Rechercher un article

Arles 2013: Le Journal de Juliette Deschodt

Preview

Les Rencontres d’Arles se sont terminées sur une incompréhension. Une image de Viviane Sassen. Une verticale. Deux corps que l’on distingue à travers des branches de maïs. Entre les feuilles se sont glissées des morceaux de chairs, un bras, des jambes, une forêt de membres, et au centre un sac énigmatique. De cette image, je tire un constat : de façon paradoxale, dans cette programmation d’«Arles in black », j’étais à la recherche de couleur. Je l’ai trouvé chez Guy Bourdin, mais plus à la fin qu’au début de l’exposition.

On a entendu dire tout au long de la semaine que ses noirs et blancs étaient une révélation ; j’ai été touché par la projection de ses couleurs. Il faut bien se rendre à l’évidence ; les festivals modernes sont à taille inhumaine. Impossible de tout voir en une semaine. Des classiques de Lartigue aux plus contemporains du off, il est parfois aisé de se perdre, particulièrement dans ces ateliers à sens unique.

L’exposition de Gordon Parks restera malgré tout un grand coup de cœur. Pour son combat contre le racisme et ses nombreux portraits d’artistes. Ceux de Giacometti ou d’Ingrid Bergman entre autres. Un peu plus loin, les zombies de Pieter Hugo feront sourire. Non par cette idée de faire ressortir les pigments cutanés de ses modèles mais pour son concept d’une série de portraits à la manière de photo d’identités et son email d’introduction.

Au milieu des anciennes voies ferrées désaffectées, l’exposition du kiwi Robin Hammond dédiée au Zimbabwe et à ses habitants provoque l’interpellation. Dérangeante. Arles est avant tout un repaire de photographes et d’amoureux de la photographie. Rien de nouveau, vraiment. Des remises de prix, des lancements de magazines, des soirées. C’est aussi et surtout l’occasion de mettre un visage sur les personnes que l’on entrevoit presque uniquement par l’impersonnalité de la technologie moderne. Un vivier à rencontres et histoires donc. Sans oublier les accrochages sauvages dans la rue, la Camargue et ses moustiques. Mais, c’est beau la Camargue.

Juliette Deschodt

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android