenés de ses voyages, évoquent les cycles de vie, l’instant et l’éphémère, en un mélange de profondeur et de légèreté. Une série contemplative, poétique et dépouillée, captant l’esprit de l’île de Lanzarote, est spécialement présentée, pour le régal de nos yeux.

A noter : les compositions très sensuelles de la japonaise Sayuri Ichida et les petits formats noir & blanc du Finlandais Mikael Siirilä, photographie intuitive, aux sujets aussi présents qu’intangibles ; l’explosion de couleurs et de corps dans le milieu de la jeunesse underground du chinois Lin Zhipeng ; les projections de films documentaires de The Darkroom rumour – qui devraient bientôt faire référence – véritables immersions dans l’univers parfois dissimulés de ceux qui font les images.

Mentionnons le niveau de qualité des lauréats de l’appel à auteurs annuel, dont certains pourraient bien se retrouver dans la prochaine programmation officielle.

Jean-Jacques Ader

Infos : https://www.incadaques.com/edition-2022-fr

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