Rechercher un article

From Tokyo to Kyoto, le japon de Marion Dubier-Clark

Preview

Après les Etats-Unis, changement de cap pour Marion Dubier-Clark partie en 2016 explorer le Japon de Tokyo à Kyoto. Une exposition à découvrir à la galerie parisienne Patrick Gutknecht.

2000. Auprès de son compagnon musicien et photographe, Marion Dubier-Clark découvre le film Polaroid SX 70, un procédé déjà ancien, dont on annonce même la disparition. Une formation courte à l’école Efet conforte quelques bases, suffisantes pour satisfaire un appétit d’images et de voyages. C’est d’abord les Etats-Unis, lieux d’une enfance pas si lointaine, revisités en deux séjours, aux mois d’octobre 2005 et 2006, à New York puis à San Francisco. Avec ses images en format carré et au développement instantané, Marion Dubier-Clark retrouve cette Amérique porteuse de rêves, généreuse en étonnements. Le spectacle offert au carrefour des villes et à longueurs de routes suscite une vision singulière, alternant sans prévenir la vue d’ensemble et le détail, laissant surgir ici un instantané de street photography, là un portrait consenti. D’autres voyages suivront, en même temps que se construit une œuvre faite de tirages fine art exécutés à partir des épreuves Polaroids ou des fichiers numériques qui s’y sont substitués, comme autant de supports intéressants et commodes.

Cette liberté-là, Marion Dubier-Clark a su en faire profit dans ses grands travaux d’investigation sur l’enfance et l’adolescence, sur les relations intergénérationnelles, largement publiés dans la presse. Découvert au printemps 2016 entre Tokyo, Matsumoto, Takayama, Kanazawa, Osaka et Kyoto, pour les villes, Naoshima et Teshima pour les îles, le Japon devait à son tour offrir un vaste espace d’inspirations sur les veines de l’abstraction, de la nature, de l’héritage et de l’humain. Aussi éloignée de la rigueur documentaire que de la ligne du road movie, contournant l’opposition tradition/modernité dont l’étonnement sature la perception occidentale, Marion Dubier- Clark protège la licence poétique de ses vues isolées, la portée évocatrice de ses pièces uniques pour livrer sa vision personnelle de promeneuse inspirée. Du Polaroid abandonné pour cause de rupture de production, le Fuji numérique conserve le format carré qui sied plutôt bien à ce territoire d’équilibre photographié dans la perfection des cadrages, signes pris aux messages publicitaires, silhouettes volées au trottoir des rues, formes empruntées à la vie quotidienne ou au sacré, et à la nature apprivoisée, ses arborescences et ses floraisons. En même temps qu’elle affine le style d’une artiste attentive à ses partis pris esthétiques, Marion Dubier-Clark propose du Japon une évocation esthétique et sensible, elle partage un exotisme élégant comme une calligraphie, sobre comme un jardin de pierre.

Hervé Le Goff

Hervé Le Goff est un journaliste, critique d’art, essayiste français spécialisé en photographie. Il vit et travaille à Paris.

 

Marion Dubier-Clark, From Tokyo ot Kyoto
Du 2 juin au 26 août 2017
Galerie Patrick Gutknecht Paris
78 rue de Turenne
75003 Paris
France
www.gutknecth-gallery.com

A l’occasion de l’exposition, publication du livre From Tokyo ot Kyoto de Marion Dubier-Clark
Prix : 29 €

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android