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Cambodge –Hak Kim

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Hak Kim est né en 1981 dans la province de Battambang, à l’ouest du Cambodge. Diplômé de l’Institut national de management, il travaille plusieurs années dans le tourisme. Venu à la photo en 2008, il intègre le Studio Image, structure créée par le centre culturel français de Phnom Penh, puis effectue un stage à l’Angkor Photo Festival 2009. Il collabore aujourd’hui avec l’agence photographique cambodgienne Melon Rouge. Sa série ON a été présentée au festival Photo Phnom Penh 2010.

Issu d’une famille d’agriculteurs travaillant dans les rizières, Hak Kim s’est préoccupé dès son arrivée à Phnom Penh des démolitions qui, spéculation immobilière aidant, bouleversent le panorama d’une capitale dont le charme résidait en partie dans sa paisible horizontalité. Ému par la destruction, entre autres, des immeubles coloniaux et des bâtiments des années 1960-1970 construits autour de l’école de l’architecte Vann Molyvann, élève de Le Corbusier, il a décidé d’attirer l’attention sur la mémoire architecturale de la ville. Cette notion est centrale dans un pays traumatisé par les guerres et la terreur khmer rouge : « Ces vieilles maisons, ce sont comme de vieilles personnes que l’on tue. Elles ont pourtant encore beaucoup à nous apprendre. »

Convaincu que rien ne sera possible si la jeune génération, née, comme lui après le régime de Pol Pot, ne se mobilise pas, il a mis en chantier un projet complexe et ambitieux, intitulé ON. O pour « old buildings », N pour « new génération ». En l’occurrence, il a fait poser des amis de son âge dans des édifices représentatifs des deux moments de l’architecture récente du Cambodge. Ceux-ci prennent place selon ses indications, après des repérages précis dans les espaces choisis. Le travail de mise en scène, minutieux mais sans être apprêté, le sens de la lumière, l’attention portée à une palette sensible, jamais criarde et toujours respectueuse des ambiances, confèrent une grande justesse à son propos. Certains des bâtiments photographiés ont déjà été détruits, d’autres sont en péril. Hak Kim construit une mémoire très personnelle de Phnom Penh au début du xxie siècle.

Christian Caujolle, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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