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Florence : Christopher Makos, Altered Image

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Au début des années 1980, Andy Warhol et moi avons décidé de collaborer sur un projet. J’étais très impatient, et sûr d’une chose : nous devions faire quelque chose d’unique, sans rien imiter de ce qui avait déjà été fait par Andy, dont l’œuvre était alors connue dans le monde entier. Plus tard dans les années 1980, Andy a collaboré à des projets picturaux avec d’autres amis de notre cercle, comme Keith Haring et Jean Michel Basquiat, mais notre collaboration a été photographique.

Andy et moi aimions les surréalistes, notamment Duchamp, Dali et Man Ray. Je savais que certaines personnes considéraient Andy comme l’un des derniers dadaïstes et je me suis dit que je pouvais prendre comme point de départ le célèbre portrait de Duchamp portant une robe et un chapeau de femme, pris par Man Ray en 1921. Ils avaient appelé cette collaboration « Rrose Selavy ».

Une chose était claire : nous devions explorer nos propres références culturelles, et pas seulement copier la Rrose Selavy imaginée 60 ans plus tôt. Je me suis demandé comment suivre la voie sinueuse entre le « vol » de citation et la « créativité » de l’inspiration dans une œuvre différente.

J’aborde souvent les problèmes en pensant à la façon dont Man Ray m’aurait suggéré de les résoudre. C’est comme ça que j’ai compris ce que serait mon projet avec Andy Warhol. Les photos réalisées par Man Ray et Duchamp étaient particulièrement noires et sombres, alors qu’Andy était la personne la plus blanche que j’ai jamais rencontrée. Tout est devenu clair d’un coup : les photos seraient aussi blanches que sa peau ! Je pense que Man Ray aurait aimé cette solution, rendre le blanc encore plus blanc.

Quand nous avons commencé le projet, Halston a suggéré une robe de soirée en sequins, mais nous n’étions pas très convaincus. Nous ne voulions pas d’un « travestissement ». Nous avons décidé de photographier le visage et les cheveux, en gardant l’uniforme habituel d’Andy : jean, chemise à boutons, cravate à carreaux et bottes de cowboy. Nous pensions que le maquillage et la perruque contrasteraient bien avec la cravate et le jean, qui en retour atténueraient le côté caricature de femme.

Il nous fallait de toute évidence de nouvelles perruques. C’était facile, car Andy avait déjà son perruquier à New York, Jacques d’Arcueil. Andy m’a emmené un jour dans sa boutique de luxe sur la 57e rue, après l’un de ses déjeuners de travail habituel à la Factory, au 860 Broadway. On nous a entraînés dans un dressing privé, où Andy a pu essayer différentes perruques. Comme nous n’arrivions pas à nous décider, il en a acheté sept différentes. C’était étonnant de voir comment l’apparence de quelqu’un pouvait être transformée selon qu’il portait une perruque de femme ou d’homme. C’est dans cette boutique de la 57e rue que le projet a définitivement pris forme et qu’ « Altered Image » (« Image trouble ») est né.

EXPOSITION
Across Art and Fashion
Altered Image
Christopher Makos
Du 19 mai 2016 au 7 avril 2017
Museo Salvatore Ferragamo
Palazzo Spini Feroni, Piazza di Santa Trinita, 5/R
50123 Firenze
Italie
http://www.ferragamo.com

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